Ablain-Saint-Nazaire (France) - Emmanuel Macron a poursuivi jeudi, dans le Nord et le Pas-de-Calais, son périple sur les traces de la Grande Guerre, émaillé de bains de foule parfois houleux, mais dont il s'est dit "très heureux".
Au cinquième jour de son "itinérance mémorielle", il s'est efforcé de mettre un point final à une polémique sur un hommage à Pétain, qui parasite son long déplacement depuis la veille.
Le chef de l'État a assumé ses propos de mercredi, où il a jugé légitime d'inclure implicitement Philippe Pétain dans un hommage rendu samedi au maréchaux de la Grande guerre, mais sans hommage individuel.
"Je ne crois pas à la police de l'Histoire, aux manuels d'histoire qu'on biffe", a-t-il lancé sur l'édition régionale de France 3. "Dans nos maréchaux, il y avait Pétain. Il a été un grand soldat, c'est la vérité historique" avant de prendre "au nom de l'Etat français, des décisions impardonnables", a-t-il plaidé. Après de nombreux responsables politiques et le CRIF dès mercredi, le Grand Orient de France, principale obédience maçonnique française, a estimé jeudi "inacceptable" tout hommage à Pétain.
Il a par ailleurs assuré jeudi soir qu'il "fera tout pour qu'Ascoval soit sauvée" et a promis de peser de tout son poids dans le dossier de cette aciérie du Nord placée en redressement judiciaire.
La polémique sur Pétain, ainsi que la colère des Français contre la cherté des carburants, a perturbé son périple, qui mêlaît commémorations et plaidoyers sur des dossiers économiques et sociaux.
Sa visite à l'usine Renault de Maubeuge (2.200 salariés) n'a pas dérogé à cette règle. Il a été accueilli par le PDG de Renault Carlos Ghosn qui a annoncé un investissement de 450 millions d'euros sur le site. Il s'ajoutera à celui d'un milliard d'euros dans les véhicules électriques sur cinq ans, annoncé par le groupe en juin.
- Ridicule -
S'adressant au personnel de l'usine, le chef de l'Etat a eu la surprise de se faire prendre à partie par un syndicaliste de SUD, qui lui a coupé la parole. "M. Macron, vous n'êtes pas le bienvenu ici", lui a crié Samuel Beauvois.
"On est là tous ensemble pour réussir", a répliqué le président. "On réussit sans vous", a rétorqué le syndicaliste, sifflé par nombre de ses collègues qui ont applaudi le président.
Alors que l'homme le prenait à partie sur la hausse de l'essence, le président a répliqué avec agacement: "Là vous êtes ridicule, pardon de vous le dire", puis a vigoureusement défendu sa politique économique. Après cet échange, il a pris soin de recevoir le salarié en tete-à-tête.
Le chef de l'Etat, au plus bas dans les sondages - 27% d'opinions positives selon la dernière enquête Elabe, publiée jeudi - profite de son voyage pour multiplier les bains de foule, son exercice de communication favori. Mais il est confronté chaque jour à des expressions de colère, contre le faible montant des retraites ou la cherté des carburants, à une semaine d'un appel à bloquer les routes le 17 novembre.
Alors que des médias ont évoqué un chemin de croix, Macron a, en réponse à un journaliste, parlé du "vrai bonheur" que lui procure ce périple.
"J'ai jamais pensé que c'était facile", a-t-il expliqué : "J'ai été élu en me faisant secouer et ça continuera jusqu'au bout, parce que notre pays ne peut pas, depuis trente ans, être dans le chômage de masse, et considérer que ça va bien. Je suis très heureux de cette itinérance(...). Je capte plein de choses, de messages, d'enseignements don j ferai mon miel".
Le président a passé l'après-midi à Notre-Dame-de-Lorette (Pas-de-Calais), site de la plus grande nécropole militaire française où reposent 22.000 combattants. Il a longuement parcouru l'Anneau de la mémoire accompagné de l'historien Yves Le Maner, et échangé avec les descendants de trois poilus français et britannique dont les noms figurent parmi les 580.000 gravés sur le monument en forme d'ellipse.
Après le dépôt de gerbe, il a ravivé la flamme du soldat inconnu et s'est recueilli dans la crypte de la Tour Lanterne, avant de saluer les gardes d'honneur, les porte-drapeaux et les élus. Un millier de personnes, dont des écoliers et collégiens du département, ont assisté à la cérémonie qui a duré environ une heure.
Vendredi il achèvera sa tournée dans le Nord et l'Est par une halte dans la Somme, où il visitera avec la Première ministre britannique Thresay May la nécropole franco-britannique de Thirpval. (AFP)
Au cinquième jour de son "itinérance mémorielle", il s'est efforcé de mettre un point final à une polémique sur un hommage à Pétain, qui parasite son long déplacement depuis la veille.
Le chef de l'État a assumé ses propos de mercredi, où il a jugé légitime d'inclure implicitement Philippe Pétain dans un hommage rendu samedi au maréchaux de la Grande guerre, mais sans hommage individuel.
"Je ne crois pas à la police de l'Histoire, aux manuels d'histoire qu'on biffe", a-t-il lancé sur l'édition régionale de France 3. "Dans nos maréchaux, il y avait Pétain. Il a été un grand soldat, c'est la vérité historique" avant de prendre "au nom de l'Etat français, des décisions impardonnables", a-t-il plaidé.
Il a par ailleurs assuré jeudi soir qu'il "fera tout pour qu'Ascoval soit sauvée" et a promis de peser de tout son poids dans le dossier de cette aciérie du Nord placée en redressement judiciaire.
La polémique sur Pétain, ainsi que la colère des Français contre la cherté des carburants, a perturbé son périple, qui mêlaît commémorations et plaidoyers sur des dossiers économiques et sociaux.
Sa visite à l'usine Renault de Maubeuge (2.200 salariés) n'a pas dérogé à cette règle. Il a été accueilli par le PDG de Renault Carlos Ghosn qui a annoncé un investissement de 450 millions d'euros sur le site. Il s'ajoutera à celui d'un milliard d'euros dans les véhicules électriques sur cinq ans, annoncé par le groupe en juin.
- Ridicule -
S'adressant au personnel de l'usine, le chef de l'Etat a eu la surprise de se faire prendre à partie par un syndicaliste de SUD, qui lui a coupé la parole. "M. Macron, vous n'êtes pas le bienvenu ici", lui a crié Samuel Beauvois.
"On est là tous ensemble pour réussir", a répliqué le président. "On réussit sans vous", a rétorqué le syndicaliste, sifflé par nombre de ses collègues qui ont applaudi le président.
Alors que l'homme le prenait à partie sur la hausse de l'essence, le président a répliqué avec agacement: "Là vous êtes ridicule, pardon de vous le dire", puis a vigoureusement défendu sa politique économique. Après cet échange, il a pris soin de recevoir le salarié en tete-à-tête.
Le chef de l'Etat, au plus bas dans les sondages - 27% d'opinions positives selon la dernière enquête Elabe, publiée jeudi - profite de son voyage pour multiplier les bains de foule, son exercice de communication favori. Mais il est confronté chaque jour à des expressions de colère, contre le faible montant des retraites ou la cherté des carburants, à une semaine d'un appel à bloquer les routes le 17 novembre.
Alors que des médias ont évoqué un chemin de croix, Macron a, en réponse à un journaliste, parlé du "vrai bonheur" que lui procure ce périple.
"J'ai jamais pensé que c'était facile", a-t-il expliqué : "J'ai été élu en me faisant secouer et ça continuera jusqu'au bout, parce que notre pays ne peut pas, depuis trente ans, être dans le chômage de masse, et considérer que ça va bien. Je suis très heureux de cette itinérance(...). Je capte plein de choses, de messages, d'enseignements don j ferai mon miel".
Le président a passé l'après-midi à Notre-Dame-de-Lorette (Pas-de-Calais), site de la plus grande nécropole militaire française où reposent 22.000 combattants. Il a longuement parcouru l'Anneau de la mémoire accompagné de l'historien Yves Le Maner, et échangé avec les descendants de trois poilus français et britannique dont les noms figurent parmi les 580.000 gravés sur le monument en forme d'ellipse.
Après le dépôt de gerbe, il a ravivé la flamme du soldat inconnu et s'est recueilli dans la crypte de la Tour Lanterne, avant de saluer les gardes d'honneur, les porte-drapeaux et les élus. Un millier de personnes, dont des écoliers et collégiens du département, ont assisté à la cérémonie qui a duré environ une heure.
Vendredi il achèvera sa tournée dans le Nord et l'Est par une halte dans la Somme, où il visitera avec la Première ministre britannique Thresay May la nécropole franco-britannique de Thirpval. (AFP)