Au moins 32 civils membres de l’ethnie amhara ont été tués dimanche dans la région de l’Oromia, dans l’Ouest de l’Ethiopie, lors d’une attaque menée par un groupe armé, a indiqué ce lundi la Commission éthiopienne des droits humains, qui parle d’un «massacre».
L’ONG Amnesty International (AI), se basant sur des témoignages de survivants, fait de son côté état de 54 morts – hommes, femmes et enfants -, tous membres de l’ethnie amarha, la plus importante du pays après l’ethnie oromo.
Les autorités régionales d’Oromia avaient accusé plus tôt l’Armée de libération oromo (OLA), d’avoir mené cette attaque, dans la zone de Wollega.
«Des citoyens pacifiques ont été tués (...) de manière horrible», avaient-elles indiqué dans un communiqué, sans donner de bilan.
Ces violences interviennent dans un contexte de violences ethniques croissantes qui mettent sous pression le Premier ministre Abiy Ahmed, lauréat en 2019 du prix Nobel de la paix et originaire de cette même région de l’Oromia.
«Les chiffres officiels font état de la mort de 32 civils, mais les premiers indices obtenus par l’EHRC laissent penser qu’il est fort probable que le bilan (réel) excède ce décompte» initial, indique dans un communiqué la Commission éthiopienne des droits humains qui précise que «les assaillants ont ciblé les membres de l’ethnie amhara».
Un survivant, joint lundi par l’AFP au téléphone, a indiqué avoir vu plus de 50 cadavres. Il a expliqué que les assaillants avaient attaqué peu après le retrait, soudain et inexpliqué, des soldats stationnant dans la zone.
Enquête indépendante
«Après nous avoir rassemblés, ils ont ouvert le feu sur nous, avant de piller le bétail et brûler des maisons», a raconté ce témoin sous le couvert de l’anonymat pour des raisons de sécurité. «J’ai compté plus de 50 corps et je sais que d’autres (personnes) ont été touchées par des balles».
L’EHRC «exhorte les autorités fédérales et régionales à ouvrir rapidement une enquête indépendante sur cette tuerie et à faire la lumière sur les raisons du retrait des militaires de cette zone connue depuis longtemps pour être vulnérable aux attaques».
Deprose Muchena, directeur d’AI pour la région Afrique de l’Est et australe, rappelle dans un communiqué que «cette attaque insensée est la dernière en date d’une série de tueries dans le pays, au cours desquelles des membres des minorités ethniques ont été délibérément visées».
Le fait que l’attaque «ait eu lieu «peu après le retrait soudain des troupes de la zone, dans des circonstances inexpliquées, suscite des questions auxquelles des réponses doivent être apportées», ajoute-t-il.
Contactés à de nombreuses reprises par l’AFP, des responsables de l’Oromia n’ont pas répondu aux demandes de précisions.
L’OLA, qui compterait quelques milliers de membres, a fait scission du Front de libération oromo (OLF), un groupe d’opposition qui a renoncé à la lutte armée depuis le retour d’exil de ses dirigeants après l’arrivée au pouvoir de M. Abiy en 2018.
Le gouvernement a imputé à l’OLA une série d’assassinats, attentats à la bombe, braquages de banques et enlèvements en Oromia.
Le Mouvement national Amhara (NAMA), un parti d’opposition, a lui aussi indiqué que l’attaque semblait avoir ciblé des membres de cette ethnie.
«Forces destructrices»
Dessalegn Chanie, un responsable du NAMA, a estimé lundi que «jusqu’à 200 Amhara ont été cruellement tués» lors de l’attaque dimanche, tout en admettant qu’un bilan précis était difficile à établir.
«Des survivants avec lesquels j’ai parlé plus tôt aujourd’hui n’étaient pas certains du nombre de morts car ils ont juste couru» dans la forêt, a-t-il dit.
Dans un communiqué sibyllin publié lundi, M. Abiy a accusé des «forces destructrices, leurs chefs étrangers et leurs courtisans (infiltrés) au sein du gouvernement» de mener des attaques dans le pays, sans autre détail.
«Les forces armées ont été déployées sur le lieu de l’attaque et sont en train de prendre des mesures», a-t-il ajouté, faisant apparemment référence à Wollega.
En septembre et octobre, deux attaques meurtrières avaient visé des membres de la communauté amhara dans l’Etat éthiopien de Benishangul-Gumuz, voisin de l’Oromia.
Mi-octobre, M. Abiy avait appelé Khartoum à stabiliser sa région du Nil-Bleu, frontalière du Benishangul-Gumuz, affirmant que les combattants ayant mené ces attaques y étaient armés et entraînés.
Ces diverses violences montrent que l’ouverture prônée par le Premier ministre Abiy Ahmed a libéré des ambitions territoriales locales et d’anciens différends intercommunautaires, qui ont débouché sur des violences meurtrières dans de nombreuses régions du pays. (AFP/NXP)
L’ONG Amnesty International (AI), se basant sur des témoignages de survivants, fait de son côté état de 54 morts – hommes, femmes et enfants -, tous membres de l’ethnie amarha, la plus importante du pays après l’ethnie oromo.
Les autorités régionales d’Oromia avaient accusé plus tôt l’Armée de libération oromo (OLA), d’avoir mené cette attaque, dans la zone de Wollega.
«Des citoyens pacifiques ont été tués (...) de manière horrible», avaient-elles indiqué dans un communiqué, sans donner de bilan.
Ces violences interviennent dans un contexte de violences ethniques croissantes qui mettent sous pression le Premier ministre Abiy Ahmed, lauréat en 2019 du prix Nobel de la paix et originaire de cette même région de l’Oromia.
«Les chiffres officiels font état de la mort de 32 civils, mais les premiers indices obtenus par l’EHRC laissent penser qu’il est fort probable que le bilan (réel) excède ce décompte» initial, indique dans un communiqué la Commission éthiopienne des droits humains qui précise que «les assaillants ont ciblé les membres de l’ethnie amhara».
Un survivant, joint lundi par l’AFP au téléphone, a indiqué avoir vu plus de 50 cadavres. Il a expliqué que les assaillants avaient attaqué peu après le retrait, soudain et inexpliqué, des soldats stationnant dans la zone.
Enquête indépendante
«Après nous avoir rassemblés, ils ont ouvert le feu sur nous, avant de piller le bétail et brûler des maisons», a raconté ce témoin sous le couvert de l’anonymat pour des raisons de sécurité. «J’ai compté plus de 50 corps et je sais que d’autres (personnes) ont été touchées par des balles».
L’EHRC «exhorte les autorités fédérales et régionales à ouvrir rapidement une enquête indépendante sur cette tuerie et à faire la lumière sur les raisons du retrait des militaires de cette zone connue depuis longtemps pour être vulnérable aux attaques».
Deprose Muchena, directeur d’AI pour la région Afrique de l’Est et australe, rappelle dans un communiqué que «cette attaque insensée est la dernière en date d’une série de tueries dans le pays, au cours desquelles des membres des minorités ethniques ont été délibérément visées».
Le fait que l’attaque «ait eu lieu «peu après le retrait soudain des troupes de la zone, dans des circonstances inexpliquées, suscite des questions auxquelles des réponses doivent être apportées», ajoute-t-il.
Contactés à de nombreuses reprises par l’AFP, des responsables de l’Oromia n’ont pas répondu aux demandes de précisions.
L’OLA, qui compterait quelques milliers de membres, a fait scission du Front de libération oromo (OLF), un groupe d’opposition qui a renoncé à la lutte armée depuis le retour d’exil de ses dirigeants après l’arrivée au pouvoir de M. Abiy en 2018.
Le gouvernement a imputé à l’OLA une série d’assassinats, attentats à la bombe, braquages de banques et enlèvements en Oromia.
Le Mouvement national Amhara (NAMA), un parti d’opposition, a lui aussi indiqué que l’attaque semblait avoir ciblé des membres de cette ethnie.
«Forces destructrices»
Dessalegn Chanie, un responsable du NAMA, a estimé lundi que «jusqu’à 200 Amhara ont été cruellement tués» lors de l’attaque dimanche, tout en admettant qu’un bilan précis était difficile à établir.
«Des survivants avec lesquels j’ai parlé plus tôt aujourd’hui n’étaient pas certains du nombre de morts car ils ont juste couru» dans la forêt, a-t-il dit.
Dans un communiqué sibyllin publié lundi, M. Abiy a accusé des «forces destructrices, leurs chefs étrangers et leurs courtisans (infiltrés) au sein du gouvernement» de mener des attaques dans le pays, sans autre détail.
«Les forces armées ont été déployées sur le lieu de l’attaque et sont en train de prendre des mesures», a-t-il ajouté, faisant apparemment référence à Wollega.
En septembre et octobre, deux attaques meurtrières avaient visé des membres de la communauté amhara dans l’Etat éthiopien de Benishangul-Gumuz, voisin de l’Oromia.
Mi-octobre, M. Abiy avait appelé Khartoum à stabiliser sa région du Nil-Bleu, frontalière du Benishangul-Gumuz, affirmant que les combattants ayant mené ces attaques y étaient armés et entraînés.
Ces diverses violences montrent que l’ouverture prônée par le Premier ministre Abiy Ahmed a libéré des ambitions territoriales locales et d’anciens différends intercommunautaires, qui ont débouché sur des violences meurtrières dans de nombreuses régions du pays. (AFP/NXP)