Paris - Il y aura un deuxième procès Merah, le ministère public ayant interjeté appel de la condamnation à 20 ans de prison d'Abdelkader Merah, le frère du jihadiste Mohamed Merah qui avait tué en 2012 sept personnes dont trois enfants juifs dans le sud-ouest de la France.
Le parquet général de la capitale française a estimé vendredi que la cour d'assises spéciale de Paris, dans sa condamnation prononcée jeudi, "n'avait pas tiré toutes les conséquences juridiques des faits qui lui étaient soumis", dans une allusion au fait que la cour a reconnu coupable Abdelkader Merah d'association de malfaiteurs terroriste criminelle mais pas de complicité dans les sept assassinats perpétrés par son frère en mars 2012.
L'appel du parquet général concerne également Fettah Malki, condamné à 14 ans de prison pour avoir vendu l'arme et le gilet pare-balles à Mohamed Merah tout en connaissant sa radicalisation.
"Rien ne me surprend", a réagi auprès de l'AFP l'avocat d'Abdelkader Merah, Eric Dupond-Moretti, après l'appel du parquet général.
L'avocat a précisé qu'il allait consulter son client pour savoir s'il souhaitait lui aussi faire appel. Auparavant, Me Dupond-Moretti avait dit "penser" qu'il y aurait un deuxième procès, en appel.
"Il faut que je voie avec Abdelkader Merah, qu'on en discute (...) Ce que je crois savoir, c'est que son coaccusé (Fettah Malki, ndlr) a d'ores et déjà indiqué qu'il interjetait appel. Je pense qu'on s'oriente vers un deuxième procès", a déclaré l'avocat sur la radio France Inter.
Me Dupond-Moretti a qualifié de "lourde" la peine infligée à son client. "C'est le maximum pour l'association de malfaiteurs, une association de malfaiteurs intrinsèquement discutable", a-t-il estimé.
Mohamed Merah n'était pas un "loup solitaire ayant agi seul sans complicité, en l'occurrence celle de son frère. Cet appel offre la possibilité supplémentaire d'établir cette complicité, voire d'autres. C'est par conséquent une bonne nouvelle pour les familles des victimes à qui l'on doit faire justice", a salué pour sa part le président du Consistoire central israélite de France, Joël Mergui.
Mère d'une des victimes de Mohamed Merah, Latifa Ibn Ziaten avait, quant à elle, dit sur la radio RFI "espérer" un appel du parquet général.
"J'espère que le parquet et que les avocats feront appel. Les familles (de victimes) n'ont pas le pouvoir. J'espère que le parquet fera le nécessaire. J'ai confiance en la justice, il faut qu'on soit ferme, pour donner les leçons", avait-elle déclaré, réitérant sa "déception" face au verdict.
Après cinq semaines d'un procès sous haute tension, la cour a souligné que Mohamed Merah avait "toujours été seul" au moment où il a commis les sept assassinats. "S'il partageait bien les motivations" du jihadiste, "aucun élément de la procédure ne montre" qu'Abdelkader Merah "connaissait les objectifs visés et les crimes commis par son frère", a-t-elle dit.
Confrontés au poids de la douleur des victimes et à la symbolique du premier procès des attentats jihadistes en France, les juges avaient trouvé un compromis en droit qui ne pouvait satisfaire des attentes contradictoires.
Le verdict, amplement commenté dans la classe politique et sur les réseaux sociaux, était très attendu au terme d'un procès marqué par les témoignages poignants de proches de victimes et dans le contexte d'une menace terroriste persistante en France.
Ces attentats étaient les premières attaques jihadistes en France depuis celles du GIA algérien en 1995. Ils ont marqué l'avènement d'une nouvelle forme de terrorisme qui a depuis coûté la vie à plus de 240 personnes en France.
Le parquet général de la capitale française a estimé vendredi que la cour d'assises spéciale de Paris, dans sa condamnation prononcée jeudi, "n'avait pas tiré toutes les conséquences juridiques des faits qui lui étaient soumis", dans une allusion au fait que la cour a reconnu coupable Abdelkader Merah d'association de malfaiteurs terroriste criminelle mais pas de complicité dans les sept assassinats perpétrés par son frère en mars 2012.
L'appel du parquet général concerne également Fettah Malki, condamné à 14 ans de prison pour avoir vendu l'arme et le gilet pare-balles à Mohamed Merah tout en connaissant sa radicalisation.
"Rien ne me surprend", a réagi auprès de l'AFP l'avocat d'Abdelkader Merah, Eric Dupond-Moretti, après l'appel du parquet général.
L'avocat a précisé qu'il allait consulter son client pour savoir s'il souhaitait lui aussi faire appel. Auparavant, Me Dupond-Moretti avait dit "penser" qu'il y aurait un deuxième procès, en appel.
"Il faut que je voie avec Abdelkader Merah, qu'on en discute (...) Ce que je crois savoir, c'est que son coaccusé (Fettah Malki, ndlr) a d'ores et déjà indiqué qu'il interjetait appel. Je pense qu'on s'oriente vers un deuxième procès", a déclaré l'avocat sur la radio France Inter.
Me Dupond-Moretti a qualifié de "lourde" la peine infligée à son client. "C'est le maximum pour l'association de malfaiteurs, une association de malfaiteurs intrinsèquement discutable", a-t-il estimé.
Mohamed Merah n'était pas un "loup solitaire ayant agi seul sans complicité, en l'occurrence celle de son frère. Cet appel offre la possibilité supplémentaire d'établir cette complicité, voire d'autres. C'est par conséquent une bonne nouvelle pour les familles des victimes à qui l'on doit faire justice", a salué pour sa part le président du Consistoire central israélite de France, Joël Mergui.
Mère d'une des victimes de Mohamed Merah, Latifa Ibn Ziaten avait, quant à elle, dit sur la radio RFI "espérer" un appel du parquet général.
"J'espère que le parquet et que les avocats feront appel. Les familles (de victimes) n'ont pas le pouvoir. J'espère que le parquet fera le nécessaire. J'ai confiance en la justice, il faut qu'on soit ferme, pour donner les leçons", avait-elle déclaré, réitérant sa "déception" face au verdict.
Après cinq semaines d'un procès sous haute tension, la cour a souligné que Mohamed Merah avait "toujours été seul" au moment où il a commis les sept assassinats. "S'il partageait bien les motivations" du jihadiste, "aucun élément de la procédure ne montre" qu'Abdelkader Merah "connaissait les objectifs visés et les crimes commis par son frère", a-t-elle dit.
Confrontés au poids de la douleur des victimes et à la symbolique du premier procès des attentats jihadistes en France, les juges avaient trouvé un compromis en droit qui ne pouvait satisfaire des attentes contradictoires.
Le verdict, amplement commenté dans la classe politique et sur les réseaux sociaux, était très attendu au terme d'un procès marqué par les témoignages poignants de proches de victimes et dans le contexte d'une menace terroriste persistante en France.
Ces attentats étaient les premières attaques jihadistes en France depuis celles du GIA algérien en 1995. Ils ont marqué l'avènement d'une nouvelle forme de terrorisme qui a depuis coûté la vie à plus de 240 personnes en France.