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Coronavirus: l’ayatollah Sistani annule son sermon, l’Irak multiplie les mesures de précaution

Vendredi 6 Mars 2020

Les représentants du grand ayatollah Ali Sistani, figure tutélaire en Irak, n’ont pas prononcé vendredi son sermon à cause du nouveau coronavirus, une première depuis la chute de Saddam Hussein en 2003 selon les autorités chiites.
 
Par crainte d’une épidémie de Covid-19 en Irak --qui déplore déjà trois morts et 38 personnes contaminées--, Bagdad a pris des mesures drastiques.
 
Les centres commerciaux ne seront plus ouverts que trois heures par jour à travers le pays, les écoles et les universités seront fermées jusqu’au 21 mars, les administrations n’ouvriront plus que quelques heures par jour et les voyageurs en provenance de France et d’Espagne n’ont plus droit d’entrée, a annoncé vendredi soir la cellule de crise gouvernementale.
 
A Kerbala (sud), les autorités religieuses de cette ville sainte chiite ont annoncé fermer la mosquée où le prêche est habituellement prononcé.
 
« L’annulation de la prière du vendredi dans le mausolée de l’imam Hussein est une première depuis 2003 », a indiqué à l’AFP un responsable de l’autorité en charge du lieu saint. Des sources proches du bureau du grand ayatollah ont confirmé le caractère inédit de cette décision.
 
Cependant, aux abords de cette mosquée fermée, l’immense allée qui relie les deux mausolées de Kerbala, dont celui de l’imam Hussein, petit-fils du prophète Mahomet, était toujours ouverte aux pèlerins, nombreux vendredi, selon des journalistes de l’AFP.
 
Les autorités provinciales ont toutefois décrété à partir de vendredi l’interdiction d’entrée dans la province de Kerbala de toute personne n’y résidant pas.
 
Le grand ayatollah Sistani, plus haute autorité religieuse pour des millions de chiites dans le monde, réside à Najaf, l’autre grande ville sainte chiite d’Irak, plus au sud, et n’apparaît jamais en public. Mais vendredi, ses deux représentants qui lisent habituellement le sermon à Kerbala ne sont pas apparus pour leur prêche, d’habitude retransmis en direct sur la télévision d’Etat.
 
Le grand ayatollah Sistani avait déjà consacré une partie de ses deux précédents sermons à la situation sanitaire dans le pays de 40 millions d’habitants en pénurie chronique de médecins, de médicaments et d’hôpitaux.
 
A Najaf toutefois, le mausolée de l’imam Ali, gendre du prophète Mahomet, était lui ouvert au public, après d’intenses pressions du leader chiite Moqtada Sadr, dont des milliers de partisans se sont réunis vendredi pour la prière de la mi-journée à Koufa, une ville voisine, ont constaté des journalistes de l’AFP.
 
Face aux fidèles qui s’entassaient dans la mosquée toutefois, Moqtada Sadr n’est pas apparu pour prononcer le sermon, mais a laissé un de ses représentants le faire.
 
A Samarra, un autre lieu saint chiite au nord de Bagdad, les autorités religieuses ont annoncé annuler un second pèlerinage cette semaine, une mesure déjà prise fin février.
 
L’Irak est particulièrement inquiet d’une propagation du nouveau coronavirus car des millions d’Iraniens se rendent chaque année dans ses lieux saints, où selon la tradition, ils embrassent les grilles qui entourent les tombes des imams ou y frottent des objets pour en retirer une bénédiction.
 
Dans la République islamique voisine, un des principaux foyers de la maladie, 124 personnes ont été tuées par le Covid-19 selon un bilan officiel.
 
Les voyages entre les deux pays sont déjà interdits et le commerce a été interrompu dans les postes-frontières terrestres.
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