La cheffe de l'exécutif hongkongais Carrie Lam a été contrainte mercredi d'arrêter de prononcer son très attendu discours de politique générale après avoir été chahutée par des parlementaires, au milieu de scènes chaotiques au Parlement local.
Le discours de politique générale de Mme Lam était présenté comme une tentative pour reconquérir la confiance de la population après plus de quatre mois d'une crise politique sans précédent.
Des parlementaires pro-démocratie l'ont huée, l'obligeant à battre en retraite et à quitter le Conseil législatif ("LegCo", Parlement local).
Cette allocution de rentrée parlementaire était particulièrement importante après un été de manifestations et d'actions quasi-quotidiennes pour demander des réformes démocratiques, sur fond de dénonciation de l'ingérence grandissante des autorités centrales chinoises.
Mais ce nouvel épisode a une fois de plus souligné le profond clivage de la société hongkongaise. Les manifestants ont immédiatement appelé à un nouveau rassemblement dimanche.
A deux reprises, Mme Lam a commencé à prononcer son discours sous les huées de parlementaires démocrates, minoritaires au sein du Conseil législatif dominé par les élus pro-Pékin, qui ont appelé à sa démission.
Après avoir échoué une seconde fois à prononcer son allocution, la dirigeante, dont le niveau de popularité est historiquement bas, a quitté le bâtiment.
Très vite, une vidéo pré-enregistrée de son allocution a été diffusée.
C'est la première fois qu'un dirigeant de l'ex-colonie britannique se trouve dans l'impossibilité de prononcer son discours annuel de politique générale, depuis le début de cette pratique qui remonte à 1948.
Dans son allocution pré-enregistrée, Mme Lam annonce des aides financières et son intention d'accroître l'offre de logements et de terrains afin de résoudre le problème de la pénurie de logements.
Les loyers dans la région semi-autonome figurent parmi les plus élevés au monde.
- "Surmonter cette tempête" -
"Je suis fermement convaincue que Hong Kong sera capable de surmonter cette tempête et d'aller de l'avant", a-t-elle déclaré.
Conformément aux attentes, elle n'a fait aucune concession aux manifestants, suscitant aussitôt des critiques au sein du mouvement pro-démocratie.
"Tant de choses se sont passées dans les rues de Hong Kong au cours des quatre derniers mois, mais Mme Lam s'est cachée dans un abîme ou a agi comme un mannequin de cire", a déploré Tanya Chan, une parlementaire pro-démocratie.
"Nous exhortons Carrie Lam à cesser de détruire Hong Kong, à répondre à nos cinq principales revendications et à démissionner", a ajouté le Front civil des droits de l'homme, à l'origine de nombreuses manifestations.
Parmi ces revendications figurent l'introduction du suffrage universel ou l'ouverture d'une enquête indépendante sur l'usage de la force par la police hongkongaise.
Le Front civil a indiqué avoir déposé pour dimanche une demande d'autorisation de manifester même si ses dernières actions n'ont pas été autorisées par les autorités.
Des groupes de contestataires radicaux ont donc organisé des rassemblements non autorisés, donnant lieu à des affrontements violents avec la police.
Pour Willy Lam, expert en politique à l'Université chinoise de Hong Kong, le discours de la cheffe de l'exécutif n'aurait que faiblement contribué à apaiser le mouvement de protestation, alimenté par des années de colère en raison du recul grandissant des libertés et de l'absence d'un véritable suffrage universel.
"Carrie Lam suit les instructions données par Pékin", a-t-il déclaré à l'AFP. "Même les subventions économiques ne semblent pas particulièrement impressionnantes et il faudra attendre quelques années pour qu'elles se concrétisent".
La mobilisation est née du rejet d'un projet de loi qui visait à autoriser les extraditions vers la Chine. Ce texte a depuis été retiré, mais trop tardivement selon les manifestants qui ont depuis considérablement élargi leurs revendications.
L'exécutif hongkongais et Pékin ont à plusieurs reprises rejeté ces revendications, soutenant que les libertés à Hong Kong étaient protégées.
Le discours de Mme Lam est intervenu quelques heures après le vote par la chambre des représentants américains d'une "loi sur les droits de l'homme et la démocratie à Hong Kong" qui menace de suspendre le statut économique spécial accordé par Washington à l'ancienne colonie britannique.
Elle a accusé les parlementaires américains d'"intervenir de manière arbitraire dans les affaires de Hong Kong ".
En Norvège, une députée du parti libéral membre de la coalition au pouvoir, Guri Melby, a proposé le "peuple de Hong Kong" au prix Nobel de la paix 2020, au risque de fâcher une nouvelle fois la Chine. (AFP)
Le discours de politique générale de Mme Lam était présenté comme une tentative pour reconquérir la confiance de la population après plus de quatre mois d'une crise politique sans précédent.
Des parlementaires pro-démocratie l'ont huée, l'obligeant à battre en retraite et à quitter le Conseil législatif ("LegCo", Parlement local).
Cette allocution de rentrée parlementaire était particulièrement importante après un été de manifestations et d'actions quasi-quotidiennes pour demander des réformes démocratiques, sur fond de dénonciation de l'ingérence grandissante des autorités centrales chinoises.
Mais ce nouvel épisode a une fois de plus souligné le profond clivage de la société hongkongaise. Les manifestants ont immédiatement appelé à un nouveau rassemblement dimanche.
A deux reprises, Mme Lam a commencé à prononcer son discours sous les huées de parlementaires démocrates, minoritaires au sein du Conseil législatif dominé par les élus pro-Pékin, qui ont appelé à sa démission.
Après avoir échoué une seconde fois à prononcer son allocution, la dirigeante, dont le niveau de popularité est historiquement bas, a quitté le bâtiment.
Très vite, une vidéo pré-enregistrée de son allocution a été diffusée.
C'est la première fois qu'un dirigeant de l'ex-colonie britannique se trouve dans l'impossibilité de prononcer son discours annuel de politique générale, depuis le début de cette pratique qui remonte à 1948.
Dans son allocution pré-enregistrée, Mme Lam annonce des aides financières et son intention d'accroître l'offre de logements et de terrains afin de résoudre le problème de la pénurie de logements.
Les loyers dans la région semi-autonome figurent parmi les plus élevés au monde.
- "Surmonter cette tempête" -
"Je suis fermement convaincue que Hong Kong sera capable de surmonter cette tempête et d'aller de l'avant", a-t-elle déclaré.
Conformément aux attentes, elle n'a fait aucune concession aux manifestants, suscitant aussitôt des critiques au sein du mouvement pro-démocratie.
"Tant de choses se sont passées dans les rues de Hong Kong au cours des quatre derniers mois, mais Mme Lam s'est cachée dans un abîme ou a agi comme un mannequin de cire", a déploré Tanya Chan, une parlementaire pro-démocratie.
"Nous exhortons Carrie Lam à cesser de détruire Hong Kong, à répondre à nos cinq principales revendications et à démissionner", a ajouté le Front civil des droits de l'homme, à l'origine de nombreuses manifestations.
Parmi ces revendications figurent l'introduction du suffrage universel ou l'ouverture d'une enquête indépendante sur l'usage de la force par la police hongkongaise.
Le Front civil a indiqué avoir déposé pour dimanche une demande d'autorisation de manifester même si ses dernières actions n'ont pas été autorisées par les autorités.
Des groupes de contestataires radicaux ont donc organisé des rassemblements non autorisés, donnant lieu à des affrontements violents avec la police.
Pour Willy Lam, expert en politique à l'Université chinoise de Hong Kong, le discours de la cheffe de l'exécutif n'aurait que faiblement contribué à apaiser le mouvement de protestation, alimenté par des années de colère en raison du recul grandissant des libertés et de l'absence d'un véritable suffrage universel.
"Carrie Lam suit les instructions données par Pékin", a-t-il déclaré à l'AFP. "Même les subventions économiques ne semblent pas particulièrement impressionnantes et il faudra attendre quelques années pour qu'elles se concrétisent".
La mobilisation est née du rejet d'un projet de loi qui visait à autoriser les extraditions vers la Chine. Ce texte a depuis été retiré, mais trop tardivement selon les manifestants qui ont depuis considérablement élargi leurs revendications.
L'exécutif hongkongais et Pékin ont à plusieurs reprises rejeté ces revendications, soutenant que les libertés à Hong Kong étaient protégées.
Le discours de Mme Lam est intervenu quelques heures après le vote par la chambre des représentants américains d'une "loi sur les droits de l'homme et la démocratie à Hong Kong" qui menace de suspendre le statut économique spécial accordé par Washington à l'ancienne colonie britannique.
Elle a accusé les parlementaires américains d'"intervenir de manière arbitraire dans les affaires de Hong Kong ".
En Norvège, une députée du parti libéral membre de la coalition au pouvoir, Guri Melby, a proposé le "peuple de Hong Kong" au prix Nobel de la paix 2020, au risque de fâcher une nouvelle fois la Chine. (AFP)