Après avoir passé près de 500 jours dans une prison de Malabo, Daniel Janse van Rensburg poursuit en justice le vice-président du pays et fils du chef de l’Etat, Teodorin Obiang. ... Son enfer porte un nom : Black Beach. Un trou noir, chaud et humide conçu pour une soixantaine de prisonniers, où près de 500 détenus se partagent deux sanitaires défoncés et un mince filet d’eau. Passé 18 heures, hommes, femmes et enfants sont livrés à eux-mêmes jusqu’au petit matin.
Dans cette geôle où « survivre une seule nuit tient du miracle », Daniel Janse van Rensburg a passé 491 jours, entre 2013 et 2015. Il se demande encore comment il y a vaincu une crise aiguë de malaria cérébrale sans traitement. « La plupart des détenus n’ont jamais été jugés. Si le gouvernement a un problème avec quelqu’un, il est envoyé à Black Beach », résume-t-il.
... A son retour en Afrique du Sud, lesté d’un lourd syndrome de stress post-traumatique, Daniel Janse van Rensburg a soif de justice. Son arme : les tribunaux sud-africains. Sa cible : Teodoro Nguema Obiang, dit « Teodorin », fils du chef de l’Etat et vice-président de la Guinée équatoriale. Devenu l’emblème d’un pouvoir corrompu, Teodorin apparaît alors comme le favori pour succéder à son père. ...
Le 3 février, Daniel Janse van Rensburg a ajouté une peine sud-africaine à cette liste. Après des années de bataille judiciaire, il a obtenu la confirmation de la condamnation de Teodorin à près de 2 millions d’euros de dommages et intérêts pour torture et détention illégale. (Le Monde).