La société civile sénégalaise est à l’heure de la mobilisation sociale pour la manifestation de la vérité au sujet de l’affaire Pétro Tim. Elle revendique une autre approche de l’exploitation des ressources nationales, singulièrement du pétrole, du gaz et de l’or. Le gouvernement tente de gérer les effets de la publication de l’enquête de la chaine de télévision britannique et son image. Les contours d’une crise de confiance se précisent au fil de l’évolution d’un feuilleton pétrolier et gazier secouant profondément le gouvernement depuis quelques semaines.
Les évènements du 11 février 2011 resteront dans la mémoire collective de la société civile sénégalaise et des acteurs politiques. Ils ont été portés par un élan de protestation et de mobilisation sociale contre le projet de révision de la Constitution de l’ancien Président de la République, Abdoulaye Wade.
Le retrait du projet de révision par ce dernier marqua ainsi les acquis d’une lutte pacifique et démocratique. La forte mobilisation de la société civile et des franges significatives des acteurs politique à propos l’affaire du pétrole polluant le climat politique national est sans nul doute inscrite dans le prolongement de ces évènements encore frais dans les esprits. La société civile renoue progressivement avec la protestation et les exigences d’une bonne gouvernance politique et économique.
L’affaire Pétro Tim et la nature des contrats liant l’Etat du Sénégal à ses partenaires pétroliers, gaziers et miniers, singulièrement avec la société Pétro Tim, sont au centre des manifestations pour la vérité de la société civile.
Les acteurs de la société civile réclament la lumière et une gestion transparente des contrats engageant la souveraineté politique et économique. Les résultats des auditions des principaux témoins de l’affaire et de la gouvernance des contrats et des enquêtes de la justice sont très attendus par la société civile. Ils détermineront sans nul doute la poursuite ou non de la bataille de la société civile.
Le gouvernement tente lui aussi, depuis la diffusion de l’enquête de BBC, de gérer au mieux la révolte contenue de la société à sa manière, les effets et l’impact national et international et les conséquences collatérales de ces révélations. La panique dans sa réaction est notable. Elle est même frappante. La cascade de réactions témoigne si besoin en est, d’une absence de cohérence et de pertinence de la communication politique de l’Etat.
Le Président de la République, son gouvernement, ses Ministres, ne réussissent, ni à faire baisser la tension sociale et politique provoquée par le reportage de la chaine britannique, ni à convaincre par les arguments des franges de l’opinion bien sceptiques. L’ouverture d’une information judiciaire ne rassure point au regard de la procédure enclenchée et du climat politique et médiatique délétère ambiant.
On assiste plutôt à une suspicion croissante de l’opinion réclamant plus jamais une enquête indépendante et impartiale du gouvernement et l’éclatement de la vérité. La démission du Directeur général de la Caisse de Dépôts et de Consignations de sa fonction, très attendue du reste, a été saluée par ceux qui réclamant une enquête.
La dimension politique de l’affaire du pétrole, du gaz et des contrats de l’Etat, est en train de prendre le dessus tant sur la recherche de la vérité que sur la quête de transparence dans la gestion des autres ressources naturelles. La majorité présidentielle est désormais consciente de l’ampleur de la tension sociale et des conséquences ultimes de la mobilisation de la société civile et des acteurs politiques de l’opposition. La perspectivede la société civile d’organiser tous les vendredis des rassemblements pacifiques au Sénégal ne rassure guère la mouvance présidentielle.
Les Sénégalais de l’étranger pourraient relayer cette lutte de la société civile et des acteurs politiques. On comprend aisément, le processus de mobilisation du camp présidentiel et son objectif politique. C’est une réponse politique classique à la mobilisation de la société civile et des acteurs politiques de l’opposition.
Les faiblesses de la réponse politique gouvernementale à cette affaire se ramifiant se dessinent à l’horizon. Le gouvernement ne dispose d’aucun centre d’impulsion coordonnant une stratégie politique réfléchie, sa mise en œuvre cohérente par une démarche pertinente et argumentée.
La présidence de la République, les membres du gouvernement et les partis alliés du Benno Bokk Yaakaar réagissent chacun en fonction de ses humeurs du moment, de son ressenti, de ses sensibilités proches ou supposées des pôles de pouvoir : Présidence de la République, du maire de Guédiawaye, du gouvernement et de la majorité présidentielle.
La cacophonie étatique résulte de la stratégie du gouvernement. Les acteurs de cette stratégie dispersée sont impuissants à formuler des réponses étatiques pertinentes à des interrogations légitimes de l’opinion publique : la responsabilité du maire de Guédiawaye, de Franck Timis, des Ministres en charge des contrats et du Président de la République et la nature des contrats et les intérêts du Sénégal.
Le gouvernement ne répond pas ainsi à des réponses simples, précises dans un esprit moins clivant et moins conflictuel. Il crée et renforce en réalité, la crise de confiance. Ce comportement rappelle étrangement la crise de confiance du régime libéral en 2011.
L’opinion a compris à l’époque que les travers du projet de révision constitutionnelle : gagner la présidentielle et placer le fils du Président sortant en pôle position dans un processus de succession. Le Président de la République d’alors, Abdoulaye Wade, sera contraint de se rendre compte tardivement à l’évidence. Il a perdu la bataille de l’opinion et la confiance des citoyens sénégalais.
La majorité présidentielle actuelle ne se doute guère que par son comportement elle peut perdre la bataille de l’opinion et la confiance de son peuple en refusant de répondre aux préoccupations légitimes des citoyens et des démocratiques.
Elle aura beau organiser des contre manifestations, des conférences de presse et jurer sur les livres Saints, et attaquer ses adversaires politiques, si elle ne répond pas aux questions alimentant la controverse, elle va aggraver la crise de confiance et de l’autorité politique gouvernante.
Mamadou Sy Albert
Les évènements du 11 février 2011 resteront dans la mémoire collective de la société civile sénégalaise et des acteurs politiques. Ils ont été portés par un élan de protestation et de mobilisation sociale contre le projet de révision de la Constitution de l’ancien Président de la République, Abdoulaye Wade.
Le retrait du projet de révision par ce dernier marqua ainsi les acquis d’une lutte pacifique et démocratique. La forte mobilisation de la société civile et des franges significatives des acteurs politique à propos l’affaire du pétrole polluant le climat politique national est sans nul doute inscrite dans le prolongement de ces évènements encore frais dans les esprits. La société civile renoue progressivement avec la protestation et les exigences d’une bonne gouvernance politique et économique.
L’affaire Pétro Tim et la nature des contrats liant l’Etat du Sénégal à ses partenaires pétroliers, gaziers et miniers, singulièrement avec la société Pétro Tim, sont au centre des manifestations pour la vérité de la société civile.
Les acteurs de la société civile réclament la lumière et une gestion transparente des contrats engageant la souveraineté politique et économique. Les résultats des auditions des principaux témoins de l’affaire et de la gouvernance des contrats et des enquêtes de la justice sont très attendus par la société civile. Ils détermineront sans nul doute la poursuite ou non de la bataille de la société civile.
Le gouvernement tente lui aussi, depuis la diffusion de l’enquête de BBC, de gérer au mieux la révolte contenue de la société à sa manière, les effets et l’impact national et international et les conséquences collatérales de ces révélations. La panique dans sa réaction est notable. Elle est même frappante. La cascade de réactions témoigne si besoin en est, d’une absence de cohérence et de pertinence de la communication politique de l’Etat.
Le Président de la République, son gouvernement, ses Ministres, ne réussissent, ni à faire baisser la tension sociale et politique provoquée par le reportage de la chaine britannique, ni à convaincre par les arguments des franges de l’opinion bien sceptiques. L’ouverture d’une information judiciaire ne rassure point au regard de la procédure enclenchée et du climat politique et médiatique délétère ambiant.
On assiste plutôt à une suspicion croissante de l’opinion réclamant plus jamais une enquête indépendante et impartiale du gouvernement et l’éclatement de la vérité. La démission du Directeur général de la Caisse de Dépôts et de Consignations de sa fonction, très attendue du reste, a été saluée par ceux qui réclamant une enquête.
La dimension politique de l’affaire du pétrole, du gaz et des contrats de l’Etat, est en train de prendre le dessus tant sur la recherche de la vérité que sur la quête de transparence dans la gestion des autres ressources naturelles. La majorité présidentielle est désormais consciente de l’ampleur de la tension sociale et des conséquences ultimes de la mobilisation de la société civile et des acteurs politiques de l’opposition. La perspectivede la société civile d’organiser tous les vendredis des rassemblements pacifiques au Sénégal ne rassure guère la mouvance présidentielle.
Les Sénégalais de l’étranger pourraient relayer cette lutte de la société civile et des acteurs politiques. On comprend aisément, le processus de mobilisation du camp présidentiel et son objectif politique. C’est une réponse politique classique à la mobilisation de la société civile et des acteurs politiques de l’opposition.
Les faiblesses de la réponse politique gouvernementale à cette affaire se ramifiant se dessinent à l’horizon. Le gouvernement ne dispose d’aucun centre d’impulsion coordonnant une stratégie politique réfléchie, sa mise en œuvre cohérente par une démarche pertinente et argumentée.
La présidence de la République, les membres du gouvernement et les partis alliés du Benno Bokk Yaakaar réagissent chacun en fonction de ses humeurs du moment, de son ressenti, de ses sensibilités proches ou supposées des pôles de pouvoir : Présidence de la République, du maire de Guédiawaye, du gouvernement et de la majorité présidentielle.
La cacophonie étatique résulte de la stratégie du gouvernement. Les acteurs de cette stratégie dispersée sont impuissants à formuler des réponses étatiques pertinentes à des interrogations légitimes de l’opinion publique : la responsabilité du maire de Guédiawaye, de Franck Timis, des Ministres en charge des contrats et du Président de la République et la nature des contrats et les intérêts du Sénégal.
Le gouvernement ne répond pas ainsi à des réponses simples, précises dans un esprit moins clivant et moins conflictuel. Il crée et renforce en réalité, la crise de confiance. Ce comportement rappelle étrangement la crise de confiance du régime libéral en 2011.
L’opinion a compris à l’époque que les travers du projet de révision constitutionnelle : gagner la présidentielle et placer le fils du Président sortant en pôle position dans un processus de succession. Le Président de la République d’alors, Abdoulaye Wade, sera contraint de se rendre compte tardivement à l’évidence. Il a perdu la bataille de l’opinion et la confiance des citoyens sénégalais.
La majorité présidentielle actuelle ne se doute guère que par son comportement elle peut perdre la bataille de l’opinion et la confiance de son peuple en refusant de répondre aux préoccupations légitimes des citoyens et des démocratiques.
Elle aura beau organiser des contre manifestations, des conférences de presse et jurer sur les livres Saints, et attaquer ses adversaires politiques, si elle ne répond pas aux questions alimentant la controverse, elle va aggraver la crise de confiance et de l’autorité politique gouvernante.
Mamadou Sy Albert