La Russie combat actuellement en Ukraine pour ses « terres historiques », a proclamé mercredi le président russe Vladimir Poutine, pendant un grand concert patriotique au stade Loujniki à Moscou.
« Aujourd’hui, la hiérarchie (militaire) m’a dit que des combats étaient en cours au sein de nos terres historiques pour notre peuple », a lancé M. Poutine, sur scène, devant des dizaines de milliers de ses compatriotes.
Au cours de son apparition qui n’aura duré que quelques minutes, le chef de l’État a aussi rendu hommage aux militaires russes déployés en Ukraine qui « se battent avec héroïsme, courage et valeur : nous sommes fiers d’eux ».
Il a affirmé que tous ceux qui soutenaient l’armée russe étaient « eux aussi des défenseurs de la patrie, d’une certaine façon ». Il s’agit « des travailleurs médicaux, des employés du secteur de la défense, des transports […] Vous tous, qui êtes venus aujourd’hui soutenir nos combattants ».
Le concert patriotique auquel M. Poutine a brièvement participé était organisé par les autorités en soutien à l’offensive en Ukraine.
Par -15 °C, le public y a agité des centaines de drapeaux russes, tandis que sur les scènes se succédaient des chants patriotiques et des discours de Russes combattant sur le front ukrainien.
Ce concert baptisé « Gloire aux défenseurs de la patrie » intervient à la veille de la journée du même nom et à l’avant-veille du premier anniversaire de l’offensive de la Russie contre son voisin.
Des enfants du Donbass ukrainien, notamment de la ville martyre de Marioupol (sud-est), sont montés sur scène, se serrant contre un militaire russe qui s’exclamait face à la foule :
« Nous gagnerons ! ».
La Russie est accusée d’avoir kidnappé des milliers d’enfants ukrainiens des territoires qu’elle occupe, ce qu’elle dément : elle considère ces régions comme étant russes et dit avoir organisé des adoptions parfaitement légales.
Le célèbre chanteur Grigori Leps a ouvert le concert avec une chanson glorifiant la Russie, avec des images de la statue « l’appel de la mère patrie » à Volgograd, l’ex-Stalingrad, diffusées sur les écrans du stade.
Les responsables des autorités d’occupation russe de régions ukrainiennes étaient également dans l’enceinte du stade, donnant des interviews aux médias d’État russes.
« L’Occident est complice des crimes de guerre » ukrainiens, a ainsi lâché Denis Pouchiline, le chef séparatiste prorusse d’une « république » dans la province de Donetsk dont Moscou revendique l’annexion, avant de dénoncer une fois encore « l’idéologie nazie » du pouvoir ukrainien.
Vladimir Poutine défend sa décision d’avoir déclenché le plus grave conflit en Europe depuis 1945 en accusant Kyiv d’orchestrer un « génocide » de russophones en Ukraine.
Il considère aussi les Occidentaux, qui livrent des armes à leur allié ukrainien, comme responsables de l’escalade, estimant qu’Européens et Américains livrent une guerre par procuration pour tenter d’anéantir la Russie.
Confronté à des revers d’ampleur sur le terrain, le Kremlin présente désormais l’offensive en Ukraine comme l’équivalent de la « Grande guerre patriotique » contre l’Allemagne nazie. (AFP)