Connectez-vous

Gaza: cessez-le-feu fragile après deux jours d'affrontements entre Israël et un groupe armé

Jeudi 14 Novembre 2019

Un fragile accord de cessez-le-feu est entré en vigueur jeudi matin dans la bande de Gaza après deux jours de combats entre les forces israéliennes et le Jihad islamique ayant fait plus d'une trentaine de morts dans l'enclave palestinienne.
 
Pour tenter de freiner cette nouvelle spirale de violence, l'émissaire de l'ONU pour le Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, s'est rendu mercredi au Caire afin de tenter de mener avec les Egyptiens --qui bénéficient d'une forte influence sur Gaza et de relations officielles avec Israël-- une médiation en vue d'une "désescalade urgente".
 
Jeudi, un accord de cessez-le-feu est entré en vigueur à 05H30 locales (03H30 GMT) dans la bande de Gaza, ont indiqué à l'AFP une source égyptienne au fait de la médiation et un haut responsable du Jihad islamique.
 
Dans la matinée de jeudi, l'armée a cependant fait état de "cinq projectiles tirés depuis la bande de Gaza vers Israël", indiquant que le système antimissiles Dôme de fer en avait intercepté deux.
Cet "accord de cessez-le-feu intervient à la suite des efforts de l'Egypte" et a reçu l'aval "des factions palestiniennes incluant le Jihad islamique", a indiqué le haut responsable égyptien.
 
Selon ce responsable, l'accord stipule que les factions palestiniennes doivent s'assurer de "maintenir la paix" lors de manifestations contre le blocus israélien sur Gaza et pour le retour des réfugiés palestiniens sur leurs terres.
 
De son côté, Israël doit arrêter ses frappes et "s'assurer d'un cessez-le-feu" lors de ces manifestations de la "marche du retour", qui depuis mai 2018 ont fait plus de 300 morts et des milliers de blessés dans la bande de Gaza, a ajouté la même source.
 
Une source au sein du Jihad islamique a confirmé l'accord à l'AFP. Un responsable militaire israélien avait lui indiqué mercredi soir à l'AFP que l'armée israélienne allait mettre fin à son opération à Gaza si le Jihad islamique cessait les tirs de roquettes vers Israël.
 
- Une famille décimée -
 
Avant le cessez-le-feu, dans la nuit de mercredi à jeudi, huit membres d'une même famille palestinienne ont été tués dans une frappe israélienne, selon le ministère gazaoui de la Santé.
 
L'armée israélienne a indiqué jeudi qu'un commandant du Jihad islamique, à la tête d'une cellule chargée de tirer des roquettes sur Israël, Rasmi Abou Malhous, en était la cible et avait tué dans la frappe. Des habitants de la bande de Gaza et des membres de sa famille ont eux affirmé qu'il s'agissait d'un policier de l'Autorité palestinienne.
 
Ces décès portent à 34 le nombre de morts à Gaza dans des frappes israéliennes visant depuis mardi le Jihad Islamique, un groupe armé de l'enclave palestinienne dirigée par un autre mouvement islamiste, le Hamas, qui lui n'a pas été visé.
 
La séquence avait débuté mardi à l'aube avec une opération ciblée israélienne contre Baha Abou al-Ata, un haut commandant du Jihad Islamique tenu responsable par Israël d'une série d'attaques récentes contre l'Etat hébreu.
 
Dans la foulée, le Jihad Islamique a lancé plus de 450 roquettes sur Israël selon l'armée israélienne, qui a de son côté multiplié les frappes aériennes contre les positions de ce groupe islamiste armé à Gaza, enclave où vivent environ deux millions de Palestiniens.
 
Dans les régions israéliennes à proximité de Gaza, les sirènes d'alerte retentissent depuis mardi, et dans un rayon de 40 km autour de l'enclave, les services publics ont été fermés encore mercredi.
 
Une roquette a endommagé une maison, une deuxième une usine, et une autre encore est tombée sur une autoroute, passant à quelques mètres de foudroyer des voitures en circulation.
 
"Cessez vos attaques, ou vous prendrez encore plus de coups", a prévenu mercredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. "Nous sommes déterminés à combattre et à défendre notre pays, et s'ils pensent que ces salves de roquettes vont nous affaiblir ou nous faire perdre notre détermination, ils se trompent", a-t-il ajouté à l'endroit du Jihad islamique.
 
Cette séquence est la plus meurtrière depuis des heurts entre soldats israéliens et Palestiniens ayant fait environ une soixantaine de morts le 14 mai 2018 à Gaza, jour de l'inauguration à Jérusalem de l'ambassade américaine.
 
Cette décision avait entériné la reconnaissance par les Etats-Unis de cette ville contestée comme capitale d'Israël.
 
Contrairement au Jihad islamique, le Hamas a approuvé il y a plusieurs mois une trêve avec Israël négociée par l'entremise de l'ONU, de l'Egypte, pays frontalier de Gaza, et du Qatar, émirat du Golfe, prévoyant notamment l'entrée mensuelle de millions de dollars en aide pour l'enclave palestinienne, où le taux de chômage avoisine les 50%.
Nombre de lectures : 128 fois











Inscription à la newsletter