Madrid a donné un ultime délai de trois jours au président séparatiste de Catalogne pour qu'il revienne à la légalité, après son refus de dire clairement lundi s'il écartait une déclaration unilatérale d'indépendance.
"Nous espérons que dans les heures qui viennent (...) vous répondrez avec la clarté que tous les citoyens exigent", a écrit le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy à Carles Puigdemont, soulignant qu'il n'avait plus que trois jours jusqu'à jeudi 10h00 (08h00 GMT) pour revenir dans le droit chemin.
Il répondait ainsi à une lettre du président catalan, lui indiquant son souhait de "dialoguer pour les deux prochains mois", refusant cependant de préciser noir sur blanc si sa région avait ou non déclaré l'indépendance, et demandant une réunion en urgence avec M. Rajoy.
- Front judiciaire -
Lundi, les deux parties affichaient donc des positions en apparence irréconciliables, incapables de surmonter la plus grave crise politique que traverse l'Espagne depuis le retour de la démocratie en 1977.
"Une immense majorité de la population veut qu'on en finisse avec cette situation d'incertitude qui est mauvaise pour tout le monde", a même réagi l'influente maire de Barcelone Ada Colau (gauche), appelant M. Puigdemont à renoncer à toute déclaration unilatérale.
Bien que la société catalane soit divisée sur l'indépendance, Carles Puigdemont estime avoir un "mandat" pour faire sécession en s'appuyant sur le référendum d'autodétermination interdit qui s'est tenu le 1er octobre.
Les séparatistes affirment avoir remporté ce référendum émaillé de violences policières et boycotté par l'opposition avec 90% des voix et un taux de participation de 43%.
Mais lors d'un discours solennel devant le parlement régional le 10 octobre, il avait proposé de suspendre sa déclaration pour laisser une chance au dialogue avec Madrid.
Mariano Rajoy lui avait alors demandé de confirmer explicitement s'il avait ou non déclaré l'indépendance de la région.
Et il avait averti que, faute de réponse satisfaisante, il pourrait appliquer l'article 155 de la Constitution permettant la suspension totale ou partielle de l'autonomie de la Catalogne, du jamais vu en Espagne depuis la dictature de Francisco Franco (1939-1975).
Beaucoup craignent qu'une telle mesure drastique n'entraîne des troubles en Catalogne, une région de 7,5 millions d'habitants grande comme la Belgique et très attachée à sa langue et à sa culture.
D'autant que le conflit déborde aussi sur le front judiciaire, alors que le chef de la police de Catalogne, Josep-Lluis Trapero, réputé proche du président catalan, risque d'être placé dès lundi en détention provisoire, le parquet ayant requis cette mesure dans le cadre d'une instruction pour sédition.
Dans sa lettre, Carles Puigdemont a souligné que le "mandat démocratique" confié par le peuple catalan au parlement régional pour qu'il déclare l'indépendance était "suspendu", ce qui démontrait sa "ferme volonté de recherche d'une solution et d'éviter l'affrontement".
Il laisse planer le doute sur l'objet de ce dialogue, évoquant "le souhait du peuple catalan" de "commencer son chemin en tant que pays indépendant".
- Pressions -
"La persévérance dans la confusion est incompréhensible", a réagi la vice-présidente du gouvernement, Soraya Saenz de Santamaria.
M. Rajoy continue pour sa part à refuser tout dialogue tant que les séparatistes ne lèvent pas leur menace de déclarer unilatéralement l'indépendance.
Il ne veut pas plus entendre parler de médiation, et les Etats membres de l'Union européenne non plus pour ne pas ouvrir la boîte de Pandore des sécessions à travers le continent.
Les milieux d'affaires ont également appelé M. Puigdemont à faire marche arrière, alors que des centaines d'entreprises ont commencé à fuir la région, qui compte pour 19% du PIB espagnol.
Mais le président séparatiste fait aussi l'objet de pressions dans son camp, où les plus radicaux l'encouragent à aller de l'avant pour proclamer la naissance de la "République de Catalogne".
"Le CUP aurait fait une lettre très différente", a regretté Mireia Boya, députée du petit parti d'extrême gauche CUP, allié indispensable du président catalan au Parlement régional.
La menace de poursuites judiciaires pèse aussi sur les leaders séparatistes. Lundi, un juge a convoqué pour la deuxième fois à Madrid le chef de la police, mais aussi les dirigeants des deux principales associations indépendantistes, dans le cadre d'une instruction pour sédition menée à Madrid.
C'est dans ce même cadre que le parquet a requis le placement en détention provisoire pour le chef de la police de Catalogne. La juge devait décider en fin de journée si elle suit ces réquisitions. (AFP)
"Nous espérons que dans les heures qui viennent (...) vous répondrez avec la clarté que tous les citoyens exigent", a écrit le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy à Carles Puigdemont, soulignant qu'il n'avait plus que trois jours jusqu'à jeudi 10h00 (08h00 GMT) pour revenir dans le droit chemin.
Il répondait ainsi à une lettre du président catalan, lui indiquant son souhait de "dialoguer pour les deux prochains mois", refusant cependant de préciser noir sur blanc si sa région avait ou non déclaré l'indépendance, et demandant une réunion en urgence avec M. Rajoy.
- Front judiciaire -
Lundi, les deux parties affichaient donc des positions en apparence irréconciliables, incapables de surmonter la plus grave crise politique que traverse l'Espagne depuis le retour de la démocratie en 1977.
"Une immense majorité de la population veut qu'on en finisse avec cette situation d'incertitude qui est mauvaise pour tout le monde", a même réagi l'influente maire de Barcelone Ada Colau (gauche), appelant M. Puigdemont à renoncer à toute déclaration unilatérale.
Bien que la société catalane soit divisée sur l'indépendance, Carles Puigdemont estime avoir un "mandat" pour faire sécession en s'appuyant sur le référendum d'autodétermination interdit qui s'est tenu le 1er octobre.
Les séparatistes affirment avoir remporté ce référendum émaillé de violences policières et boycotté par l'opposition avec 90% des voix et un taux de participation de 43%.
Mais lors d'un discours solennel devant le parlement régional le 10 octobre, il avait proposé de suspendre sa déclaration pour laisser une chance au dialogue avec Madrid.
Mariano Rajoy lui avait alors demandé de confirmer explicitement s'il avait ou non déclaré l'indépendance de la région.
Et il avait averti que, faute de réponse satisfaisante, il pourrait appliquer l'article 155 de la Constitution permettant la suspension totale ou partielle de l'autonomie de la Catalogne, du jamais vu en Espagne depuis la dictature de Francisco Franco (1939-1975).
Beaucoup craignent qu'une telle mesure drastique n'entraîne des troubles en Catalogne, une région de 7,5 millions d'habitants grande comme la Belgique et très attachée à sa langue et à sa culture.
D'autant que le conflit déborde aussi sur le front judiciaire, alors que le chef de la police de Catalogne, Josep-Lluis Trapero, réputé proche du président catalan, risque d'être placé dès lundi en détention provisoire, le parquet ayant requis cette mesure dans le cadre d'une instruction pour sédition.
Dans sa lettre, Carles Puigdemont a souligné que le "mandat démocratique" confié par le peuple catalan au parlement régional pour qu'il déclare l'indépendance était "suspendu", ce qui démontrait sa "ferme volonté de recherche d'une solution et d'éviter l'affrontement".
Il laisse planer le doute sur l'objet de ce dialogue, évoquant "le souhait du peuple catalan" de "commencer son chemin en tant que pays indépendant".
- Pressions -
"La persévérance dans la confusion est incompréhensible", a réagi la vice-présidente du gouvernement, Soraya Saenz de Santamaria.
M. Rajoy continue pour sa part à refuser tout dialogue tant que les séparatistes ne lèvent pas leur menace de déclarer unilatéralement l'indépendance.
Il ne veut pas plus entendre parler de médiation, et les Etats membres de l'Union européenne non plus pour ne pas ouvrir la boîte de Pandore des sécessions à travers le continent.
Les milieux d'affaires ont également appelé M. Puigdemont à faire marche arrière, alors que des centaines d'entreprises ont commencé à fuir la région, qui compte pour 19% du PIB espagnol.
Mais le président séparatiste fait aussi l'objet de pressions dans son camp, où les plus radicaux l'encouragent à aller de l'avant pour proclamer la naissance de la "République de Catalogne".
"Le CUP aurait fait une lettre très différente", a regretté Mireia Boya, députée du petit parti d'extrême gauche CUP, allié indispensable du président catalan au Parlement régional.
La menace de poursuites judiciaires pèse aussi sur les leaders séparatistes. Lundi, un juge a convoqué pour la deuxième fois à Madrid le chef de la police, mais aussi les dirigeants des deux principales associations indépendantistes, dans le cadre d'une instruction pour sédition menée à Madrid.
C'est dans ce même cadre que le parquet a requis le placement en détention provisoire pour le chef de la police de Catalogne. La juge devait décider en fin de journée si elle suit ces réquisitions. (AFP)