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Ethiopie : l’ONU veut une «enquête approfondie» sur un massacre présumé

Vendredi 13 Novembre 2020

 
L’ONU demande une «enquête approfondie» sur le massacre présumé à Mai-Kadra, en Ethiopie, révélé par Amnesty International. Si des assauts délibérés contre des civils sont confirmés, ils pourraient équivaloir à des crimes de guerre, a-t-elle dit vendredi à Genève.
 
La Haute-commissaire aux droits de l’homme Michelle Bachelet est «de plus en plus alarmée» par la situation dans le nord du pays où les forces nationales et les soutiens du parti au pouvoir dans la région s’opposent, a dit à la presse un porte-parole. Elle met en garde contre la possibilité que celle-ci aboutisse à de nombreuses victimes et d’importants déplacements forcés.
 
Jeudi, Amnesty International avait affirmé que de nombreux civils avaient été tués il y a quelques jours lors d’un «massacre» perpétré selon des témoins par des forces loyales au parti régional. Ces indications «ne sont pas encore entièrement vérifiées», y compris sur de possibles violences ethniques, a encore affirmé le porte-parole du Haut-Commissariat. Mais elles «sont vraiment horribles».
 
Assistance humanitaire perturbée
 
Michelle Bachelet demande, elle, déjà une «enquête approfondie». La Haute-commissaire avait lancé il y a une semaine un appel à des investigations indépendantes sur toutes les violations des droits humains dans le cadre de ce conflit. Depuis, des indications de bombardements lourds des forces nationales et des violences importantes entre les parties ont été reçues.
 
De son côté, le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a précisé qu’une assistance humanitaire à plus de 2 millions de personnes était perturbée dans le nord du pays. De la nourriture, du matériel de santé et d’autres composantes attendent d’être distribués.
 
Depuis une dizaine de jours, près de 15’000 personnes ont fui vers le Soudan. Ces arrivées dépassent les capacités de prise en charge, a affirmé un porte-parole du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR). L'agence onusienne étend son assistance, notamment en distribuant des médicaments.
 
Le DFAE appelle au dialogue
 
La Suisse a exprimé vendredi son inquiétude quant à l’évolution de la situation en Ethiopie. Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a mis en garde les voyageurs et appelé les parties au conflit à la désescalade et au dialogue.
 
Dans un message sur Twitter, le DFAE déconseille de se rendre dans la région du Tigré en Ethiopie. Les personnes sur place doivent faire preuve de la plus grande prudence et suivre les instructions des autorités locales. Une aggravation de la situation sécuritaire n’est pas exclue dans d’autres parties du pays.
 
Dans une déclaration séparée, le DFAE appelle au respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire. L’aide humanitaire aux civils ne doit pas être entravée. Concernant des comptes-rendus faisant état de centaines de civils tués dans l’ouest du Tigré, le DFAE demande une enquête transparente sur toutes les présumées violations du droit international. (ats/nxp)
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