Les acteurs politiques de l’opposition réclament la démission du Ministre de l’Intérieur de ses fonctions. Le Président de la République refuse de manière catégorique de se soumettre à la pression de ses adversaires. L’enjeu électoral du Ministère de l’intérieur est au cœur de cette bataille politique depuis quelques décennies. Aucune des parties n’envisage de céder. On a ainsi fini par mythifier le Ministère chargé des élections. Or, le pouvoir et son opposition devraient démythifier ce ministère qui ne finit d’être un poison de la vie politique, des élections et des relations entre le pouvoir présidentiel et tous les acteurs politiques et de la société civile.
Le Ministère de l’Intérieur a en charge la sécurité intérieure du Sénégal. Il veille ainsi à la sécurité des personnes et des biens. L’importance de la fonction de protection et de défense de la sécurité publique se conjugue sous le règne de la seconde alternance avec la charge de l’organisation des élections.
C’est probablement cette dernière charge du Ministère de l’intérieur qui explique la controverse récurrente au sujet de la place et du rôle du Ministère de l’intérieur en matière d’élection. Cette controverse a très peu mis en relief les responsabilités des agents de ce Ministère dans les conflits relevant de l’organisation des élections.
Que ces agents soient des agents chargés de la sécurité publique (policiers) et du domaine de l’organisation des élections (fichier électoral, supervision), l’implication du personnel technique et administratif de ce Ministère dans le processus électoral, dans l’organisation et la transparence des élections ou dans la publication des résultats des élections, n’a pas fait l’objet de récrimination des acteurs de la vie politique.
La controverse au sujet de la fonction du Ministère de l’Intérieur remonte à l’époque du parti socialiste. Le Parti-Etat de l’époque avait naturellement la mainmise sur l’appareil du Ministère de l’intérieur. Le pouvoir politique a fini par transformer au fil du temps le Ministère de l’intérieur durant quatre décennies, en un outil redoutable de contrôle des élections, des mouvements de l’opposition et du vote des citoyens. Il aura fallu des batailles d’opinion et des protestations multiformes des adversaires des socialistes soutenus par les acteurs de la société civile pour modifier un peu la donne.
Le code électoral consensuel de 1992 marque un tournant du débat politique controversé en matière d’organisation des élections. L’organisation des élections sur des bases plus transparence allait favoriser l’apaisement des tensions électorales et la controverse autour du Ministère de l’Intérieur. L’avènement des alternances en mars 2000 et en mars 2012 renforce la tendance de la décrispation et des tensions politiques. Cet apaisement ne devrait pas néanmoins occulter la persistance de la demande de séparation du volet des élections des charges du Ministre de l’intérieur.
Le Président de la République, Abdoulaye Wade sera contraint de procéder à cette séparation en nommant une personnalité neutre à la tête de la structure chargée des élections. La seconde alternance est dans une large mesure confrontée au même type de suspicions et de déficit de confiance. Le Ministre en charge du Ministère est un membre du parti présidentiel et un fidèle du Président de la République.
Le propos tenu par ce dernier à quelques mois de la présidentielle de février allant dans le sens de favoriser les inscriptions des militants et des sympathisants de Président- candidat ont nourri la demande de sa démission par les adversaires du régime. Certaines franges de l’opposition exigent purent et simplement, le départ du Ministre. Une condition de participation au dialogue politique pour certains. Un préalable pour d’autres. Le Président de la République, reconduit, n’entend pas céder à la pression de son opposition. Le Ministère de l’intérieur devient ainsi une source de conflits récurrents sous la deuxième alternance. C’est le poison des relations.
Il faudra pourtant sortir de ce cycle de tensions, de suspicions et de défiance. Les acteurs politiques devront démythifier le Ministère de l’intérieur. On a construit un mythe autour des élections. Quand le Président sortant accepte de nommer une personnalité neutre, il perd les élections. Ce fut le cas pour le Président Abdou Diouf en 2000 et Abdoulaye Wade en 2012. Le Président de la République en exercice est habité par ce mythe et le mysticisme qui va avec.
L’opposition l’est également. Dans ces conditions où le Président a peur de désigner une personnalité non partisane et où l’opposition ne fait jamais confiance à un Ministre appartenant au parti présidentiel, il faut démythifier le Ministère de l’intérieur.
Mamadou Sy Albert
Le Ministère de l’Intérieur a en charge la sécurité intérieure du Sénégal. Il veille ainsi à la sécurité des personnes et des biens. L’importance de la fonction de protection et de défense de la sécurité publique se conjugue sous le règne de la seconde alternance avec la charge de l’organisation des élections.
C’est probablement cette dernière charge du Ministère de l’intérieur qui explique la controverse récurrente au sujet de la place et du rôle du Ministère de l’intérieur en matière d’élection. Cette controverse a très peu mis en relief les responsabilités des agents de ce Ministère dans les conflits relevant de l’organisation des élections.
Que ces agents soient des agents chargés de la sécurité publique (policiers) et du domaine de l’organisation des élections (fichier électoral, supervision), l’implication du personnel technique et administratif de ce Ministère dans le processus électoral, dans l’organisation et la transparence des élections ou dans la publication des résultats des élections, n’a pas fait l’objet de récrimination des acteurs de la vie politique.
La controverse au sujet de la fonction du Ministère de l’Intérieur remonte à l’époque du parti socialiste. Le Parti-Etat de l’époque avait naturellement la mainmise sur l’appareil du Ministère de l’intérieur. Le pouvoir politique a fini par transformer au fil du temps le Ministère de l’intérieur durant quatre décennies, en un outil redoutable de contrôle des élections, des mouvements de l’opposition et du vote des citoyens. Il aura fallu des batailles d’opinion et des protestations multiformes des adversaires des socialistes soutenus par les acteurs de la société civile pour modifier un peu la donne.
Le code électoral consensuel de 1992 marque un tournant du débat politique controversé en matière d’organisation des élections. L’organisation des élections sur des bases plus transparence allait favoriser l’apaisement des tensions électorales et la controverse autour du Ministère de l’Intérieur. L’avènement des alternances en mars 2000 et en mars 2012 renforce la tendance de la décrispation et des tensions politiques. Cet apaisement ne devrait pas néanmoins occulter la persistance de la demande de séparation du volet des élections des charges du Ministre de l’intérieur.
Le Président de la République, Abdoulaye Wade sera contraint de procéder à cette séparation en nommant une personnalité neutre à la tête de la structure chargée des élections. La seconde alternance est dans une large mesure confrontée au même type de suspicions et de déficit de confiance. Le Ministre en charge du Ministère est un membre du parti présidentiel et un fidèle du Président de la République.
Le propos tenu par ce dernier à quelques mois de la présidentielle de février allant dans le sens de favoriser les inscriptions des militants et des sympathisants de Président- candidat ont nourri la demande de sa démission par les adversaires du régime. Certaines franges de l’opposition exigent purent et simplement, le départ du Ministre. Une condition de participation au dialogue politique pour certains. Un préalable pour d’autres. Le Président de la République, reconduit, n’entend pas céder à la pression de son opposition. Le Ministère de l’intérieur devient ainsi une source de conflits récurrents sous la deuxième alternance. C’est le poison des relations.
Il faudra pourtant sortir de ce cycle de tensions, de suspicions et de défiance. Les acteurs politiques devront démythifier le Ministère de l’intérieur. On a construit un mythe autour des élections. Quand le Président sortant accepte de nommer une personnalité neutre, il perd les élections. Ce fut le cas pour le Président Abdou Diouf en 2000 et Abdoulaye Wade en 2012. Le Président de la République en exercice est habité par ce mythe et le mysticisme qui va avec.
L’opposition l’est également. Dans ces conditions où le Président a peur de désigner une personnalité non partisane et où l’opposition ne fait jamais confiance à un Ministre appartenant au parti présidentiel, il faut démythifier le Ministère de l’intérieur.
Mamadou Sy Albert