Arrêtés samedi 11 mai et placés en garde à vue, le président de la Fédération tunisienne de natation (FTN), le directeur général de l’Agence nationale antidopage (ANAD) et sept autres personnes récemment destituées par le ministère de la jeunesse et des sports devaient comparaître ce lundi devant le juge d’instruction. Ils font l’objet d’une enquête judiciaire après la dissimulation du drapeau tunisien lors d’un événement sportif.
Les neuf hommes sont accusés de « complot contre la sûreté intérieure de l’Etat », d’« attentat visant à modifier la forme du gouvernement », d’« incitation à s’armer les uns contre les autres ou à provoquer le désordre, le meurtre ou le pillage sur le territoire tunisien » et d’« atteinte publique au drapeau tunisien », a précisé Mohamed Sadok Jouini, porte-parole du tribunal de Ben Arous, dans une déclaration au Monde...
Le président Kaïs Saïed, dénonçant un « crime odieux » contre la Tunisie, est intervenu directement. Accompagné de son service de sécurité, du gouverneur de Ben Arous et de l’orchestre de la garde présidentielle, il a fait irruption dans l’enceinte de la piscine, où des nageurs poursuivaient leurs activités.
« Où sont les responsables ? Ceux qui ont fait ça doivent être jugés. Ils doivent assumer leur responsabilité pénale immédiatement », a-t-il exigé, visiblement en colère...
Ordonnant le retrait du tissu, il a ensuite hissé l’étendard et entonné l’hymne national joué par l’orchestre présidentiel, les larmes aux yeux. Depuis son coup de force du 25 juillet 2021, Kaïs Saïed a régulièrement mis l’accent sur la « souveraineté » de la Tunisie et la nécessité de protéger l’indépendance politique et culturelle du pays face aux influences étrangères. [Le Monde]