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Coronavirus en France: plus de 700 migrants évacués d’un camp au nord de Paris

Mardi 24 Mars 2020

Plusieurs centaines de migrants qui vivaient dans un campement insalubre de la banlieue parisienne, dont l’hygiène et la promiscuité faisaient polémique sur fond de coronavirus, ont été mis à l’abri mardi matin.
 
Agglutinés en file indienne tout près du terrain vague d’Aubervilliers, au nord de Paris, où ils avaient posé leurs tentes, plus de 700 exilés sont montés dans des bus qui les ont emmenés vers des gymnases et des hôtels, a constaté un journaliste de l’AFP.
 
Il s’agit pour l’essentiel des hommes originaires d’Afrique subsaharienne, certains drapés dans des couvertures et leurs effets rassemblés dans des sacs en plastique.
 
L’opération, annoncée il y a quelques jours par le préfet de la région Ile-de-France Michel Cadot dans le cadre de la lutte contre la propagation du virus, a débuté avant l’aube.
 
Les policiers et gendarmes ont vidé de ses occupants ce site qui restait mardi en fin de matinée jonché d’ordures, de matelas et de cabanes de fortune.
 
« On agit pour des raisons sanitaires, ce sont des personnes qui sont en promiscuité très forte », a expliqué à l’AFP Anne-Claire Mialot, préfète déléguée à l’égalité des chances, pendant l’opération.
 
Les migrants seront emmenés dans des gymnases ou hôtels de la région parisienne où ils seront examinés par l’ONG Médecins sans frontières, pour déceler d’éventuels symptômes du Covid-19.
 
Selon Mme Mialot, les gymnases ont été agencés de sorte qu’il y ait « un mètre entre chaque lit », et en réduisant le nombre de personnes accueillies par site.
 
Plusieurs associations ont déploré que cette évacuation arrive trop tard, craignant que des cas de coronavirus soient recensés.
 
« C’est fou, en temps de confinement, d’avoir laissé si longtemps des personnes dans ces conditions d’indignité », s’est désolé sur place Pierre Henry, directeur général de France terre d’asile, association opératrice de l’Etat.
 
A l’arrivée dans les gymnases, « il faudra être attentif à ne pas passer d’une promiscuité à l’autre », anticipe Christian Reboul, référent Migrations chez Médecins du Monde, présent également.
 
Le respect des gestes barrières au cours de l’évacuation s’est révélé impossible: les exilés se sont d’abord rués sur les personnels associatifs, puis ont été sommés de se serrer les uns contre les autres, au contact de policiers et gendarmes sans masques qui les laissaient passer au compte-goutte vers les bus, a constaté l’AFP.
 
 
 
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