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GOUVERNANCE SOBRE ET VERTUEUSE - Quelques éléments d’un panier à crabes…

Mardi 6 Septembre 2016

PETRO-TIM
Aliou Sall, le ‘’Texan’’ de Guédiawaye
L’affaire Petro-Tim est considérée comme l’un des plus gros scandales sous l’ère Sall. En effet, le nom de son jeune frère, Aliou Sall, apparait dans ce dossier à tous les niveaux. Considéré comme un nouveau magnat du pétrole avec l’arrivée de son grand-frère au palais de la république, celui qui est aussi maire de la commune de Guédiawaye depuis juin 2014 est accusé d’avoir été au cœur d’une nébuleuse qui a ouvert les portes à Petro-Tim, auquel il est associé. Petro-Tim est une filiale de Petro Asia ressources, elle-même une filiale de Petro Asia Limited, toutes basées aux îles Caïman, un paradis fiscal. La société américaine Kosmos Energy, grâce à un contrat d’affermage, s’est engagée à prendre en charge les travaux d’exploration sur les blocs de Kayar profond et Saint-Louis profond et a mis 400 millions de dollars Us, soit 200 milliards de francs Cfa pour obtenir un contrat avec avec l’État du Sénégal. Les 30% de Timis Corporate sont obtenus par Petro-Tim Sénégal, cette compagnie créée par Frank Timis et Aliou Sall (il en est le principal gérant), pour un capital de 10 millions CFA. Mais au bout compte, il s’agirait de gagner plusieurs dizaines de milliards francs CFA.
 
OVIDIU TENDER 
Un ticket d’entrée à 22 milliards francs CFA ?
Deux puits de pétrole, Saloum Onshore et Sud Sénégal Offshore, sont revenus à Ovidiu Tender. C’était au mois de janvier 2015. Ce groupe roumain aurait débloqué la rondelette somme de 22 milliards francs Cfa pour les obtenir. Un ticket d’entrée chèrement payé, mais sur lequel l’État du Sénégal reste muet. A rappeler que le sémillant Ovidiu Tender est partenaire du controversé Frank Timis dans plusieurs affaires à travers le monde. Chez lui, le Roumain a fait l’objet d’une condamnation à 12 ans et 7 mois de prison ferme pour fraude, corruption et blanchiment d'argent, selon divers témoignages.
 
ARCELOR MITTAL
La tragédie indienne
L’affaire ArcelorMittal a secoué le plus haut sommet de l’État. Et pour cause, nul n’a pu comprendre la démarche et le choix du Président Macky Sall et de ses lieutenants, dans ce dossier qui devait rapporter au Sénégal plus de deux mille milliards francs CFA, au lieu de soixante-quinze milliards francs CFA. Ce contentieux Arcelor Mittal a débuté en avril 2011. Ensuite, devant le Tribunal arbitral de la Chambre de commerce international (CCI), l’État du Sénégal a déposé en mai 2014 un dossier complet auprès de la CCI pour réclamer plus de cinq milliards de dollars (2.500 milliards de francs CFA). Seulement, on ne sait trop comment mais le Sénégal, suite à des «négociations» avec le groupe indien, s’est contenté de 150 millions de dollars (75 milliards de francs CFA).
 
BICTOGO
Un cadeau à 12 (ou 13 ?) milliards FCFA
L’État du Sénégal a dédommagé à hauteur de 12 milliards francs CFA, la société SNEDAI de l’homme d’affaires ivoirien Adama Bictogo. Celui-ci était attributaire du juteux marché de production des visas biométriques d’entrée dans notre pays. Le Yonou Yokkuté rangé dans les tiroirs de l’oubli, le lancement du Plan Sénégal émergent a changé le choix de l’État qui voulait faire du Sénégal une destination touristique de premier choix. Après plusieurs tergiversations, et malgré la signature de convention avec la société SNEDAI, le Sénégal décide, le 1er mai 2015, d’abandonner la mesure concernant le visa d’entrée. Et ce qui devait arriver arriva. Adama Bictogo a «demandé» et obtenu la réparation du «préjudice» ainsi subi pour un marché non exécuté. Il empoche 12 milliards francs CFA (13 selon une autre variante gouvernementale), créant au passage une véritable tempête qui continue de secouer les couloirs du pouvoir.
 
BANQUE DE DAKAR (BDK)
Un ‘’Rothschild’’ sénégalais dans une boîte à sous
Cité dans l’affaire Petro-Tim, Aliou Sall apparait encore dans l’affaire de la création de la Banque de Dakar (Bdk) dont il est devenu administrateur. Mais ce qui irrite plus d’un, c’est la coïncidence entre la création de cette boîte à sous et la découverte d’un important gisement de gaz au Sénégal. A cet effet, Birahim Seck, membre du Forum civil, a sa petite idée : «Il y a un lien étanche entre les promoteurs de gaz Timis corporation et la mise en place d’une banque panafricaine ici au Sénégal.» Non sans ajouter : «En 2014, Macky Sall avait reçu au palais ces promoteurs. C’est suite à cette rencontre que la banque a été créée.» Pétrole, puis banque… Le «Texan» de Guédiawaye Aliou Sall serait-il devenu un ‘’Rothschild’’ au Sénégal ? Vasco Duarté-Silva, directeur général de la BDK, a révélé dans un entretien à ‘’Jeune Afrique’’ avoir pris l’attache de M. Sall à leur arrivée à Dakar, sur «recommandation» d’un ami commun.
 
ASSEMBLEE NATIONALE
Plus de 100 millions à Cissé Lô et Mbaye Ndiaye
Répudiés de la onzième législature pour leurs accointances avec le ‘’banni’’ Macky Sall en 2008, Moustapha Cissé Lô et Mbaye Ndiaye avaient perdu leur mandat de député. Après quatre longues années passées dans les prairies asséchées de l’opposition, ils sont revenus en force suite avec l’arrivée de Sall au pouvoir en 2012. Le premier redevenu député et le second nommé ministre, ils ont été indemnisés par l’assemblée nationale dirigée par Moustapha Niasse après saisine du Bureau. Pour solde de tout «préjudice», ils ont indemnisés à coût de 63 millions francs CFA au titre des salaires et avantages non perçus, et à 100 millions pour dommages et intérêts.
 
GENEROSITE FONCIERE
25 hectares au Président Macky Sall à Toubacouta
Personne n’a pu comprendre la démarche de Pape Seydou Dianko, président de la communauté rurale de Toubacouta (avant Acte 3), qui a fait voter une délibération jugée illégale, attribuant 25 hectares de terre de la zone rizicole au Président Macky Sall. Une mesure qui avait été fortement été dénoncée, prise devant le sous-préfet de cette localité, et poussant des voix autorisées à dénoncer un ‘’deal’’. Plus de près de nous, précisément à Dakar, les titres fonciers 350 GRD et 4407/DG ont véritablement provoqué des remous autour du périmètre aéroportuaire. Désaffectés par un décret, ils devaient servir de lotissement administratif partiel en vue du recasement des parcelles impactées par les servitudes aéronautiques dans les zones industrielles et commerciales de l’aéroport Léopold Sédar Senghor. A l’arrivée, racontent des sources, «ce sont de hauts fonctionnaires et des ministres qui se sont partagé les parcelles.»
 
COUD
Un scandale sous…le coude
La publication du rapport de l’Office nationale de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) et concernant le Centre des œuvres universitaires de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) a dévoilé un gros scandale. En effet, la gestion de Cheikh Oumar Hann, du nom du directeur du Coud, a été fortement décriée par Nafi Ngom et et son équipe. Même si au plus haut sommet, l’on a voulu éteindre ce feu, les révélations ont secoué tout le Sénégal. Par exemple, un montant de 454.476.081 de francs CFA  aura été  accordé par le Coud à divers bénéficiaires entre 2014 et 2015. Plus de 216.343.323 de francs CFA de subventions ont été accordées en 2014 et plus de 238.132.758 de francs CFA pour les huit 8 premiers mois de 2015. Ironie du sort, les vérificateurs ont constaté que, pour l’essentiel, ces subventions concernent des montants importants versés à des agents du Coud ou remis au Régisseur.
 
BUILDING ADMINISTRATIF
Une réfection à 17 milliards
Le bâtiment qui fait face au Palais de la République et qui abrite la quasi-totalité des ministères a été construit par les colons bien avant l’indépendance. Après autant d’années, il a été pris par le poids de l’âge et d’aucuns ne cessaient de tirer la sonnette d’alarme pour une réfection totale. Mais la surprise est la décision de confier les travaux à un spécialiste des carreaux et sanitaires, en lieu et place de véritables professionnels qui ne manquent pas au Sénégal. En effet, le marché gagné par Bamba Ndiaye SA va coûter 17 milliards de francs CFA et est exécuté en sous-traitance avec des «spécialistes de la restauration» de bâtiments. Une décision décriée par des voix autorisées qui ont jugé cette affaire comme un véritable scandale avec plusieurs non-dits.
 
BIENS MAL ACQUIS
Un condamné et des ‘’deals’’
Nommé Procureur spécial de la Cour de répression de l’enrichissement illicite, Alioune Ndao annonce en conférence de presse tenue le 8 novembre 2012 le lancement de la traque des biens mal acquis contre vingt-cinq dignitaires de l’ancien régime Pds. Quelques semaines après, Karim Wade, Samuel Sarr, Me Madické Niang et Cie, défilent à la Section recherches de la Gendarmerie de Colobane. S’en est suivie la mise en demeure de Karim Wade, son placement sous mandat de dépôt, son procès et sa condamnation à six ans de prison ferme et 138 milliards francs CFA. Depuis lors, l’épée de Damoclès qui pesait sur la tête des vingt-quatre autres dignitaires semble être rangée dans les tiroirs de l’oubli. Karim Wade a été «gracié» par Macky Sall, sorti de prison à une heure impossible, conduit à l’aéroport et exfiltré vers la Qatar sous escorte du procureur général de cet émirat aux ressources impressionnantes. Le ‘’deal’’ est passé, et la traque s’est grippée.
 
EL HADJI SECK NDIAYE WADE
Inculpé pour corruption, nommé PCA
Mis en cause dans une enquête de l’Ofnac, Seck Ndiaye Wade, directeur des transports routiers a été inculpé pour corruption passive dans un réseau de trafic de documents administratifs qui devraient être délivrés gratuitement. Cuisiné par les enquêteurs de l’Ofnac, il a reconnu les faits avant d’être relevé de ses fonctions. Un véritable scandale pour un haut fonctionnaire de l’État. Mais au lieu d’être puni au nom de ‘’la patrie avant le parti’’, M. Seck Ndiaye, responsable politique Apr à Mbour, est aussitôt nommé par le chef de l’Etat président du conseil d’administration (Pca) du Fonds d’entretien routier autonome du Sénégal (FERA) alors qu’il n’est qu’en liberté provisoire en attendant son jugement. (Abdoulaye Mbow)
 

 
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