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Escalade des tensions dans l’Est de l’Ukraine : Moscou et Kiev s’accusent mutuellement

Mardi 30 Mars 2021

Largement considérée comme le parrain politique et militaire des séparatistes, la Russie a estimé mardi que le processus de paix en Ukraine était dans l’impasse, jugeant Kiev responsable.
 
Interrogé sur l’état de négociations de paix qui réunissent actuellement l’Ukraine, la Russie, la France et l’Allemagne, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a estimé que « les choses vont mal », dans un entretien au journal Argoumenty i facty.
 
Selon lui, « il n’a pas été possible de progresser dans la mise on œuvre » des accords de paix de Minsk signés en 2015 et ceux conclus à Paris fin 2019, qui ont mené à une réduction drastique des violences, mais n’ont pas permis de règlement politique.
 
« Marionnettes » du Kremlin ?
 
M. Peskov a imputé la faute au président ukrainien Volodymyr Zelensky, qu’il a accusé de « rejeter totalement toute idée de dialogue » avec les séparatistes. Kiev refuse de négocier avec les rebelles en les considérant comme des « marionnettes » du Kremlin. 
 
« Les modestes réalisations qui ont été accomplies auparavant ont été effacées », a poursuivi M. Peskov. « Les tensions augmentent et personne ne voit de raison de se rassembler au plus haut niveau », a-t-il regretté.
 
Le Parlement ukrainien a de son côté mis en cause le rôle de la Russie dans « l’escalade actuelle », dans une déclaration adoptée mardi exigeant de Moscou de « mettre fin aux hostilités » et « sortir de l’Ukraine son armée, ses mercenaires et les groupes armés qu’il dirige et finance ».
 
« Les agissements de la Russie visent de facto à ruiner tous les efforts destinés à mettre fin au conflit », souligne ce texte. 
 
2000 instructeurs russes
 
S’exprimant devant les députés, le chef de l’état-major ukrainien Rouslan Khomtchak a dénoncé « une menace pour la sécurité militaire » de son pays, accusant Moscou d’accumuler ses troupes « au nord » et « à l’est » de la frontière ukrainienne, ainsi qu’en Crimée annexée. 
 
Les séparatistes comptent 28 000 combattants dans l’est de l’Ukraine et « plus de 2000 instructeurs et conseillers militaires » russes, a-t-il affirmé, alors que Moscou a toujours nié avoir des hommes ou des armes sur le terrain. 
 
Une trêve record a tenu plus ou moins tout au long de la deuxième moitié de 2020, mais les heurts armés se sont multipliés depuis janvier, coûtant la vie à 19 soldats ukrainiens, dont quatre, vendredi. 
 
Le président ukrainien a appelé début mars à tenir un sommet de format « Normandie » pour apaiser la flambée de violences dans l’Est. Mais Moscou a jugé un tel sommet prématuré.
 
Le conflit, qui a fait plus de 13 000 morts, a débuté en 2014 juste après l’annexion russe de la Crimée, un autre territoire ukrainien, dans la foulée d’une révolution pro-occidentale à Kiev.
 (AFP)
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