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Centrafrique : les casques bleus déployés pour protéger les élections

Vendredi 18 Décembre 2020

Des Casques bleus ont été déployés dans l’ouest de la Centrafrique pour empêcher les groupes armés «de perturber les élections» présidentielle et législatives prévues le 27 décembre, a déclaré vendredi la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca) dans un communiqué.
 
Au moins trois des plus importants groupes armés qui occupent deux tiers de la Centrafrique ont menacé de s’en prendre au pouvoir du président Faustin Archange Touadéra si ce dernier organise des fraudes, comme ils l’en accusent, pour obtenir un second mandat.
 
La Minusca «a déployé vendredi des forces à Bossemptélé et à Bossembélé, deux localités de la préfecture de l’Ombella-M’Poko cibles d’attaques (menées) par des éléments armés du 3R, du MPC et des anti-Balaka», a précisé dans le communiqué Vladimir Monteiro, porte-parole de la Minusca.
 
Blocus
 
Selon des sources humanitaires et onusiennes, les groupes armés se sont emparés de plusieurs localités situées sur les axes qui desservent la capitale Bangui, désormais menacée par un blocus à distance.
 
«Le renforcement des moyens de la Minusca, y compris avec des moyens aériens, est une réponse aux violences commises par ces groupes armés et qui ont également touché Yaloké et Bozoum», à l’ouest, faisant deux morts parmi les forces du gouvernement.
 
Les tensions sont très vives en Centrafrique, où le gouvernement a accusé mercredi l’ancien président François Bozizé, exclu du scrutin par la Cour constitutionnelle, de préparer un «plan de déstabilisation du pays» alors que l’opposition craint des fraudes massives aux élections.
 
La Centrafrique a été ravagée par la guerre civile après qu’une coalition de groupes armés à dominante musulmane, la Séléka, a renversé le régime du général François Bozizé en 2013. Les affrontements entre Séléka et milices chrétiennes et animistes «antibalaka» avaient fait des milliers de morts.
 
Conflit de basse intensité
 
Depuis 2018, la guerre a évolué en un conflit de basse intensité, où les groupes armés se disputent le contrôle des ressources du pays, bétail et minerai principalement, tout en perpétrant régulièrement des exactions contre les populations civiles.
 
Le Mouvement Patriotique pour la Centrafrique (MPC), les 3R (Retour réclamation réhabilitation) et les deux groupes anti-Balaka avaient publié jeudi un communiqué où ils s’engageaient à «rétablir la sécurité sur l’ensemble du territoire national par tous les moyens», y compris les «moyens de coercition, dans l’hypothèse où le pouvoir exécutif s’obstine à manipuler l’organisation du scrutin pour faire un hold-up électoral».
 
Mercredi, la Minusca, chargée de sécuriser les élections avec ses 11’500 Casques bleus, avait appelé François Bozizé «à œuvrer sincèrement pour un retour véritable de la paix (…) plutôt que de tisser des alliances avec des leaders de groupes armés pour déstabiliser le pays». (AFP/NXP)
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