Emmanuel Macron, sous les huées de plusieurs "gilets jaunes", est allé constater les dégâts dimanche à Paris au lendemain des scènes de guérilla urbaine, avant de présider une réunion d'urgence à l'Élysée pour tenter de répondre à ce qui est devenu une crise politique majeure.
Tout juste revenu du sommet du G20 à Buenos Aires, le chef de l'État s'est d'abord rendu à l'Arc de Triomphe, place de l'Étoile, théâtre de violences et de dégradations samedi. Accompagné du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et du secrétaire d'État Laurent Nuñez, il s'est rendu au pied de la tombe du soldat inconnu, avant d'entrer à l'intérieur du monument, en partie saccagé. Il a ensuite rendu hommage aux forces de l'ordre et rencontré des commerçants sur l'avenue Kleber, vandalisée samedi. Parfois applaudi, le président a aussi essuyé les huées d'une foule de plus en plus nombreuse. "Macron démission", ont scandé à plusieurs reprises des "gilets jaunes".
Samedi soir, alors que des voitures brûlaient en plein Paris, Emmanuel Macron avait déclaré qu'il "n'accepterait jamais la violence" qui n'a "rien à voir avec l'expression d'une colère légitime", celle des "gilets jaunes" protestant contre la hausse des carburants et la baisse du pouvoir d'achat.
Une réunion de crise a débuté dimanche vers 12H45 à l'Élysée, présidée par Emmanuel Macron. Le Premier ministre Édouard Philippe, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et son secrétaire d'État Laurent Nuñez et le ministre d'État chargé de la Transition écologique François de Rugy y participent.
Un peu plus tôt, la commission des lois du Sénat a annoncé qu'elle entendra "les explications" mardi de Christophe Castaner et de son secrétaire d'État Laurent Nuñez sur les violences de samedi, au cours desquelles 263 personnes ont été blessées en France.
"Le gouvernement n'a pas le droit à un troisième samedi noir", a mis en garde le président du Sénat Gérard Larcher en réitérant son appel à un moratoire sur la hausse des taxes sur les carburants prévue le 1er janvier.
Sur Facebook, plusieurs appels ont été lancés pour manifester à nouveau samedi prochain à Paris tandis que des professionnels de l'hôtellerie, du tourisme et du commerce appellent dimanche le gouvernement à rétablir un "climat favorable à l'activité économique".
Plusieurs membres du gouvernement ont de nouveau dénoncé dimanche des scènes d'émeute et de pillages ainsi que la dégradation de symboles nationaux comme l'Arc de Triomphe.
- "Juste immonde" -
"C'est juste immonde ce qui s'est passé hier", a dénoncé le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.
Au total, à Paris, 412 personnes ont été interpellées et 378 placées en garde à vue, selon un bilan dimanche de la préfecture de police qui chiffre à 133 le nombre de personnes blessées dans la capitale.
Une réunion de crise présidée par la maire de Paris Anne Hidalgo avait lieu dimanche. "Lorsque nous aurons le coût de ces dégradations, je crois que tout le monde sera surpris tant elles sont immenses", a-t-elle déclaré en demandant à être reçue par M. Castaner.
Des incidents ont également eu lieu en province en marge d'une mobilisation qui a rassemblé samedi 136.000 manifestants en France selon l'Intérieur, contre 166.000 le 24 novembre.
À Arles (Bouches-du-Rhône), un automobiliste est décédé dans la nuit de samedi à dimanche après avoir percuté un poids lourd à l'arrêt en raison d'un bouchon provoqué par un barrage des "gilets jaunes. Ce troisième décès s'ajoute à celui d'une manifestante tuée le 17 novembre en Savoie après avoir été percutée par une conductrice prise de panique et à celui d'un motard tué après une collision avec une camionnette deux jours plus tard dans la Drôme.
Dimanche, la zone de péage autoroutier de Narbonne sud et un peloton autoroutier de la gendarmerie ont été incendiés.
Dans l'immédiat, la réponse de l'exécutif a d'abord été celle de la fermeté. "Les coupables de ces violences (...) veulent le chaos. Ils seront identifiés et tenus responsables de leurs actes devant la justice", a insisté Emmanuel Macron, alors que Benjamin Griveaux et Christophe Castaner n'ont pas écarté la possibilité d'instaurer l'état d'urgence.
Mais l'opposition et une partie des "gilets jaunes", mouvement protéiforme sans structure ni leader désigné, réclament d'abord un geste fort au gouvernement, à commencer par un moratoire ou un gel de la hausse des taxes sur les carburants.
À droite, le président des Républicains Laurent Wauquiez a réitéré son appel à un référendum sur la politique écologique et fiscale d'Emmanuel Macron. Marine Le Pen a demandé à être reçue par M. Macron avec les autres chefs de partis politiques d'opposition.
Si Emmanuel Macron "refuse de dissoudre l'Assemblée Nationale, qu'il présente sa démission. On ne gouverne pas éternellement contre son peuple en République", a estimé le président des Patriotes, Florian Philippot.
À gauche, le patron du PS, Olivier Faure, a réclamé des États généraux sur le pouvoir d'achat. Le mouvement Génération-s a réclamé la démission de M. Castaner. Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de la France insoumise a appelé à rétablir l'impôt sur la fortune.
Face à ces revendications, pour la plupart sur la table depuis plusieurs jours, le gouvernement est resté inflexible.
"On a dit que nous ne changerions pas de cap. Parce que le cap est le bon", a répété M. Griveaux dimanche.
"En revanche, nous avons une méthode plus ouverte de dialogue", a-t-il ajouté, précisant que l'exécutif était "prêt" à discuter avec les représentants de "gilets jaunes libres", auteurs d'une tribune appelant à une sortie de crise, publiée dans le JDD.
Tout juste revenu du sommet du G20 à Buenos Aires, le chef de l'État s'est d'abord rendu à l'Arc de Triomphe, place de l'Étoile, théâtre de violences et de dégradations samedi. Accompagné du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et du secrétaire d'État Laurent Nuñez, il s'est rendu au pied de la tombe du soldat inconnu, avant d'entrer à l'intérieur du monument, en partie saccagé.
Samedi soir, alors que des voitures brûlaient en plein Paris, Emmanuel Macron avait déclaré qu'il "n'accepterait jamais la violence" qui n'a "rien à voir avec l'expression d'une colère légitime", celle des "gilets jaunes" protestant contre la hausse des carburants et la baisse du pouvoir d'achat.
Une réunion de crise a débuté dimanche vers 12H45 à l'Élysée, présidée par Emmanuel Macron. Le Premier ministre Édouard Philippe, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et son secrétaire d'État Laurent Nuñez et le ministre d'État chargé de la Transition écologique François de Rugy y participent.
Un peu plus tôt, la commission des lois du Sénat a annoncé qu'elle entendra "les explications" mardi de Christophe Castaner et de son secrétaire d'État Laurent Nuñez sur les violences de samedi, au cours desquelles 263 personnes ont été blessées en France.
"Le gouvernement n'a pas le droit à un troisième samedi noir", a mis en garde le président du Sénat Gérard Larcher en réitérant son appel à un moratoire sur la hausse des taxes sur les carburants prévue le 1er janvier.
Véhicules incendiés et vitrines brisées au lendemain de la manifestation des gilets jaunes à Paris, le 2 décembre 2018 / © AFP / Geoffroy VAN DER HASSELT
Plusieurs membres du gouvernement ont de nouveau dénoncé dimanche des scènes d'émeute et de pillages ainsi que la dégradation de symboles nationaux comme l'Arc de Triomphe.
- "Juste immonde" -
Une voiture incendiée pendant la manifestation des "gilets jaunes", le 1er décembre 2018 à Paris / © AFP / Alain JOCARD
Au total, à Paris, 412 personnes ont été interpellées et 378 placées en garde à vue, selon un bilan dimanche de la préfecture de police qui chiffre à 133 le nombre de personnes blessées dans la capitale.
Une réunion de crise présidée par la maire de Paris Anne Hidalgo avait lieu dimanche. "Lorsque nous aurons le coût de ces dégradations, je crois que tout le monde sera surpris tant elles sont immenses", a-t-elle déclaré en demandant à être reçue par M. Castaner.
Des manifestants en gilet jaune poussent les grilles du jardin des Tuileries, le 1er décembre 2018 à Paris / © AFP / -
À Arles (Bouches-du-Rhône), un automobiliste est décédé dans la nuit de samedi à dimanche après avoir percuté un poids lourd à l'arrêt en raison d'un bouchon provoqué par un barrage des "gilets jaunes. Ce troisième décès s'ajoute à celui d'une manifestante tuée le 17 novembre en Savoie après avoir été percutée par une conductrice prise de panique et à celui d'un motard tué après une collision avec une camionnette deux jours plus tard dans la Drôme.
Dimanche, la zone de péage autoroutier de Narbonne sud et un peloton autoroutier de la gendarmerie ont été incendiés.
Dans l'immédiat, la réponse de l'exécutif a d'abord été celle de la fermeté. "Les coupables de ces violences (...) veulent le chaos. Ils seront identifiés et tenus responsables de leurs actes devant la justice", a insisté Emmanuel Macron, alors que Benjamin Griveaux et Christophe Castaner n'ont pas écarté la possibilité d'instaurer l'état d'urgence.
Mais l'opposition et une partie des "gilets jaunes", mouvement protéiforme sans structure ni leader désigné, réclament d'abord un geste fort au gouvernement, à commencer par un moratoire ou un gel de la hausse des taxes sur les carburants.
À droite, le président des Républicains Laurent Wauquiez a réitéré son appel à un référendum sur la politique écologique et fiscale d'Emmanuel Macron. Marine Le Pen a demandé à être reçue par M. Macron avec les autres chefs de partis politiques d'opposition.
"Gilets jaunes": Macron visite l'Arc de Triomphe / © AFP / Guillaume Bonnet, Pierre Favennec, Reinolf Reis
À gauche, le patron du PS, Olivier Faure, a réclamé des États généraux sur le pouvoir d'achat. Le mouvement Génération-s a réclamé la démission de M. Castaner. Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de la France insoumise a appelé à rétablir l'impôt sur la fortune.
Face à ces revendications, pour la plupart sur la table depuis plusieurs jours, le gouvernement est resté inflexible.
"On a dit que nous ne changerions pas de cap. Parce que le cap est le bon", a répété M. Griveaux dimanche.
"En revanche, nous avons une méthode plus ouverte de dialogue", a-t-il ajouté, précisant que l'exécutif était "prêt" à discuter avec les représentants de "gilets jaunes libres", auteurs d'une tribune appelant à une sortie de crise, publiée dans le JDD.