En visite à Marseille ce vendredi 8 novembre, le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau et son collègue de la Justice, Didier Migaud, ont annoncé une série de mesures contre le trafic de drogue.
Appelant à faire « front commun » contre les narcotrafics, les ministres s'exprimaient en fin de matinée à Marseille, précise le quotidien Ouest-France.
Le ministre de la Justice a notamment dit vouloir « un véritable parquet national » sur le sujet, le lancement d’une campagne de communication sur la drogue et les trafics, la création de quartiers spécifiques en prison ou encore l’installation d’une cellule de coordination nationale. « Notre législation doit évoluer », a-t-il expliqué. Didier Migaud veut notamment « repenser » le régime des repentis, indique le même média.
Des nouveaux postes ont aussi été annoncés : de nouveaux effectifs pour les équipes du parquet de Paris qui travaillent sur le sujet, cinq postes de juges supplémentaires à Paris, précise la même source.
Bruno Retailleau a quant à lui évoqué une nouvelle organisation administrative avec de nouveaux moyens, vouloir protéger les enquêteurs, améliorer les techniques d’enquête en s’inspirant de celles utilisées contre le terrorisme… « Il faut frapper au portefeuille » en donnant aux préfets le pouvoir de fermer des commerces de blanchiment, a-t-il demandé, poursuit le quotidien régional.
Le ministre de l’Intérieur a aussi évoqué un plan antistupéfiants qui sera proposé « dans quelques semaines ».
Bruno Retailleau a, en outre, expliqué que le narcotrafic « menace les intérêts fondamentaux de notre nation ». « La menace que représente le narcotrafic est une menace en termes de sauvagerie et de violences. Mais c’est aussi une menace existentielle contre nos institutions, contre notre démocratie », a-t-il souligné.
La visite de Bruno Retailleau et Didier Migaud dans la cité phocéenne ce vendredi 8 novembre vise à renforcer la lutte contre le narcotrafic, fléau grandissant contre lequel l’exécutif appelle à une « mobilisation générale », précise le média français rappelant qu'en 2023, 49 morts liés au narcotrafic avaient été recensés à Marseille, dont sept mineurs, un record. La plupart de ces meurtres avaient eu lieu sur fond de guerre opposant des gangs pour le contrôle des points de vente de drogues.
Depuis le début de l’année, 17 narchomicides ont été décomptés dans la ville. Cette guerre des gangs implique des adolescents de plus en plus jeunes. « Les mineurs sont très concernés », a rappelé Didier Migaud, d'après le même média. [AA]