Les Etats-Unis ont à leur tour remis en question lundi la crédibilité du référendum sur une nouvelle Constitution qui s’est tenu le 22 mars en Guinée, et les élections législatives qui ont eu lieu le même jour.
« A la lumière de nos observations, et au regard des rapports du gouvernement faisant état de la fermeture et de la destruction de bureaux de vote, le taux de participation et les résultats proclamés suscitent des interrogations portant sur la crédibilité du scrutin », a indiqué l’ambassade des Etats-Unis à Conakry sur son site internet.
L’Union européenne et la France avaient déjà émis des doutes quant à la crédibilité du vote.
Le président Alpha Condé et son gouvernement ont soumis le 22 mars à un référendum la nouvelle Constitution voulue par le pouvoir et dénoncée par l’opposition comme un stratagème pour permettre à M. Condé de briguer un troisième mandat fin 2020. Les autorités appelaient les Guinéens à élire leur nouveau parlement le même jour.
Le vote a été entaché de violences qui ont fait des dizaines de morts le jour de sa tenue et les jours suivants à Conakry et en province selon l’opposition.
La commission électorale guinéenne a indiqué vendredi que la nouvelle Constitution proposée par le président Condé avait recueilli 91,59% de « oui » et 8,41% de « non », pour un taux de participation estimé à 61%.
L’ambassade des Etats-Unis se dit « profondément préoccupée » par les divisions guinéennes. Elle réclame « une enquête transparente et rapide sur tous les cas de morts liés aux manifestations, qui aboutira a un procès de tous ceux impliqués dans ces affaires ». (AFP)