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Éthique, Fiqh et avortement (par Imam Kanté)

Dimanche 12 Septembre 2021

Avorter volontairement en se faisant aider de surcroît par le corps médical au cas où elle est légalisée, c'est se donner les moyens d'arrêter le développement d'une VIE HUMAINE. Toutes les sociétés qui font cette option commettent une faute morale grave et ce serait un péché collectif pour un pays à majorité musulmane et chrétienne comme le Sénégal de s'y conformer.
 
Les sachants savent que la règle de base dans le Droit islamique (Fiqh) c'est qu'il est obligatoire de sauvegarder la vie humaine dans toutes ses étapes de développement. Cette préoccupation est traduite dans la première finalité de la Charia que les Fuqahas principologues (usûliyûn) ont dénommé "hifzun nafs" (la sauvegarde de la vie humaine). Cela implique l'interdiction de l'avortement volontaire tout court, qu'il soit médicalisé (c'est-à-dire réalisé selon des règles définies par le corps médical) ou pas (on peut se demander si le terme "avortement clandestin" est approprié ?)
 
Il en vient que les Fuqahas (jurisconsultes) vigilants ne vont pas se laisser embarquer par des considérations relatives à la nature et aux conditions dans lesquelles s'est faite la conception de la vie humaine. Ils vont plutôt s’intéresser à l'obligation de respecter la dignité intrinsèque de la vie humaine dans toutes ses étapes de développement où se montrent à voir la toute puissance, la sagesse et l'omniscience du Créateur, Maître de l'Homme et des mondes.
 
 Ce n'est ni par hasard ou par frivolité ni par jeu que ces étapes de développement de l'enfant à naître sont décrites dans le Coran d'une façon à couper le souffle dans une sorte d'esthétique embryologique et fœtale dont un arabe illettré du VIIème siècle ne peut être l'auteur.
 
On comprend que dans une telle perspective, il soit interdit de faire volontairement, et de surcroît avec l'aide du corps médical dont la vocation authentique est de soigner, quoi que ce soit dans le but d'arrêter le développement de la vie de l'enfant à naître. Rien qui relève de la façon dont la conception de l'enfant à naître s'est faite ne peut justifier la légalisation de l'interruption volontaire de grossesse disent avec juste raison les Fuqahas les plus convaincants à notre sens sur cette question.
 
Le motif exceptionnel que les Fuqahas admettent pour autoriser l'interruption de grossesse par le corps médical réside dans le raisonnement suivant : si le développement de l'enfant à naître menace gravement la vie de la femme enceinte qui en est le support, la priorité est donnée à la sauvegarde la vie de celle-ci et par conséquent, de procéder à une interruption médicale de grossesse (IMG). Dans ce cadre, c'est au corps médical d'évaluer la situation et d'informer la femme enceinte avant de valider cette option.
 
A noter que certains Fuqahas considèrent qu'il n'est pas autorisé de le faire même dans ce cas et d'autres disent oui si c'est avant 4 mois de grossesse, d'autres encore disent oui, si c'est avant 40 jours de grossesse.
 
D'autres difficultés qui pourraient compliquer la grossesse de la femme sans mettre sa vie en danger seront identifiées et évaluées comme il se doit par le corps médical qui saura quoi faire en termes de suivi et de soin, mais jamais l'avortement volontaire ne sera autorisé dans ce cas. Nous ne parlons même pas des soi-disant justificatifs de la poursuite des études, du regard des autres, etc.
 
La question de la conception de l'enfant à naître et de comment la femme a eu sa grossesse est réglée par la justice si elle en relève comme dans le cas du viol, de l'inceste, de l'adultère, ou de la morale (grossesse hors mariage) mais jamais, elle ne pourra être un motif d'avortement volontaire médicalisé ou "clandestin".
 
La prise en charge de cet enfant se fera dans le respect de sa dignité et de ses intérêts comme tous les enfants, santé, scolarité, etc., avec ou sans la collaboration de sa mère et des parents de celle-ci.
 
Afin que nul n'ignore que le Fiqh est sous-tendu par une éthique de compassion et de sauvegarde  de la vie humaine dont toutes les étapes de développement méritent respect et considération.
 
Le Fiqh islamique bien compris dans ses principes directeurs et ses objectifs ne peut cautionner la culture de mort que veulent faire passer les lobbies de la propagande pour l'avortement médicalisé sous des prétextes les plus fallacieux qui soient.
 
Le Fiqh n'a pas de problème, ses bases sont solides et son mode de raisonnement est d'une rationalité dont on ne peut pas se moquer. Par contre, le Faqih intellectuellement paresseux ou qui a une compréhension erronée ou superficielle des enjeux actuels autour de la famille, du statut de la femme, de la filiation, de la morale sexuelle, du mariage, etc., sera au service d'agendas en porte à faux avec le projet islamique en les matières.
Wa Salam
Imam Ahmad Kanté
 
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1.Posté par Me François JURAIN le 13/09/2021 10:10
Il ne vous aura pas échappé que nous sommes en 2021, c'est à dire au 21° siècle.
Il ne vous aura pas non plus échappé, qu'au 7°siècle, l'occupation islamo-arabe, creuset s'il en est de la charia que vous souhaitez de vos voeux les plus chers, avait besoin pour s'imposer par la force, de "chair à épée" (les canons n'existaient encore pas à cette époque), donc il fallait de plus en plus de petits musulmans qui feraient par la suite de grands soldats pour imposer l'islam comme religion, partout ou les islamistes passaient: faut-il rappeler que l'occupation islamo-arabe de l'Afrique a durée..14 Siècles! L'encouragement de la polygamie trouve ses racines dans ce besoin du triomphe par le nombre.
Nous sommes aujourd'hui au 21°siècle, et qui plus est, dans un pays laïque, qui a pour fondement sa constitution, qui est le pilier de la république et pour seul credo universel sa constitution.
Les lois de la république priment donc toutes les autres, que ce soient les lois islamiques ou le droit canon (pour les catholiques).
Que je sache, l'avortement n'a jamais été vanté comme un moyen de contraception: c'est au contraire, un constat d'échec d'une méthode de contraception, parce que soit mal comprise, soit mal appliquée.
La femme est en droit de disposer de son corps comme elle l'entend, parce qu'elle n'a pas à se soumettre aux désirs et pulsions de son mari ou de son compagnon. L'homme ne peut pas, ne doit pas, avoir d'ascendant sur le corps de sa femme, ceci est totalement inconcevable, et la femme a le droit de choisir d'avoir ou pas des enfants. Et c'est bien ce qui vous dérange.
Alors, afin de parler d'avortement, qui est un échec, parlons plutôt des différentes méthodes de contraceptions auxquelles la femme a naturellement droit, à elle de déterminer, avec son gynécologue, la formule qui lui est la plus adaptée, que tout cela soit clairement expliqué et compris, par des vrais médecins et non d'apprentis marabouts au savoir très accommodant et à la bourse pleine, et alors les avortements diminueront drastiquement, et resteront comme cela doit être, du pur domaine médical, domaine dans lequel, que je sache, imams, curés, etc. n'ont non seulement aucune connaissance, dans la majorité des cas, mais qui plus est aucune expérience.
La médecine est une profession, exercée par es professionnels qui ont fait des études, sanctionnées par des diplômes.
C'est aussi une grande différence entre le 7° et le 21° siècles.
Me François JURAIN

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