Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a survécu à tous les aléas politiques depuis une décennie, a décidé de s'en remettre aux électeurs afin notamment d’éviter une inculpation dans des affaires de corruption, les sondages démontrant qu’il pourrait réussir à garder son poste.
Les partis de la coalition ont annoncé lundi que des législatives anticipées auraient lieu le 9 avril, sept mois plus tôt que prévu. Celle-ci ne dispose plus que d'une seule voix de majorité au Parlement (sur 120 députés) après la démission, le mois dernier, du ministre de la Défense et chef du parti ultra-nationaliste Israël Beiteinou, Avigdor Lieberman. Le Parlement doit encore voter sa dissolution et fixer officiellement la date des législatives ce mercredi.
Officiellement, l'incapacité du Likoud, le parti de M. Netanyahu, d'obtenir une majorité pour faire passer une loi sur la conscription des juifs ultra-orthodoxes explique la tenue de ces élections anticipées. Mais certains commentateurs estiment que c'est le spectre des affaires entourant le Premier ministre qui justifie cette décision.
La semaine dernière, le bras droit du procureur général Avishai Mandelblit, Shay Nitzan, a affirmé avoir transmis au bureau de son chef ses recommandations concernant trois enquêtes pour corruption visant M. Netanyahu, sans toutefois en préciser la teneur.
La police a en outre recommandé début décembre l'inculpation de M. Netanyahu et de son épouse Sara dans l'une de ces affaires.
Selon des médias israéliens, il existe suffisamment de preuves pour inculper le Premier ministre, pour "corruption".
"Ce qui l'a décidé à avancer la date des élections, c'est le discours de Shay Nitzan qui a annoncé que ses recommandations étaient prêtes", affirme à l'AFP Emmanuel Navon, professeur de sciences politiques à l'Université de Tel-Aviv.
- "Monsieur sécurité" -
Selon les premiers sondages publiés mardi matin, le Likoud sortirait vainqueur des élections anticipées, les affaires du Premier ministre ayant apparemment peu d'impact sur les intentions de vote.
En cas de réélection, Benjamin Netanyahu, 69 ans, serait en mesure de dépasser le record de longévité du père fondateur de l'Etat d'Israël, David Ben Gourion, resté en poste durant plus de 13 années, entre 1948 et 1963.
Une victoire éclatante lui permettrait de consolider sa défense, lui qui affirme que les enquêtes dont il fait l'objet sont le résultat d'un complot ourdi par ses ennemis politiques pour le pousser à abandonner le pouvoir, contre la volonté des électeurs.
En cas d'inculpation décidée par le procureur général, le Premier ministre n'est pas obligé de démissionner mais la décision de M. Mandelblit pourrait jouer un rôle important dans le scrutin.
Personne ne sait si celui-ci rendra sa décision avant les élections, mais selon Gideon Rahat, professeur à l'Université Hébraïque de Jérusalem, il "préférera attendre après les élections pour ne pas être accusé d'avoir influencé le vote".
Alors que l'opposition de gauche est à la peine depuis de nombreuses années, la principale menace électorale de M. Netanyahu, à la tête du gouvernement considéré comme le plus à droite de l'histoire d'Israël, semble venir du centre et de la droite.
Sa réputation de "Monsieur sécurité" d'Israël explique en grande partie ses succès électoraux, mais le cessez-le-feu controversé à Gaza en novembre l'a mis en difficulté.
Ce cessez-le-feu a entraîné la démission du ministre de la Défense, Avigdor Lieberman, et le retrait de son parti Israël Beiteinou de la coalition, où il occupait cinq sièges.
- "Une victoire à la Pyrrhus" -
Après l'annonce lundi de la tenue d'élections anticipées, M. Netanyahu a été rattrapé par les propos qu'il avait tenus en novembre, selon lesquels il était alors irresponsable de se rendre aux urnes, le pays étant confronté à une situation sécuritaire délicate.
Il s'agissait apparemment d'une allusion à l'opération militaire annoncée plus tôt ce mois-ci qui vise à détruire des tunnels percés, selon l'armée israélienne, entre le Liban et Israël par le mouvement chiite Hezbollah, l'un des grands ennemis de l'Etat hébreu.
Interrogé lundi à ce sujet, le Premier ministre a assuré que cette opération était presque terminée.
Des outsiders pourraient toutefois apparaître pendant la campagne et constituer une menace pour M. Netanyahu.
L’ancien chef d’état-major Benny Gantz était au centre des discussions mardi, les sondages lui donnant entre 13 et 20 sièges s'il se présente à la tête d'un nouveau parti. Il n'a pas révélé ses intentions pour le moment.
Pour Ben Caspit, éditorialiste au quotidien Maariv, M. Netanyahu "s'est rendu compte que le sable dans le sablier était en train de s'épuiser".
"A mon avis, cela peut fonctionner mais ce sera une victoire à la Pyrrhus. Le chronomètre s'arrêtera quelques minutes, lui permettant de se présenter aux élections, mais se remettra activement à faire tic-tac dès le lendemain", a estimé l'éditorialiste.
Les partis de la coalition ont annoncé lundi que des législatives anticipées auraient lieu le 9 avril, sept mois plus tôt que prévu. Celle-ci ne dispose plus que d'une seule voix de majorité au Parlement (sur 120 députés) après la démission, le mois dernier, du ministre de la Défense et chef du parti ultra-nationaliste Israël Beiteinou, Avigdor Lieberman.
Officiellement, l'incapacité du Likoud, le parti de M. Netanyahu, d'obtenir une majorité pour faire passer une loi sur la conscription des juifs ultra-orthodoxes explique la tenue de ces élections anticipées. Mais certains commentateurs estiment que c'est le spectre des affaires entourant le Premier ministre qui justifie cette décision.
La semaine dernière, le bras droit du procureur général Avishai Mandelblit, Shay Nitzan, a affirmé avoir transmis au bureau de son chef ses recommandations concernant trois enquêtes pour corruption visant M. Netanyahu, sans toutefois en préciser la teneur.
La police a en outre recommandé début décembre l'inculpation de M. Netanyahu et de son épouse Sara dans l'une de ces affaires.
Selon des médias israéliens, il existe suffisamment de preuves pour inculper le Premier ministre, pour "corruption".
"Ce qui l'a décidé à avancer la date des élections, c'est le discours de Shay Nitzan qui a annoncé que ses recommandations étaient prêtes", affirme à l'AFP Emmanuel Navon, professeur de sciences politiques à l'Université de Tel-Aviv.
- "Monsieur sécurité" -
Selon les premiers sondages publiés mardi matin, le Likoud sortirait vainqueur des élections anticipées, les affaires du Premier ministre ayant apparemment peu d'impact sur les intentions de vote.
En cas de réélection, Benjamin Netanyahu, 69 ans, serait en mesure de dépasser le record de longévité du père fondateur de l'Etat d'Israël, David Ben Gourion, resté en poste durant plus de 13 années, entre 1948 et 1963.
Une victoire éclatante lui permettrait de consolider sa défense, lui qui affirme que les enquêtes dont il fait l'objet sont le résultat d'un complot ourdi par ses ennemis politiques pour le pousser à abandonner le pouvoir, contre la volonté des électeurs.
En cas d'inculpation décidée par le procureur général, le Premier ministre n'est pas obligé de démissionner mais la décision de M. Mandelblit pourrait jouer un rôle important dans le scrutin.
Personne ne sait si celui-ci rendra sa décision avant les élections, mais selon Gideon Rahat, professeur à l'Université Hébraïque de Jérusalem, il "préférera attendre après les élections pour ne pas être accusé d'avoir influencé le vote".
Alors que l'opposition de gauche est à la peine depuis de nombreuses années, la principale menace électorale de M. Netanyahu, à la tête du gouvernement considéré comme le plus à droite de l'histoire d'Israël, semble venir du centre et de la droite.
Sa réputation de "Monsieur sécurité" d'Israël explique en grande partie ses succès électoraux, mais le cessez-le-feu controversé à Gaza en novembre l'a mis en difficulté.
Ce cessez-le-feu a entraîné la démission du ministre de la Défense, Avigdor Lieberman, et le retrait de son parti Israël Beiteinou de la coalition, où il occupait cinq sièges.
- "Une victoire à la Pyrrhus" -
Après l'annonce lundi de la tenue d'élections anticipées, M. Netanyahu a été rattrapé par les propos qu'il avait tenus en novembre, selon lesquels il était alors irresponsable de se rendre aux urnes, le pays étant confronté à une situation sécuritaire délicate.
Il s'agissait apparemment d'une allusion à l'opération militaire annoncée plus tôt ce mois-ci qui vise à détruire des tunnels percés, selon l'armée israélienne, entre le Liban et Israël par le mouvement chiite Hezbollah, l'un des grands ennemis de l'Etat hébreu.
Interrogé lundi à ce sujet, le Premier ministre a assuré que cette opération était presque terminée.
Des outsiders pourraient toutefois apparaître pendant la campagne et constituer une menace pour M. Netanyahu.
L’ancien chef d’état-major Benny Gantz était au centre des discussions mardi, les sondages lui donnant entre 13 et 20 sièges s'il se présente à la tête d'un nouveau parti. Il n'a pas révélé ses intentions pour le moment.
Pour Ben Caspit, éditorialiste au quotidien Maariv, M. Netanyahu "s'est rendu compte que le sable dans le sablier était en train de s'épuiser".
"A mon avis, cela peut fonctionner mais ce sera une victoire à la Pyrrhus. Le chronomètre s'arrêtera quelques minutes, lui permettant de se présenter aux élections, mais se remettra activement à faire tic-tac dès le lendemain", a estimé l'éditorialiste.