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Gaza - Premier groupe d’otages libérés par le Hamas après le début de la trêve

Vendredi 24 Novembre 2023

Deux sources proches du mouvement islamiste palestinien Hamas ont affirmé vendredi que des otages enlevés le 7 octobre avaient été remis dans la bande de Gaza au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour leur retour en Israël.

 

« Il y a une demi-heure, les prisonniers ont été confiés à la Croix-Rouge qui les amènera aux Égyptiens » via le poste-frontière de Rafah, puis aux Israéliens, a indiqué à l’AFP l’une d’elle. « Les prisonniers israéliens ont bien été remis à la partie égyptienne », a-t-elle ajouté.

 

Une source au sein de la branche armée du Hamas, les brigades al-Qassam, a confirmé l’information à un journaliste de l’AFP. « Les brigades al-Qassam ont mené l’opération […], il s’agit du premier groupe conformément à l’accord ».

 

Selon le Qatar, un des médiateurs de l’accord, 13 femmes et enfants devaient être amenés au terminal de Rafah par le CICR, dans le sud de la bande de Gaza, puis rapatriés depuis l’Égypte vers Israël.

 

La trêve entre Israël et le mouvement islamiste Hamas dans la bande de Gaza est entrée en vigueur vendredi, et doit être assortie de la libération d’un groupe d’otages contre des prisonniers palestiniens, premiers signes de répit après sept semaines de guerre.

 

Le Qatar, médiateur clé avec l’Égypte et les États-Unis, avait obtenu mercredi un accord portant sur une trêve renouvelable de quatre jours lors desquels 50 otages retenus à Gaza doivent être libérés comme 150 détenus palestiniens.

 

La guerre a été déclenchée par une attaque sanglante sans précédent menée le 7 octobre par le Hamas sur le sol israélien. 
 

En représailles, Israël a bombardé sans relâche la bande de Gaza, contrôlée par le mouvement palestinien que le gouvernement israélien a promis « d’anéantir ».

 

La situation humanitaire dans le territoire palestinien est désastreuse selon des ONG et l’ONU.

 

La « pause humanitaire » est entrée en vigueur à 7 h (0 h heure de l’Est) et le Qatar avait indiqué jeudi qu’un premier groupe de 13 femmes et enfants devaient être « libéré aux alentours de 16 h (9 h heure de l’Est) ».

 

À la mi-journée, une liste de 39 noms de prisonniers palestiniens – 15 enfants et 24 femmes – libérables en échange des otages a été diffusée par la Commission chargée des prisonniers au sein de l’Autorité palestinienne.

 

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) « recevra les otages un par un, ou par groupes, leur fera passer la frontière » avec l’Égypte au point de passage de Rafah puis « les confiera aux forces israéliennes », a indiqué Ziv Agmon, conseiller chargé du dossier auprès du bureau du premier ministre, au centre de presse installé à Tel-Aviv pour suivre cette opération.

 

Selon une source sécuritaire égyptienne, ils s’envoleront ensuite vers Israël depuis l’aéroport égyptien d’al-Arich, dans le nord du Sinaï. Une information non confirmée côté israélien.

 

Enfin, « ils seront réunis avec leurs familles après leur arrivée » dans un hôpital israélien, a indiqué Ziv Agmon.  

 

« Soulagée »

 

L’Israélienne Maayan Zin a appris que ses deux filles mineures ne faisaient pas partie des personnes devant être libérées vendredi.

 

« C’est incroyablement difficile pour moi », a-t-elle écrit sur X, bien que « soulagée pour les autres familles ».

 

À Jérusalem-Est occupée, la Palestinienne Samira Douayyat a évoqué la possible libération de sa fille Shourouk, 26 ans, qui aura purgé la moitié de sa peine de 16 ans de prison. « Je pleure, je ris, je tremble », dit-elle à l’AFP.

 

Israël a diffusé une liste de 300 Palestiniens susceptibles d’être libérés au total si la trêve est prolongée, comptant 33 femmes et 267 jeunes de moins de 19 ans. Parmi ces détenus, 49 sont membres du Hamas.  

 

« Nous avons posé comme condition que […] les prisonniers femmes et enfants palestiniens » soient libérés « par ordre d’ancienneté » en détention, a déclaré Bassem Naïm, haut cadre du Hamas.

 

« Je rentre à la maison »

 

Aux premières lueurs du jour, alors que les frappes aériennes incessantes depuis près de 50 jours s’étaient tues, comme les tirs de roquettes vers Israël à partir de Gaza, des dizaines de milliers de Palestiniens dans le sud de la bande de Gaza avaient déjà réuni leurs effets personnels pour repartir vers leurs villages.

 

Omar Jibrine, 16 ans, avait trouvé refuge avec huit autres membres de sa famille à l’hôpital Nasser de Khan Younès.  

 

Un quart d’heure avant même l’entrée en vigueur de la trêve, il a pris la route vers son village à quelques kilomètres de Khan Younès : « Je rentre à la maison », dit-il à l’AFP.

 

Mais alors que voitures et carrioles se mettent en branle, des tracts en arabe lancés depuis les airs par l’armée israélienne préviennent : « la guerre n’est pas encore finie ».

 

« Revenir dans le nord-est interdit », soulignent les tracts, l’armée israélienne considérant le nord de la bande de Gaza, d’où ont fui des centaines de milliers de Palestiniens vers le sud, comme une zone de combat où elle a concentré ses bombardements.

 

La communauté internationale a salué l’accord de trêve, y voyant un premier pas vers un éventuel cessez-le-feu durable.

« Prochaines phases »

 

À l’ONU, l’ambassadeur palestinien, Riyad Mansour, a appelé tous ceux qui ont contribué à cet accord « à trouver un moyen pour empêcher la reprise de l’agression ». « Cela ne peut pas seulement être une pause avant que le massacre ne reprenne », a-t-il martelé.

 

Au terme de cette trêve, le gouvernement israélien et l’armée se sont engagés à « poursuivre » les combats, afin « d’éliminer » le Hamas, classé organisation terroriste par Israël, les États-Unis, son principal allié, et l’UE.

 

« Prendre le contrôle du nord de la bande de Gaza est la première étape d’une longue guerre et nous nous préparons pour les prochaines phases », a indiqué le porte-parole de l’armée, Daniel Hagari.

 

Selon les autorités israéliennes, 1200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées et environ 240 personnes enlevées le 7 octobre, jour de l’attaque du Hamas d’une ampleur et d’une violence jamais vues dans l’histoire d’Israël.  

 

En représailles, Israël a bombardé sans relâche la bande de Gaza, où 14 854 personnes incluant 6150 enfants ont été tuées, selon le gouvernement du Hamas.

 

Entrée de camions humanitaires

 

Les bombardements israéliens des dernières semaines ont dévasté le territoire palestinien et provoqué une grave crise humanitaire selon l’ONU, avec notamment le déplacement d’environ 1,7 million des 2,4 millions d’habitants de Gaza, où l’aide entre au compte-gouttes.  

 

La trêve doit permettre d’ailleurs l’entrée d’un plus grand nombre de convois d’aide. Vendredi, « trois camions transportant 150 000 litres de carburant et quatre camions de gaz sont entrés (dans la bande de Gaza via Rafah), soient 84 tonnes », a déclaré à l’AFP Waël Abou Omar, directeur de la communication du point de passage de Rafah, côté palestinien.

 

En outre, un total de 230 camions contenant de l’aide alimentaire doit entrer dans la journée.  
 

Selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), 160 000 litres de carburant sont nécessaires chaque jour pour assurer « uniquement les opérations humanitaires de base ».

 

Cette aide est destinée seulement au sud de la bande de Gaza et elle est remise à l’ONU et au Croissant-Rouge, ont précisé des responsables.

 

Mais la trêve reste « insuffisante » pour faire entrer l’aide nécessaire, ont souligné des ONG internationales, réclamant un véritable cessez-le-feu.

 

Outre l’aide arrivant dans la bande de Gaza, « 144 Palestiniens qui étaient bloqués en Égypte ont pu (y) entrer » par Rafah, a précisé Waël Abou Omar.  

 

Là, une femme qui raconte être partie début octobre pour subir une « opération des articulations » en Égypte fait le signe de la victoire, disant être impatiente de rentrer chez elle. (AFP)

 

 

 

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