Refonte du chèque énergie, défiscalisation des aides au transport, discussions avec les entreprises: le gouvernement a précisé ses pistes pour accompagner les ménages pénalisés par la flambée des prix des carburants, sans convaincre l'opposition, exaspérée par un "marché de dupes".
Interrogé sur le mouvement de fronde antifiscale qui agite depuis plusieurs semaines une partie de la population, Emmanuel Macron a dit une nouvelle fois mardi "comprendre" cette "colère", lors d'un entretien diffusé sur Europe 1.
"Le gouvernement ne se trompe pas, il va dans la bonne direction", a affirmé le président de la République. Mais "il faut aider nos citoyens les plus modestes qui n'ont pas le choix".
Pris à partie quelques heures plus tard par des habitants dans les rues de Verdun, il a assuré vouloir "apporter des solutions en profondeur". "On n'écrase personne", a-t-il insisté, promettant de "trouver un mécanisme" pour "accompagner" les ménages qui connaîtraient des difficultés.
Première piste évoquée: un élargissement des conditions d'accès au "chèque énergie", versé aux Français les plus modestes peinant à se chauffer, et qui doit passer en 2019 à 200 euros en moyenne contre 150 euros cette année.
Le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin a jugé nécessaire de rendre "plus simple" ce dispositif, créé pour remplacer les tarifs sociaux de l'électricité et du gaz, et versé à environ 3,7 millions de ménages.
"C'est très technocratique comme système, parce que vous recevez un chèque, mais c'est un chèque que vous ne pouvez pas encaisser, c'est un chèque que vous devez déduire de votre tarification", a rappelé le ministre sur LCI, indiquant que "560.000 Français" recevaient ce chèque sans l'encaisser.
"Est-ce qu'il faut aider les gens qui sont imposables" et ne bénéficient actuellement pas du chèque énergie, s'est interrogé M. Darmanin. "Effectivement", il faut "peut-être l'élargir à d'autres personnes".
- "pompier pyromane" -
Concernant les travailleurs contraints de prendre leur véhicule, le gouvernement a confirmé que les indemnités versées par les régions -- comme le font les Hauts-de-France, qui versent 20 euros par mois à partir de 60 km aller-retour de trajet quotidien -- seraient "défiscalisées".
Ces aides versées par les collectivités résultent d'une "bonne philosophie", a estimé le chef de l'État, assurant que cette "défiscalisation", pour l'instant très théorique, s'agissant d'aides n'existant pas en dehors des Hauts-de-France, serait généralisée à l'ensemble du territoire.
Les solutions devront "répondre exactement aux besoins exprimés", a plaidé Gilles Le Gendre, chef de file LREM à l'Assemblée nationale, assurant que les députés de la majorité travaillaient à des réponses "très ciblées".
Les pistes avancées par l'exécutif ont suscité l'incompréhension au sein de l'opposition, mais aussi chez les élus régionaux.
C'est à l'État "de financer les mesures palliatives en termes de pouvoir d'achat", le rôle des régions "n'est pas de compenser les mesures fiscales nationales", a affirmé l'association Régions de France, présidée par le centriste Hervé Morin.
Emmanuel Macron "est un pompier pyromane: il propose un allègement de taxes pour compenser une augmentation des taxes", a réagi la porte-parole des Républicains Laurence Sailliet, le président du parti Laurent Wauquiez dénonçant lui "un marché de dupes".
Pour Marine Le Pen, la proposition d'Emmanuel Macron est "assez gonflée". Il "transfère aux régions (...) le soin de compenser l'hyperfiscalité qu'il a décidée sur les carburants", a déclaré la présidente du Rassemblement national (ex-FN), dont le parti participera aux manifestations du 17 novembre.
Ce mouvement dit des "gilets jaunes", en référence aux chasubles fluorescentes portées par les automobilistes en cas d'accident, devrait se traduire par des blocages de routes et d'autoroutes dans toute la France. Selon le site blocage17novembre.com, 400 rassemblements sont déjà prévus.
Interrogé sur ce mouvement, Emmanuel Macron a mis en garde mardi contre une forme de "démagogie". "Je suis toujours méfiant sur ces grands appels à mobilisation pour tout bloquer, parce que généralement on trouve derrière un peu tout et n'importe quoi", a-t-il déclaré.
Une critique relayée par le président de l'Association des Départements de France, Dominique Bussereau (ex-LR). "Bloquer la France, c'est minable", a estimé l'ancien ministre des Transports, tout en jugeant la réforme fiscale "mal menée".
Interrogé sur le mouvement de fronde antifiscale qui agite depuis plusieurs semaines une partie de la population, Emmanuel Macron a dit une nouvelle fois mardi "comprendre" cette "colère", lors d'un entretien diffusé sur Europe 1.
"Le gouvernement ne se trompe pas, il va dans la bonne direction", a affirmé le président de la République. Mais "il faut aider nos citoyens les plus modestes qui n'ont pas le choix".
Pris à partie quelques heures plus tard par des habitants dans les rues de Verdun, il a assuré vouloir "apporter des solutions en profondeur". "On n'écrase personne", a-t-il insisté, promettant de "trouver un mécanisme" pour "accompagner" les ménages qui connaîtraient des difficultés.
Première piste évoquée: un élargissement des conditions d'accès au "chèque énergie", versé aux Français les plus modestes peinant à se chauffer, et qui doit passer en 2019 à 200 euros en moyenne contre 150 euros cette année.
Le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin a jugé nécessaire de rendre "plus simple" ce dispositif, créé pour remplacer les tarifs sociaux de l'électricité et du gaz, et versé à environ 3,7 millions de ménages.
"C'est très technocratique comme système, parce que vous recevez un chèque, mais c'est un chèque que vous ne pouvez pas encaisser, c'est un chèque que vous devez déduire de votre tarification", a rappelé le ministre sur LCI, indiquant que "560.000 Français" recevaient ce chèque sans l'encaisser.
"Est-ce qu'il faut aider les gens qui sont imposables" et ne bénéficient actuellement pas du chèque énergie, s'est interrogé M. Darmanin. "Effectivement", il faut "peut-être l'élargir à d'autres personnes".
- "pompier pyromane" -
Concernant les travailleurs contraints de prendre leur véhicule, le gouvernement a confirmé que les indemnités versées par les régions -- comme le font les Hauts-de-France, qui versent 20 euros par mois à partir de 60 km aller-retour de trajet quotidien -- seraient "défiscalisées".
Ces aides versées par les collectivités résultent d'une "bonne philosophie", a estimé le chef de l'État, assurant que cette "défiscalisation", pour l'instant très théorique, s'agissant d'aides n'existant pas en dehors des Hauts-de-France, serait généralisée à l'ensemble du territoire.
Les solutions devront "répondre exactement aux besoins exprimés", a plaidé Gilles Le Gendre, chef de file LREM à l'Assemblée nationale, assurant que les députés de la majorité travaillaient à des réponses "très ciblées".
Les pistes avancées par l'exécutif ont suscité l'incompréhension au sein de l'opposition, mais aussi chez les élus régionaux.
C'est à l'État "de financer les mesures palliatives en termes de pouvoir d'achat", le rôle des régions "n'est pas de compenser les mesures fiscales nationales", a affirmé l'association Régions de France, présidée par le centriste Hervé Morin.
Emmanuel Macron "est un pompier pyromane: il propose un allègement de taxes pour compenser une augmentation des taxes", a réagi la porte-parole des Républicains Laurence Sailliet, le président du parti Laurent Wauquiez dénonçant lui "un marché de dupes".
Pour Marine Le Pen, la proposition d'Emmanuel Macron est "assez gonflée". Il "transfère aux régions (...) le soin de compenser l'hyperfiscalité qu'il a décidée sur les carburants", a déclaré la présidente du Rassemblement national (ex-FN), dont le parti participera aux manifestations du 17 novembre.
Ce mouvement dit des "gilets jaunes", en référence aux chasubles fluorescentes portées par les automobilistes en cas d'accident, devrait se traduire par des blocages de routes et d'autoroutes dans toute la France. Selon le site blocage17novembre.com, 400 rassemblements sont déjà prévus.
Interrogé sur ce mouvement, Emmanuel Macron a mis en garde mardi contre une forme de "démagogie". "Je suis toujours méfiant sur ces grands appels à mobilisation pour tout bloquer, parce que généralement on trouve derrière un peu tout et n'importe quoi", a-t-il déclaré.
Une critique relayée par le président de l'Association des Départements de France, Dominique Bussereau (ex-LR). "Bloquer la France, c'est minable", a estimé l'ancien ministre des Transports, tout en jugeant la réforme fiscale "mal menée".