Qui peut nier aujourd'hui que c'est la loi sur la parité qui a exclu de l'Assemblée nationale les meilleurs profils des coalitions politiques, même si Yewi-Wallu est plus atteint que Benno? Elles ont eu toutes les difficultés du monde pour confectionner en vain des listes conformes aux exigences de la loi absurde sur la parité. Résultat des courses, elles sont toutes arrivées dans l'hémicycle avec des listes amputées.
Permettez-moi de revenir avec vous 10 ans en arrière quand cette loi a été votée et sur les craintes que j avais exposées à l'endroit de la 12ème législature.
« Dans les jours voire les années à venir, nos institutions risquent fort de se heurter à un ralentissement très sensible de leur vigueur et de leur vitalité. Au moment où nous avons le plus besoin de corriger nos imperfections institutionnelles qui faisaient dire à certains alarmistes que notre Assemblée nationale n’était pas plus qu’une chambre d’applaudissement, nous semblons préférer le remplissage par le genre à la sélection objective et rigoureuse des meilleurs par le mérite et la compétence.
Le premier effet immédiat et néfaste de cette loi si chère à nos vaillantes sœurs et épouses va se manifester à l’occasion des prochaines élections législatives. Les ailes plombées par l’obligation d’alterner les occupants des sièges selon le genre, le parlement ne pourra voler qu’à basse altitude et trouvera même du mal à décoller du fait de la grande difficulté à confectionner des listes de qualité. Les plus méritants qui devront céder leurs places à d’autres moins aptes à défendre la cause du peuple mais imposés par une loi absurde, prendront conscience ce-jour là, à quel point l’homme est capable de construire minutieusement ce qui va le détruire infailliblement.
Imposer un système de quotas dans une fonction élective aussi cruciale, relève d’une absurdité. Si le principal motif de l’introduction de cette loi est l’éradication d’une soi-disant injustice qui faisait que les femmes, représentant 52% de la population, n’occupaient que 23% des sièges du parlement, il faudrait alors poursuivre cette logique et lutter contre les autres injustices du même ordre. Ainsi, les jeunes qui constituent la majorité de notre population devraient être servis proportionnellement.
L’appartenance confessionnelle, la taille, ou encore la couleur de la peau étant d’autres critères d’appréciation, vouloir en tenir compte pour définir les exigences d’éligibilité dans les fonctions électives serait une dérive évidente, tout comme le sexe.
A titre illustratif, 70% de la population sénégalaise ont moins de 35 ans. Ce seul critère du nombre suffit-il pour établir une représentativité et une logique de quotas sans tenir compte du fait que la plupart d’entre ces jeunes (66,88%)* n’ont aucune formation ?
Dans les mêmes proportions, l’écrasante majorité des 52% des femmes qui constituent notre population, n’a aucune formation de base. Des femmes compétentes, il en existe au Sénégal.
Pour autant, la défense des intérêts de la gent féminine ne doit pas les amener à soutenir des thèses qui perturbent l’expansion de l’univers qu’elles partagent avec leurs pères, leurs maris et leurs frères.
La plupart des leaders de nos partis politiques ont aussi une lourde responsabilité dans le vote de cette loi. La majorité parlementaire libérale constituée du PDS et de ses alliés, avait cru, qu’en instituant la parité, elle allait gagner le cœur de nos sœurs et engranger ainsi une bonne partie de leurs suffrages : peine perdue. Quant aux parties d’opposition de l’époque, à de rares exceptions près, ils avaient courbé l’échine et fait profil bas, pour ne pas recevoir les contrecoups fatals lors des échéances de 2012. Aucune levée de bouclier, aucune contestation sérieuse pour barrer la route à l’émergence d’une loi qui va désormais inhiber la compétence au profit du genre...
Même si cela semble illusoire, j’invite les acteurs politiques de tous bords et particulièrement la nouvelle autorité fraîchement élue, à introduire avec courage lors de la prochaine cession parlementaire, un projet abrogeant cette loi qui dessert toutes les parties.
Cette musique démocratique de chez nous qui veut que tout le monde se mette aux pas rythmés de la parité n’existe pas ailleurs sous nos cieux.
Parcourons les grandes démocraties du monde, des Etats-Unis à la France, en passant par la Grande Bretagne et l’Allemagne, on n’y trouvera nulle trace de parité dans les institutions. Des lors cette loi devient un os trop gros pour les dents de lait de notre jeune démocratie.
Quand est-ce que comprendrons-nous qu’à vouloir danser plus vite que la musique, on danse mal?
J’espère que mes amies ne m’en voudront pas d’avoir mis le doigt sur ce mal qui ne fera que reculer nos institutions. »
Conclusion
J'ose espérer que ce message à mon avis toujours d'actualité, ignoré par nos députés des 12ème et 13ème législatures, sera enfin entendu par ceux de la 14ème même si les dégâts de la parité ont profité aux remplaçants miraculés.
Dans le même ordre d'idées, espérons qu'ils oseront remettre sur la table les questions de la peine de mort et de la laïcité de l'Etat. Aujourd'hui, nous assistons impuissants à la recrudescence jamais égalée des meurtres et à l'affaiblissement voire l'exclusion de notre constitution de la défense des lois divines ( code civil et pénal islamique conformément à la croyance de la quasi-totalité du peuple sénégalais ), exclusion à l'image de la France, notre ancien colonisateur et principal inspirateur, chez qui la laïcité est devenue une arme efficace pour combattre l'islam.
Cheikh Bamba Dioum
bambadioum@gmai.com
Permettez-moi de revenir avec vous 10 ans en arrière quand cette loi a été votée et sur les craintes que j avais exposées à l'endroit de la 12ème législature.
« Dans les jours voire les années à venir, nos institutions risquent fort de se heurter à un ralentissement très sensible de leur vigueur et de leur vitalité. Au moment où nous avons le plus besoin de corriger nos imperfections institutionnelles qui faisaient dire à certains alarmistes que notre Assemblée nationale n’était pas plus qu’une chambre d’applaudissement, nous semblons préférer le remplissage par le genre à la sélection objective et rigoureuse des meilleurs par le mérite et la compétence.
Le premier effet immédiat et néfaste de cette loi si chère à nos vaillantes sœurs et épouses va se manifester à l’occasion des prochaines élections législatives. Les ailes plombées par l’obligation d’alterner les occupants des sièges selon le genre, le parlement ne pourra voler qu’à basse altitude et trouvera même du mal à décoller du fait de la grande difficulté à confectionner des listes de qualité. Les plus méritants qui devront céder leurs places à d’autres moins aptes à défendre la cause du peuple mais imposés par une loi absurde, prendront conscience ce-jour là, à quel point l’homme est capable de construire minutieusement ce qui va le détruire infailliblement.
Imposer un système de quotas dans une fonction élective aussi cruciale, relève d’une absurdité. Si le principal motif de l’introduction de cette loi est l’éradication d’une soi-disant injustice qui faisait que les femmes, représentant 52% de la population, n’occupaient que 23% des sièges du parlement, il faudrait alors poursuivre cette logique et lutter contre les autres injustices du même ordre. Ainsi, les jeunes qui constituent la majorité de notre population devraient être servis proportionnellement.
L’appartenance confessionnelle, la taille, ou encore la couleur de la peau étant d’autres critères d’appréciation, vouloir en tenir compte pour définir les exigences d’éligibilité dans les fonctions électives serait une dérive évidente, tout comme le sexe.
A titre illustratif, 70% de la population sénégalaise ont moins de 35 ans. Ce seul critère du nombre suffit-il pour établir une représentativité et une logique de quotas sans tenir compte du fait que la plupart d’entre ces jeunes (66,88%)* n’ont aucune formation ?
Dans les mêmes proportions, l’écrasante majorité des 52% des femmes qui constituent notre population, n’a aucune formation de base. Des femmes compétentes, il en existe au Sénégal.
Pour autant, la défense des intérêts de la gent féminine ne doit pas les amener à soutenir des thèses qui perturbent l’expansion de l’univers qu’elles partagent avec leurs pères, leurs maris et leurs frères.
La plupart des leaders de nos partis politiques ont aussi une lourde responsabilité dans le vote de cette loi. La majorité parlementaire libérale constituée du PDS et de ses alliés, avait cru, qu’en instituant la parité, elle allait gagner le cœur de nos sœurs et engranger ainsi une bonne partie de leurs suffrages : peine perdue. Quant aux parties d’opposition de l’époque, à de rares exceptions près, ils avaient courbé l’échine et fait profil bas, pour ne pas recevoir les contrecoups fatals lors des échéances de 2012. Aucune levée de bouclier, aucune contestation sérieuse pour barrer la route à l’émergence d’une loi qui va désormais inhiber la compétence au profit du genre...
Même si cela semble illusoire, j’invite les acteurs politiques de tous bords et particulièrement la nouvelle autorité fraîchement élue, à introduire avec courage lors de la prochaine cession parlementaire, un projet abrogeant cette loi qui dessert toutes les parties.
Cette musique démocratique de chez nous qui veut que tout le monde se mette aux pas rythmés de la parité n’existe pas ailleurs sous nos cieux.
Parcourons les grandes démocraties du monde, des Etats-Unis à la France, en passant par la Grande Bretagne et l’Allemagne, on n’y trouvera nulle trace de parité dans les institutions. Des lors cette loi devient un os trop gros pour les dents de lait de notre jeune démocratie.
Quand est-ce que comprendrons-nous qu’à vouloir danser plus vite que la musique, on danse mal?
J’espère que mes amies ne m’en voudront pas d’avoir mis le doigt sur ce mal qui ne fera que reculer nos institutions. »
Conclusion
J'ose espérer que ce message à mon avis toujours d'actualité, ignoré par nos députés des 12ème et 13ème législatures, sera enfin entendu par ceux de la 14ème même si les dégâts de la parité ont profité aux remplaçants miraculés.
Dans le même ordre d'idées, espérons qu'ils oseront remettre sur la table les questions de la peine de mort et de la laïcité de l'Etat. Aujourd'hui, nous assistons impuissants à la recrudescence jamais égalée des meurtres et à l'affaiblissement voire l'exclusion de notre constitution de la défense des lois divines ( code civil et pénal islamique conformément à la croyance de la quasi-totalité du peuple sénégalais ), exclusion à l'image de la France, notre ancien colonisateur et principal inspirateur, chez qui la laïcité est devenue une arme efficace pour combattre l'islam.
Cheikh Bamba Dioum
bambadioum@gmai.com