Des voix brisées, des larmes, de la colère aussi: face aux témoignages des rescapés de la fusillade de Floride, Donald Trump a promis mercredi des mesures "fortes", évoquant la possibilité, extrêmement controversée, d'autoriser le port d'armes pour certains enseignants.
Une semaine après le carnage perpétré dans un lycée de Parkland, où 17 personnes ont perdu la vie, le président américain s'est posé en homme à l'écoute de toutes les suggestions. Mais celui qui a promis aux membres de la National Rifle Association (NRA), puissant lobby des armes, qu'ils avaient "un vrai ami à la Maison Blanche" joue une partition délicate.
Tour à tour, des étudiants de différentes écoles endeuillées par les armes et des parents de victimes, assis en cercle autour de lui dans un vaste salon de la Maison Blanche, ont dit leur douleur, raconté leur détresse. Mais aussi avancé des propositions, très variées. La plus polémique d'entre toutes? Armer une partie du corps enseignant.
Les professeurs concernés porteraient leur arme de façon dissimulée et suivraient une formation spéciale préalable, a précisé le président, sans annoncer de décision tranchée mais indiquant que cette piste méritait véritablement d'être étudiée.
"Evidemment, cela s'appliquerait uniquement aux enseignants sachant manier une arme", a-t-il concédé, en suggérant d'armer 20% des effectifs des équipes pédagogiques.
"Beaucoup de gens ne vont pas aimer", a-t-il reconnu, après avoir organisé un rapide vote à mains levées. Environ une moitié des personnes présentes étaient pour, l'autre contre.
- 'Combien d'enfants doivent tomber?' -
Le locataire de la Maison Blanche a critiqué le concept de lieux sanctuaires où aucune arme n'est tolérée, en estimant que de tels sites jouaient un rôle d'aimant pour les "maniaques", qu'il a assimilés à des "lâches" qui privilégieraient les cibles où ils risquent de ne pas se faire tirer dessus en réponse.
M. Trump a par ailleurs promis de prendre des mesures "fortes" sur les vérifications des antécédents judiciaires et psychiatriques des acheteurs d'armes.
Le président septuagénaire a aussi promis, sans autres précisions, la "fermeté" sur l'âge légal pour acheter une arme à feu.
De nombreuses personnes ont relevé que Nikolas Cruz, le tueur de Floride, avait pu acquérir à 18 ans un fusil semi-automatique, alors qu'il faut avoir au moins 21 ans pour acheter de l'alcool ou des cigarettes.
"S'il vous plait M. Trump, il faut du bon sens", avait plaidé peu avant le père d'une victime, appelant à imposer sans tarder cette limite des 21 ans.
Le long témoignage d'Andrew Pollack, dont la fille de 18 ans, Meadow, a été tuée au lycée Marjory Stoneman Douglas il y a une semaine, a plongé la salle dans un silence total.
"Je ne reverrai jamais ma magnifique fille", a-t-il lancé, les mâchoires serrées de douleur, entourés de ses fils retenant leurs larmes. "Elle n'est pas là. Elle est à North Lauderdale, au cimetière King David, c'est là qu'aujourd'hui je vais pour voir mon enfant".
"Combien d'écoles? Combien d'enfants doivent-ils tomber sous les balles?", a-t-il tonné, élevant la voix. "En tant que pays, nous avons échoué à protéger nos enfants. Cela ne devrait pas se produire. Je suis très en colère".
Quelques heures plus tôt, beaucoup plus au sud, des jeunes de Parkland avaient investi mercredi la petite capitale de la Floride, Tallahassee, pour tenter d'arracher un durcissement de la législation sur les armes aux élus de Floride au son de "Plus jamais ça", mot d'ordre répercuté sur les réseaux sociaux.
"Que ces vies puissent être volées sans changement serait un acte de trahison à l'égard de notre grand pays", a déclaré Lorenzo Prado, un des nombreux orateurs à lancer des appels poignants au micro.
- 'Cela ne va pas faiblir' -
Sweat-shirt de son école et cheveux joliment tressés, Rachel Catania assurait sur CNN que le mouvement était solide. "Cela ne va pas faiblir, pas cette fois. Il va y avoir un changement", a-t-elle dit.
M. Trump a demandé mardi à son administration de prendre des mesures pour interdire la vente de dispositifs permettant de transformer des fusils semi-automatiques en mitraillettes. Ces "bump stocks" sont des systèmes amovibles fixés à la crosse d'un fusil et qui avaient été utilisés par le tueur de Las Vegas. Cinquante-huit personnes ont péri le 1er octobre 2017.
Ces évolutions potentielles de la règlementation sont très modestes à l'échelle d'un pays où environ 300 millions d'armes à feu sont disséminées dans la population. Mais elles témoignent d'une inflexion pour un président qui a juré fidélité à la NRA.
La fusillade de Parkland est la pire dans un établissement scolaire aux Etats-Unis depuis la tuerie de Sandy Hook, qui a fait 26 morts fin 2012.
Les lycéens de Stoneman Douglas, qui prévoient un grand rassemblement le 24 mars à Washington, devaient participer mercredi soir à un débat organisé par CNN. Ils doivent notamment y retrouver une représentante de la NRA, la très médiatique militante Dana Loesch.
Ce groupe de jeunes gens, qui vient d'acquérir une soudaine notoriété, est aussi confronté à des théories conspirationnistes, notamment sur les réseaux sociaux. Le collaborateur d'un élu de Floride a dû quitter son emploi après avoir qualifié certains d'entre eux de comédiens.
Une semaine après le carnage perpétré dans un lycée de Parkland, où 17 personnes ont perdu la vie, le président américain s'est posé en homme à l'écoute de toutes les suggestions. Mais celui qui a promis aux membres de la National Rifle Association (NRA), puissant lobby des armes, qu'ils avaient "un vrai ami à la Maison Blanche" joue une partition délicate.
Tour à tour, des étudiants de différentes écoles endeuillées par les armes et des parents de victimes, assis en cercle autour de lui dans un vaste salon de la Maison Blanche, ont dit leur douleur, raconté leur détresse. Mais aussi avancé des propositions, très variées. La plus polémique d'entre toutes? Armer une partie du corps enseignant.
Les professeurs concernés porteraient leur arme de façon dissimulée et suivraient une formation spéciale préalable, a précisé le président, sans annoncer de décision tranchée mais indiquant que cette piste méritait véritablement d'être étudiée.
"Evidemment, cela s'appliquerait uniquement aux enseignants sachant manier une arme", a-t-il concédé, en suggérant d'armer 20% des effectifs des équipes pédagogiques.
"Beaucoup de gens ne vont pas aimer", a-t-il reconnu, après avoir organisé un rapide vote à mains levées. Environ une moitié des personnes présentes étaient pour, l'autre contre.
- 'Combien d'enfants doivent tomber?' -
Le locataire de la Maison Blanche a critiqué le concept de lieux sanctuaires où aucune arme n'est tolérée, en estimant que de tels sites jouaient un rôle d'aimant pour les "maniaques", qu'il a assimilés à des "lâches" qui privilégieraient les cibles où ils risquent de ne pas se faire tirer dessus en réponse.
M. Trump a par ailleurs promis de prendre des mesures "fortes" sur les vérifications des antécédents judiciaires et psychiatriques des acheteurs d'armes.
Le président septuagénaire a aussi promis, sans autres précisions, la "fermeté" sur l'âge légal pour acheter une arme à feu.
De nombreuses personnes ont relevé que Nikolas Cruz, le tueur de Floride, avait pu acquérir à 18 ans un fusil semi-automatique, alors qu'il faut avoir au moins 21 ans pour acheter de l'alcool ou des cigarettes.
"S'il vous plait M. Trump, il faut du bon sens", avait plaidé peu avant le père d'une victime, appelant à imposer sans tarder cette limite des 21 ans.
Le long témoignage d'Andrew Pollack, dont la fille de 18 ans, Meadow, a été tuée au lycée Marjory Stoneman Douglas il y a une semaine, a plongé la salle dans un silence total.
"Je ne reverrai jamais ma magnifique fille", a-t-il lancé, les mâchoires serrées de douleur, entourés de ses fils retenant leurs larmes. "Elle n'est pas là. Elle est à North Lauderdale, au cimetière King David, c'est là qu'aujourd'hui je vais pour voir mon enfant".
"Combien d'écoles? Combien d'enfants doivent-ils tomber sous les balles?", a-t-il tonné, élevant la voix. "En tant que pays, nous avons échoué à protéger nos enfants. Cela ne devrait pas se produire. Je suis très en colère".
Quelques heures plus tôt, beaucoup plus au sud, des jeunes de Parkland avaient investi mercredi la petite capitale de la Floride, Tallahassee, pour tenter d'arracher un durcissement de la législation sur les armes aux élus de Floride au son de "Plus jamais ça", mot d'ordre répercuté sur les réseaux sociaux.
"Que ces vies puissent être volées sans changement serait un acte de trahison à l'égard de notre grand pays", a déclaré Lorenzo Prado, un des nombreux orateurs à lancer des appels poignants au micro.
- 'Cela ne va pas faiblir' -
Sweat-shirt de son école et cheveux joliment tressés, Rachel Catania assurait sur CNN que le mouvement était solide. "Cela ne va pas faiblir, pas cette fois. Il va y avoir un changement", a-t-elle dit.
M. Trump a demandé mardi à son administration de prendre des mesures pour interdire la vente de dispositifs permettant de transformer des fusils semi-automatiques en mitraillettes. Ces "bump stocks" sont des systèmes amovibles fixés à la crosse d'un fusil et qui avaient été utilisés par le tueur de Las Vegas. Cinquante-huit personnes ont péri le 1er octobre 2017.
Ces évolutions potentielles de la règlementation sont très modestes à l'échelle d'un pays où environ 300 millions d'armes à feu sont disséminées dans la population. Mais elles témoignent d'une inflexion pour un président qui a juré fidélité à la NRA.
La fusillade de Parkland est la pire dans un établissement scolaire aux Etats-Unis depuis la tuerie de Sandy Hook, qui a fait 26 morts fin 2012.
Les lycéens de Stoneman Douglas, qui prévoient un grand rassemblement le 24 mars à Washington, devaient participer mercredi soir à un débat organisé par CNN. Ils doivent notamment y retrouver une représentante de la NRA, la très médiatique militante Dana Loesch.
Ce groupe de jeunes gens, qui vient d'acquérir une soudaine notoriété, est aussi confronté à des théories conspirationnistes, notamment sur les réseaux sociaux. Le collaborateur d'un élu de Floride a dû quitter son emploi après avoir qualifié certains d'entre eux de comédiens.