PARIS (Reuters) - Les syndicats de pilotes d'Air France ont présenté lundi à la direction leurs revendications en matière de conditions de travail et de rémunération, première prise de contact après la signature d'un accord salarial qui visait l'ensemble du personnel de la compagnie aérienne.
Air France a ouvert des négociations avec les organisations représentatives de son personnel navigant. Les rencontres ont commencé lundi avec les pilotes et se poursuivront mercredi avec les hôtesses et les stewards.
Pour les syndicats, ces discussions permettront de prendre en compte leurs conditions spécifiques de travail, avec de possibles amélioration de rémunération à la clé.
"C'est une première prise de contact. On verra jeudi si la direction accepte ou non ces demandes", explique à Reuters, Grégoire Aplincourt, le président du Spaf (Syndicat des pilotes d'Air France), deuxième organisation représentative des pilotes après le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL). "Mais ils ne feront pas de cadeau."
La majorité des syndicats de la compagnie ont signé le 19 octobre un accord prévoyant une hausse de 2% des salaires pour 2018 et une autre de même ampleur pour 2019, soldant le conflit à l'origine de grèves à répétition qui ont coûté 335 millions d'euros à Air France-KLM et entraîné le départ du PDG du groupe franco-néerlandais, Jean-Marc Janaillac.
Le SNPL et Alter (syndicat non représentatif de pilotes) réclamaient en janvier dernier une hausse de 6% de la rémunération au titre d'un rattrapage de l'inflation pour les années 2012 à 2018, ainsi qu'une hausse de 4,7% pour les efforts consentis par les pilotes en termes de productivité.
L'accord d'octobre prévoit 4% pour le rattrapage de l'inflation, explique le président d'Alter Guillaume Pollard, cible qui, selon lui, a été atteinte avec l'accord salarial intercatégoriel d'octobre. Il reste donc encore 4,7% à aller chercher, précise-t-il.
Le Spaf n'avance pas d'objectif chiffré, car, selon son président, des avancées sont aussi possibles en termes de carrière et de qualifications.
Selon Guillaume Pollard, la direction serait prête à faire des concessions mais réclamera des contreparties: une grille de salaires à l'embauche moins élevée pour les nouveaux pilotes, par exemple. Pour le président d'Alter, cette perspective n'est "pas acceptable".
Une deuxième rencontre était prévue avec les pilotes jeudi.
Le SNPL n'était pas joignable dans l'immédiat.