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Donald Trump : un retour historique à la Maison Blanche

Mercredi 6 Novembre 2024

Donald Trump a réussi mercredi son pari de revenir à la Maison Blanche, grâce à une victoire sans appel, qui provoque une onde de choc et plonge les Etats-Unis et le monde dans une ère d'incertitudes.

 

Le come-back du républicain est d'autant plus extraordinaire que sa troisième campagne a été marquée par deux tentatives d'assassinat, quatre inculpations et une condamnation au pénal.

 

Comme en 2016, sa victoire a été nette et rapide, l'ancien président raflant en une poignée d'heures les deux Etats disputés de Caroline du Nord et de Géorgie, avant que la Pennsylvanie ne lui serve de tremplin, et que le Wisconsin ne vienne enterrer les derniers espoirs de la démocrate Kamala Harris.

 

Avant même que sa victoire ne soit officielle, le républicain a reçu une pluie de félicitations de responsables étrangers, d'Emmanuel Macron à Volodymyr Zelensky en passant par les talibans d'Afghanistan.

 

Le président russe, Vladimir Poutine, n'a pas prévu de féliciter Donald Trump, selon le Kremlin, précisant que ce dernier serait jugé sur ses "actes".

 

Mercredi matin, le républicain de 78 ans cumulait un total de 276 grands électeurs contre 219 pour sa rivale, au-delà donc du seuil de 270 requis pour remporter ce scrutin au suffrage indirect.

 

Dans son discours de victoire, Donald Trump, qui prêtera serment le 20 janvier, a lancé un appel à l'"unité", exhortant les Américains à mettre "les divisions des quatre dernières années derrière nous".

 

Durant sa campagne, il a, lui-même, assailli sa rivale d'injures et accusé les migrants d'"empoisonner le sang du pays".

 

Mercredi matin, la vice-présidente, Kamala Harris, ne s'était toujours pas exprimée.

 

- "Encore plus de haine" -

 

Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche plonge des millions d'Américains à casquettes rouges dans l'euphorie et autant d'autres dans l'effroi, traumatisés par sa rhétorique de plus en plus amère.

 

Au lendemain du scrutin, certains sont sous le choc comme Freddy Lane, new-yorkais de 29 ans. "Ça craint, putain", lâche ce jeune développeur se disant "inquiet" de voir "encore plus de haine" se répandre dans le pays.

 

Donald Trump, deuxième président américain de l'histoire à remporter deux mandats non-consécutifs, avait quitté la Maison Blanche dans le chaos il y a quatre ans, sans reconnaître sa défaite.

 

Le 6 janvier 2021, des centaines de ses partisans avaient pris d'assaut le Capitole, temple de la démocratie américaine, pour tenter d'empêcher la certification de la victoire de Joe Biden.

 

Mais le tribun républicain est parvenu, comme en 2016, à convaincre les Américains qu'il comprenait leurs difficultés du quotidien mieux que personne. Ou mieux, en tout cas, que Kamala Harris qui a mené une campagne éclair après le retrait spectaculaire de Joe Biden.

 

Les marchés ont accueilli favorablement la nouvelle, avec des gains très prononcés du dollar et une ouverture nettement dans le vert prévue à Wall Street.

 

Reste que cette seconde présidence de Donald Trump, au caractère imprévisible, pourrait être le signe de grands bouleversements. Le milliardaire a proposé la "plus grande opération" jamais vue d'expulsion de migrants, dès le premier jour.

 

Très critique des milliards de dollars débloqués pour la guerre en Ukraine, il a promis de régler ce conflit avant même de prêter serment -- une perspective qui donne des sueurs froides à Kiev.

 

La guerre au Proche-Orient sera elle aussi résolue rapidement, assure le magnat de l'immobilier, qui n'a pas non plus expliquer comment.

Climatosceptique notoire, le républicain s'est engagé à claquer de nouveau la porte de l'Accord de Paris et à forer du pétrole "à tout va".

 

Sur l'économie, Donald Trump veut "voler les emplois d'autres pays" à coups de baisses d'impôts et de taxes douanières. Il reste bien plus flou quand il s'agit du droit à l'avortement, considérablement fragilisé par des juges à la Cour suprême qu'il se targue d'avoir nommés.

 

Le Premier ministre français, Michel Barnier, a mis en garde les Européens "contre le chacun pour soi", face à un Donald Trump qui a promis un virage protectionniste.

 

- Victoire au Sénat -

 

Le nouveau président pourra s'appuyer sur le Sénat, que les républicains ont repris dans la nuit aux démocrates. Et son triomphe sera complet si son parti conserve la Chambre des représentants.

 

Les démocrates s'inquiètent de ses menaces grandissantes à l'encontre d'un "ennemi de l'intérieur" et de sa soif de revanche.

 

Jusqu'ici peu de détails ont filtré sur le casting de la future administration Trump. A une exception notable pour le milliardaire Elon Musk, qui a dépensé plus de 110 millions de dollars pour la campagne du républicain.

 

En élisant Donald Trump, les Américains ont décidé de placer aux commandes de la première puissance mondiale un homme de 78 ans, qui deviendra en janvier le plus vieux président à prêter serment.

 

Un repris de justice, qui doit être fixé sur sa peine le 26 novembre dans une affaire de paiements dissimulés à une star de films pornographiques.

 

Il est encore trop tôt pour dire quel effet son élection aura sur ses tourments judiciaires, lui qui risque la prison dans plusieurs affaires. [AFP]

 
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