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Dialogue national – Deux points seulement suffisaient ! De qui se moque-t-on ? (Me François Jurain)

Dimanche 11 Juin 2023

Le président Sall au lancement du dialogue national le 31 mai 2023 au palais de la république
Le président Sall au lancement du dialogue national le 31 mai 2023 au palais de la république
 
De qui se moque-t-on ? Le pays vient de connaitre des drames sans précédent, il est au bord du gouffre, le régime en place a instauré une dictature inédite dans ce pays qui jusque là, passait pour être le phare de la démocratie en Afrique, Le Président, en poste jusqu'en Février 2024, puisque la constitution lui interdit -comme il se l'est interdit à lui même- a dit réserver sa parole suite aux conclusions de ce dialogue national auquel il attache la plus haute importance, n'étant peut être pas au courant que lui même et son ministre de l'intérieur ont les mains tachées du sang d'une vingtaine de nos compatriotes, sans compter les blessés, et l'on nous sort 47 points, jugés de la plus haute importance, au point d'en suspendre la parole du Président en exercice, alors que le pays a vécu des journées de guerre, que le principal opposant est séquestré chez lui, après avoir été kidnappé, sans aucune base légale! Tous ces participants auraient pu rajouter un quarante huitième sujet, par exemple: de l'opportunité pour les hommes de porter un costume à l'occidental  ou le boubou traditionnel? Ou encore: est il bon pour les sénégalais de manger du Tiéboudienne le lundi à midi? Ou encore je ne sais quelle stupidité de ce genre!!!! Non, la vraiment, ce Président, qui tire toutes les ficelles de ce "dialogue", se moque du monde, est ma théorie qui prétendait que Macky SALL souhaitait le plus grand chaos, pour ensuite se poser comme seul garant de l'ordre au pays, et imposer son troisième mandat, se confirme de jours en jours, hélas!
 
Il n'y avait que deux sujets, qui devaient figurer en numéro un et numéro deux.
 
LE PREMIER
 
La question du troisième mandat, à savoir un Président de la république, qui n'a ni le droit légal, ni le droit moral, de se présenter pour un troisième mandat qui lui est strictement interdit par l'article 27 de la constitution, peut-il continuer de manœuvrer d'une manière scandaleuse, pour imposer ce troisième mandat? Avec question subsidiaire: de telles manœuvres, de la part d'un président agissant ainsi, ne relèvent-elles pas d'une volonté délibérée de nuire à la stabilité du pays, et ne constituent-elles pas des œuvres subversives, constituant une véritable force occulte destinée à porter une atteinte grave aux institutions, et à la démocratie (feu) du pays, le SENEGAL?
 
LE SECOND
 
La modification du code électoral, à savoir changer un seul mot que ledit Président avait, en catimini, modifié pour empêcher ses principaux opposants de se présenter aux élections présidentielles.
 
Voilà les deux seuls sujets importants, qui auraient pu justifier un dialogue national! Au lieu de cela, on nous présente un catalogue de mesures, qu'aurait dû prendre le Président et qu'il n'a jamais prises! Puisque aucun sujet n'était tabou, parait-il, pourquoi alors ne pas parler du dossier PRODAC, toujours en suspens dans les tiroirs de l'OFNAC, sous bonne garde d'un procureur félon ? On pourrait aussi y rajouter par exemple, les enquêtes sur les quatorze morts des évènements de mars 21, deux ans d'enquête pour connaitre l'origine des balles qui ont tué ces malheureuses quatorze personnes, alors qu'une autopsie dure deux heures, l'extraction de la balle fautive cinq minutes, et la recherche de l'origine de l'arme huit jours?
Franchement, ce président voudrait mettre le feu au pays qu'il ne s'y prendrait pas autrement.
 
Mais qu'il fasse très, très attention, car les yeux des Sénégalais sont maintenant ouverts, et ce qu'ils ont accepté sans broncher, ils ne l'accepteront plus, même et y compris ceux qui faisaient partie de ses supporters. Il y a encore, et c'est heureux, beaucoup de gens, de tous les milieux, et beaucoup plus que l'on ne croit, qui ont le sens des valeurs morales, une éthique, une ligne rouge à ne pas dépasser: beaucoup n'avaient pas de sympathie particulières pour O. SONKO, mais le rejet, leur dégout pour les agissements de Macky SALL font qu'ils se mettent à soutenir SONKO, non pas parce qu'ils adhèrent à ses idées qui restent encore à définir, mais par dégout de telles manœuvres de la part d'un Président prêt à tout pour braver l'interdit, et s'accrocher à un fauteuil qui lui est interdit; et ils voient en SONKO le seul vrai homme politique capable de terrasser ce que déjà beaucoup appellent "le monstre". Ce dialogue devait être celui de l'apaisement, de la clarification, ce n'est ni plus ni moins qu'une discussion de salon, orchestrée par Macky SALL avec pour serveur de thé, Moustapha NIASSE, lui-même empêtré dans un compte en Suisse dument approvisionné "à l'insu de son plein gré".
 
Finalement, les seuls qui avaient raison, c'étaient ceux qui prônaient le boycott de ce dialogue, qui sentait l'enfumage à  plein nez, de la part d'un homme qui a perdu toute la confiance de son peuple.
 
Donc, l'avenir: sombre, très sombre. Beaucoup de morts en perspective, mais qu'importe pour cet homme, qui semble avoir fait sienne la pensée de STALINE: "un mort, c'est un évènement, mille morts, cela devient des statistiques".
 
Quand est-ce que s'arrêtera la folie meurtrière de cet homme et de son clan, qui, décrié de par le monde entier, y compris par ses pairs, méprisera à ce point la vie de ses compatriotes, pour l'unique raison de préserver sa personne, sa famille et son clan de toutes les exactions commises par eux pendant ces douze dernières années? Rien ne sera épargné par ce quarteron qui a sévi pendant douze ans bientôt, sous la couverture de l'immunité Présidentielle et qui n’a encore pas compris qu'un dictateur finit toujours mal!
Pauvre sénégal, ce pays ne méritait quand même pas ça!
Me François JURAIN
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