Les températures moyennes risquent de progresser de 3 à 5°C au cours du siècle sur la tendance actuelle des rejets de gaz à effet de serre, prévient mardi l'Onu, précisant qu'il faudrait réduire ces émissions de 7,6% par an sur la période 2020-2030 pour respecter l'objectif de l'Accord de Paris sur le climat.
Signé fin 2015 au terme de la COP-21, ce pacte de lutte contre le réchauffement prévoit de contenir "l'élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels" et de poursuivre "l'action menée pour limiter l'élévation de la température à 1,5°C" d'ici la fin du siècle.
Publié mardi par le Programme des Nations unies pour l'environnement, le "Rapport sur l'écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions 2019" note que l'objectif le plus ambitieux de l'Accord de Paris est encore à portée de l'humanité.
Mais il faudra pour cela réduire les rejets de GES dans l'atmosphère de 7,6% par an sur la période 2020-2030, souligne Inger Andersen, directrice du PNUE, dans la préface du rapport en anglais.
Si on veut respecter l'objectif moins ambitieux d'un réchauffement limité à 2°C, la réduction moyenne des émissions de gaz à effet de serre devra être de 2,7% par an sur la même période. Et plus le temps passe, plus l'accumulation de CO2 dans l'atmosphère rendra ces objectifs de réduction encore plus exigeants.
"Ce rapport nous place devant une alternative brutale: soit nous mettons en place les transformations radicales dont nous avons besoin maintenant, soit nous devons nous préparer aux conséquences d'une planète radicalement altérée par le changement climatique", résume Andersen.
MUTATION PROFONDE
Sur la dernière décennie, souligne le rapport, les émissions de GES ont augmenté en moyenne de 1,5% par an et n'ont connu qu'une brève stabilisation entre 2014 et 2016. L'année 2018 a été une année record: les rejets de gaz à effet de serre ont atteint le niveau sans précédent de 55,3 gigatonnes d'équivalent CO2.
Si la planète reste sur la trajectoire des engagements actuels de réduction des émissions, "on peut s'attendre à ce que les températures s'élèvent de 3,2°C d'ici la fin du siècle, entraînant des conséquences climatiques vastes et destructrices".
"Nous parlons désormais de changement de l'ordre de la mutation profonde ('transformational change'), un changement progressif ne sera pas suffisant", a déclaré John Christensen, principal rédacteur du rapport, lors d'une conférence de presse.
"Nous devons tout simplement changer nos sociétés dans les dix années à venir. Plus on attendra, plus cela deviendra difficile."
S'exprimant lors de la même conférence de presse, Petteri Taalas, le secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale, a souligné pour sa part: "Si nous ne faisons rien, nous serons entre +3 et +5°C à la fin du siècle."
Le rapport du PNUE alimentera les négociations de la COP-25, la 25e conférence des parties à la convention-cadre de l'Onu sur les changements climatiques. Initialement prévue au Chili, cette conférence s'ouvre lundi prochain à Madrid.
Il invite les pays ayant atteint leurs objectifs, comme la Turquie et la Russie, à s'en fixer de nouveaux, beaucoup plus ambitieux.
Il désigne aussi les Etats-Unis comme l'un des plus gros émetteurs de CO2 avec le Brésil et le Japon à ne pas respecter ses engagements, désignés sous le vocable de contributions déterminées au niveau national (CDN). L'administration Trump a engagé au début du mois le processus formel de sortie de l'Accord de Paris, conformément à ce que le président américain avait promis en juin 2017. (Reuters)
Signé fin 2015 au terme de la COP-21, ce pacte de lutte contre le réchauffement prévoit de contenir "l'élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels" et de poursuivre "l'action menée pour limiter l'élévation de la température à 1,5°C" d'ici la fin du siècle.
Publié mardi par le Programme des Nations unies pour l'environnement, le "Rapport sur l'écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions 2019" note que l'objectif le plus ambitieux de l'Accord de Paris est encore à portée de l'humanité.
Mais il faudra pour cela réduire les rejets de GES dans l'atmosphère de 7,6% par an sur la période 2020-2030, souligne Inger Andersen, directrice du PNUE, dans la préface du rapport en anglais.
Si on veut respecter l'objectif moins ambitieux d'un réchauffement limité à 2°C, la réduction moyenne des émissions de gaz à effet de serre devra être de 2,7% par an sur la même période. Et plus le temps passe, plus l'accumulation de CO2 dans l'atmosphère rendra ces objectifs de réduction encore plus exigeants.
"Ce rapport nous place devant une alternative brutale: soit nous mettons en place les transformations radicales dont nous avons besoin maintenant, soit nous devons nous préparer aux conséquences d'une planète radicalement altérée par le changement climatique", résume Andersen.
MUTATION PROFONDE
Sur la dernière décennie, souligne le rapport, les émissions de GES ont augmenté en moyenne de 1,5% par an et n'ont connu qu'une brève stabilisation entre 2014 et 2016. L'année 2018 a été une année record: les rejets de gaz à effet de serre ont atteint le niveau sans précédent de 55,3 gigatonnes d'équivalent CO2.
Si la planète reste sur la trajectoire des engagements actuels de réduction des émissions, "on peut s'attendre à ce que les températures s'élèvent de 3,2°C d'ici la fin du siècle, entraînant des conséquences climatiques vastes et destructrices".
"Nous parlons désormais de changement de l'ordre de la mutation profonde ('transformational change'), un changement progressif ne sera pas suffisant", a déclaré John Christensen, principal rédacteur du rapport, lors d'une conférence de presse.
"Nous devons tout simplement changer nos sociétés dans les dix années à venir. Plus on attendra, plus cela deviendra difficile."
S'exprimant lors de la même conférence de presse, Petteri Taalas, le secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale, a souligné pour sa part: "Si nous ne faisons rien, nous serons entre +3 et +5°C à la fin du siècle."
Le rapport du PNUE alimentera les négociations de la COP-25, la 25e conférence des parties à la convention-cadre de l'Onu sur les changements climatiques. Initialement prévue au Chili, cette conférence s'ouvre lundi prochain à Madrid.
Il invite les pays ayant atteint leurs objectifs, comme la Turquie et la Russie, à s'en fixer de nouveaux, beaucoup plus ambitieux.
Il désigne aussi les Etats-Unis comme l'un des plus gros émetteurs de CO2 avec le Brésil et le Japon à ne pas respecter ses engagements, désignés sous le vocable de contributions déterminées au niveau national (CDN). L'administration Trump a engagé au début du mois le processus formel de sortie de l'Accord de Paris, conformément à ce que le président américain avait promis en juin 2017. (Reuters)