À quelques jours de son départ pour une tournée diplomatique en Afrique, le secrétaire d’État Antony Blinken a annoncé de nouvelles sanctions à l’encontre de l’Érythrée
Les États-Unis ont accentué vendredi leur pression sur les acteurs du conflit au Tigré en imposant des sanctions contre l’armée et le pouvoir en Érythrée, pour trouver une issue pacifique dans cette région du nord de l’Éthiopie et mettant en garde contre «l’implosion» du pays sans accord négocié.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a appelé à de nouvelles discussions entre Addis Abeba et les rebelles, avant son départ pour une tournée africaine la semaine prochaine. Une absence d’accord entre les parties «conduirait à l’implosion de l’Éthiopie et aurait des conséquences sur d’autres pays dans la région», a-t-il estimé.
«L’autre option est de stopper toutes les actions militaires en cours, s’asseoir à une table pour négocier un véritable cessez-le-feu permettant l’accès de l’aide humanitaire à toutes les zones où la population en a besoin», a poursuivi Blinken.
Le gouvernement américain a condamné tant le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) au pouvoir dans cette région que le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, un ancien allié et Prix Nobel de la paix, dans ce conflit qui a fait des milliers de morts depuis un an et placé des centaines de milliers d’habitants dans des conditions proches de la famine, selon l’ONU.
Début novembre, une enquête du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a conclu à de possibles crimes contre l’humanité commis par toutes les parties.
L’Éthiopie épargnée
Le président Joe Biden avait ouvert la voie en septembre à des sanctions contre tous les protagonistes du conflit. Mais celles imposées vendredi visent l’appareil militaire et politique de l’Érythrée, l’un des pays les plus reclus du monde et soumis à des sanctions internationales.
Washington «veut donner du temps et de l’espace pour voir si ces discussions peuvent progresser», a expliqué dans un communiqué Antony Blinken pour justifier d’avoir épargné, pour l’instant, l’Éthiopie et le TPLF.
Le régime érythréen a soutenu militairement Addis Abeba en envoyant des troupes au Tigré, région qui borde sa frontière sud. Les États-Unis ont plusieurs fois réclamé le retrait de ces forces, notamment lors de la rencontre entre le représentant spécial Jeffrey Feltman et le président érythréen Issaias Afeworki en mai.
«Les forces érythréennes ont opéré en Éthiopie pendant le conflit et ont été responsables de massacres, de pillages et de crimes sexuels», a affirmé le Trésor américain dans un communiqué.
Les sanctions visent notamment l’armée érythréenne (EDF) et le Front populaire pour la démocratie et la justice (PFDJ), seul parti autorisé en Érythrée, dirigé par M. Afeworki qui donne «des ordres directs aux généraux de l’EDF», selon le Trésor.
Le porte-parole du TPLF, Getachew Reda, a salué l’action des États-Unis qui «au moins reconnaissent le rôle des Érythréens dans la campagne génocidaire au Tigré», même si Asmara «s’est perfectionné pour échapper aux sanctions».
Mais pour Cameron Hudson, expert pour l’Atlantic Council, Abiy Ahmed «reste responsable de ce conflit et le fait d’éviter encore une fois de sanctionner les entités éthiopiennes reflète le sentiment que (le premier ministre) peut s’impliquer (dans des négociations) et que son approche du conflit a changé», a expliqué l’expert.
Des efforts diplomatiques
Ces derniers jours, les diplomates étrangers ont intensifié leurs efforts pour tenter d’arracher un cessez-le-feu. L’ex-président nigérian Olusegun Obasanjo, envoyé spécial de l’Union africaine, et M. Feltman se sont rendus en Éthiopie cette semaine. M. Blinken sera lui au Kenya voisin mardi.
Jeudi, Addis Abeba a émis des conditions à des pourparlers avec le TPLF, qui a enregistré des victoires importantes sur le terrain ces dernières semaines et n’a pas écarté de marcher sur la capitale.
Elles incluent un cessez-le-feu, le retrait des rebelles des régions d’Amhara et d’Afar et la reconnaissance de la légitimité du gouvernement central. Le TPLF a en retour réclamé l’entrée au Tigré de l’aide humanitaire, bloquée depuis le 18 octobre alors que 364 camions attendent une autorisation, selon l’ONU.
Le plus célèbre des Tigréens, le chef de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus, a dénoncé vendredi le «blocus systématique» de cette région qui empêche l’envoi de vivres et de médicaments.
«Les gens meurent à cause du manque d’approvisionnement», a-t-il dit à Genève. Les autorités éthiopiennes sont aussi accusées d’avoir harcelé ou arrêté des Tigréens employés par les agences de l’ONU. (AFP)
Les États-Unis ont accentué vendredi leur pression sur les acteurs du conflit au Tigré en imposant des sanctions contre l’armée et le pouvoir en Érythrée, pour trouver une issue pacifique dans cette région du nord de l’Éthiopie et mettant en garde contre «l’implosion» du pays sans accord négocié.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a appelé à de nouvelles discussions entre Addis Abeba et les rebelles, avant son départ pour une tournée africaine la semaine prochaine. Une absence d’accord entre les parties «conduirait à l’implosion de l’Éthiopie et aurait des conséquences sur d’autres pays dans la région», a-t-il estimé.
«L’autre option est de stopper toutes les actions militaires en cours, s’asseoir à une table pour négocier un véritable cessez-le-feu permettant l’accès de l’aide humanitaire à toutes les zones où la population en a besoin», a poursuivi Blinken.
Le gouvernement américain a condamné tant le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) au pouvoir dans cette région que le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, un ancien allié et Prix Nobel de la paix, dans ce conflit qui a fait des milliers de morts depuis un an et placé des centaines de milliers d’habitants dans des conditions proches de la famine, selon l’ONU.
Début novembre, une enquête du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a conclu à de possibles crimes contre l’humanité commis par toutes les parties.
L’Éthiopie épargnée
Le président Joe Biden avait ouvert la voie en septembre à des sanctions contre tous les protagonistes du conflit. Mais celles imposées vendredi visent l’appareil militaire et politique de l’Érythrée, l’un des pays les plus reclus du monde et soumis à des sanctions internationales.
Washington «veut donner du temps et de l’espace pour voir si ces discussions peuvent progresser», a expliqué dans un communiqué Antony Blinken pour justifier d’avoir épargné, pour l’instant, l’Éthiopie et le TPLF.
Le régime érythréen a soutenu militairement Addis Abeba en envoyant des troupes au Tigré, région qui borde sa frontière sud. Les États-Unis ont plusieurs fois réclamé le retrait de ces forces, notamment lors de la rencontre entre le représentant spécial Jeffrey Feltman et le président érythréen Issaias Afeworki en mai.
«Les forces érythréennes ont opéré en Éthiopie pendant le conflit et ont été responsables de massacres, de pillages et de crimes sexuels», a affirmé le Trésor américain dans un communiqué.
Les sanctions visent notamment l’armée érythréenne (EDF) et le Front populaire pour la démocratie et la justice (PFDJ), seul parti autorisé en Érythrée, dirigé par M. Afeworki qui donne «des ordres directs aux généraux de l’EDF», selon le Trésor.
Le porte-parole du TPLF, Getachew Reda, a salué l’action des États-Unis qui «au moins reconnaissent le rôle des Érythréens dans la campagne génocidaire au Tigré», même si Asmara «s’est perfectionné pour échapper aux sanctions».
Mais pour Cameron Hudson, expert pour l’Atlantic Council, Abiy Ahmed «reste responsable de ce conflit et le fait d’éviter encore une fois de sanctionner les entités éthiopiennes reflète le sentiment que (le premier ministre) peut s’impliquer (dans des négociations) et que son approche du conflit a changé», a expliqué l’expert.
Des efforts diplomatiques
Ces derniers jours, les diplomates étrangers ont intensifié leurs efforts pour tenter d’arracher un cessez-le-feu. L’ex-président nigérian Olusegun Obasanjo, envoyé spécial de l’Union africaine, et M. Feltman se sont rendus en Éthiopie cette semaine. M. Blinken sera lui au Kenya voisin mardi.
Jeudi, Addis Abeba a émis des conditions à des pourparlers avec le TPLF, qui a enregistré des victoires importantes sur le terrain ces dernières semaines et n’a pas écarté de marcher sur la capitale.
Elles incluent un cessez-le-feu, le retrait des rebelles des régions d’Amhara et d’Afar et la reconnaissance de la légitimité du gouvernement central. Le TPLF a en retour réclamé l’entrée au Tigré de l’aide humanitaire, bloquée depuis le 18 octobre alors que 364 camions attendent une autorisation, selon l’ONU.
Le plus célèbre des Tigréens, le chef de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus, a dénoncé vendredi le «blocus systématique» de cette région qui empêche l’envoi de vivres et de médicaments.
«Les gens meurent à cause du manque d’approvisionnement», a-t-il dit à Genève. Les autorités éthiopiennes sont aussi accusées d’avoir harcelé ou arrêté des Tigréens employés par les agences de l’ONU. (AFP)