Connectez-vous

Eurobond en français facile !

Jeudi 6 Juin 2024

Emettre un eurobond, c’est emprunter de l’argent dans une autre devise, généralement en dollar (contrairement à ce que suggère l’appellation eurobonds) moyennant un intérêt qu’on s’engage à verser. 

 

La presse parle d’« émission réalisée avec succès sur le marché des eurobonds, avec 450 milliards de FCFA obtenus pour une maturité de 7 ans au taux nominal de 7,75% ». En termes plus simple, cela signifie que le Sénégal a emprunté 450 milliards FCFA sur le marché international et doit rembourser la totalité à l’horizon 2031 à un taux de 7,75%.

 

✍️ Pourquoi le taux d’intérêt est élevé ? 

 

Depuis que notre pays a réalisé sa première émission d’eurobonds en 2009, les taux d’intérêt sont toujours élevés (9,25% en 2009 pour une échéance de 5 ans et 7,75% en 2024 pour une échéance de 7 ans).

 

Le taux d’intérêt dépend de l’appréciation des agences de notation (principalement Moody’s, Standar and Poor’s et Fitch). 

 

La réputation sur les marchés financiers est liée à plusieurs facteurs comme l’évolution du déficit budgétaire, la soutenabilité de la dette, la qualité de la gestion macroéconomique, la stabilité du pays.

 

Or, entre 2021 et 2024 la situation du Sénégal a inquiété tous les investisseurs. Apparemment, ils ne se sont pas encore remis de leurs émotions et stress malgré la levée de l’incertitude politique. 

 

En général le Sénégal, comme d’autres pays, rachète une partie de ses eurobonds pour améliorer son profil d’amortissement. En plus simple, on s’endette pour payer une partie d’une ancienne dette qui arrive à échéance et pour allonger l’échéance.

 

Les eurobonds peuvent être un piège si les montants levés sur les marchés financiers ne servent pas à des investissements qui améliorent la signature du pays ou si le pays est vulnérable à des chocs qui compromettent facilement les efforts consentis. C’est tout l’intérêt de la souveraineté économique. La confiance est une institution invisible qui régit le développement économique, comme disait le Prix Nobel d’économie 1972, Arrow.

Pr Abou KANE

FASEG/UCAD

 
Nombre de lectures : 681 fois

Nouveau commentaire :












Inscription à la newsletter