Des milliers de manifestants pro-démocratie bravaient samedi l'interdiction des autorités en défilant avec un masque à Hong Kong, partiellement à l'arrêt avec la fermeture du métro et de nombreux commerces suite à une nuit de violences dans le territoire.
Un peu partout à travers le territoire semi-autonome, des manifestants, le visage dissimulé sous un masque, ont participé samedi après-midi à des rassemblements spontanés et non autorisés.
Ils cherchaient à battre en brèche l'interdiction adoptée vendredi de manifester avec un masque et à prouver la capacité du mouvement pro-démocratie à se mobiliser alors que tous les métros de la ville étaient à l'arrêt.
Les manifestants formaient samedi en début de soirée des chaînes humaines et scandaient des slogans pro-démocratie.
La cheffe de l'exécutif hongkongais Carrie Lam a dénoncé samedi les actions commises par des "émeutiers masqués" et assuré que la population est "effrayée" à l'issue d'"une nuit très sombre pour Hong Kong".
Les autorités hongkongaises ont invoqué des dispositions d'urgence datant de 1922, auxquelles il n'avait plus été recouru ces 52 dernières années, pour interdire le port du masque lors des manifestations.
Hosun Lee manifestait samedi après-midi dans le quartier commerçant de Causeway Bay contre cette interdiction qui n'est pour elle qu'"une première étape".
"Si nous ne nous levons pas et ne résistons pas, il se peut que 2047 soit déjà arrivé", a-t-elle expliqué, faisant référence à la date jusqu'à laquelle une plus grande autonomie est théoriquement garantie à Hong Kong en vertu du principe "Un pays, deux systèmes".
A Sheung Shui, près de la frontière chinoise, des journalistes de l'AFP ont vu des groupes de manifestants masqués briser les vitrines de commerces appartenant à des sociétés chinoises ou considérées comme pro-Pékin.
- Un adolescent blessé par balle -
Des policiers - dont beaucoup avaient le visage couvert et ne portaient pas de numéro d'identification - ont été vus par l'AFP menottant un homme qui portait un masque dans le district commerçant de Central, samedi en fin d'après-midi. Un jeune homme et une jeune femme avec des masques ont été interpellés.
La mesure d'interdiction, destinée à mettre fin à quatre mois d'une contestation sans précédent depuis la rétrocession de l'ex-colonie britannique à Pékin en 1997, a au contraire mis le feu aux poudres.
Quelques heures après son annonce, des actions de protestation ont éclaté un peu partout à travers le territoire.
De violents heurts se sont produits entre police et manifestants qui ont envahi des rues, allumé des feux et vandalisé des stations de métro et des établissements commerciaux prochinois.
Dans l'arrondissement de Yuen Long, un policier a ouvert le feu lorsque sa voiture a été encerclée par la foule et qu'un cocktail Molotov a explosé à ses pieds, d'après des témoins de la scène.
Un garçon de 14 ans a reçu une balle dans la jambe, a indiqué samedi la police, faisant valoir que l'agent a agi dans le cadre de la légitime défense. Le jeune a été transporté à l'hôpital, puis arrêté, soupçonné d'avoir agressé un agent et participé à des émeutes.
- "De l'huile sur le feu" -
A la suite du saccage de dizaines de stations de métro, l'opérateur public MTR a suspendu toute la journée le trafic sur le réseau qui transporte quotidiennement quatre millions de passagers.
Certains centres commerciaux et supermarchés sont restés fermés tout comme des banques chinoises, dont les façades ont été couvertes de tags.
Dans certains quartiers, des habitants faisaient la queue afin de constituer des stocks de nourriture.
La police a envoyé des messages, demandant à la population d'éviter les manifestations au cours des trois prochains jours, lundi étant férié à Hong Kong.
Si de nombreux habitants se disent choqués par ces actes de vandalisme, inhabituels dans cette mégapole habituellement tranquille, beaucoup de manifestants pro-démocratie disaient avoir de la sympathie pour ceux qui ont recours à la violence.
Samedi après-midi, un agent immobilier de 67 ans, Luk, constatait les dommages dans sa station de métro.
S'il se dit opposé au vandalisme, il ne condamne pas pour autant les auteurs de ces dégradations.
"Le gouvernement ne fera aucune concession, a-t-il affirmé à l'AFP, regrettant que l'absence de "dialogue avec les citoyens" conduise à ce type de comportements.
De son côté, un Français, Marco, estimait que l'interdiction du port d'un masque a "mis de l'huile sur le feu".
La Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Michelle Bachelet s'est déclarée samedi "inquiète" du niveau de violence atteint au cours des manifestations à Hong Kong et a rappelé que toute mesure visant à réprimer les troubles doit "respecter la loi". (AFP)
Un peu partout à travers le territoire semi-autonome, des manifestants, le visage dissimulé sous un masque, ont participé samedi après-midi à des rassemblements spontanés et non autorisés.
Ils cherchaient à battre en brèche l'interdiction adoptée vendredi de manifester avec un masque et à prouver la capacité du mouvement pro-démocratie à se mobiliser alors que tous les métros de la ville étaient à l'arrêt.
Les manifestants formaient samedi en début de soirée des chaînes humaines et scandaient des slogans pro-démocratie.
La cheffe de l'exécutif hongkongais Carrie Lam a dénoncé samedi les actions commises par des "émeutiers masqués" et assuré que la population est "effrayée" à l'issue d'"une nuit très sombre pour Hong Kong".
Les autorités hongkongaises ont invoqué des dispositions d'urgence datant de 1922, auxquelles il n'avait plus été recouru ces 52 dernières années, pour interdire le port du masque lors des manifestations.
Hosun Lee manifestait samedi après-midi dans le quartier commerçant de Causeway Bay contre cette interdiction qui n'est pour elle qu'"une première étape".
"Si nous ne nous levons pas et ne résistons pas, il se peut que 2047 soit déjà arrivé", a-t-elle expliqué, faisant référence à la date jusqu'à laquelle une plus grande autonomie est théoriquement garantie à Hong Kong en vertu du principe "Un pays, deux systèmes".
A Sheung Shui, près de la frontière chinoise, des journalistes de l'AFP ont vu des groupes de manifestants masqués briser les vitrines de commerces appartenant à des sociétés chinoises ou considérées comme pro-Pékin.
- Un adolescent blessé par balle -
Des policiers - dont beaucoup avaient le visage couvert et ne portaient pas de numéro d'identification - ont été vus par l'AFP menottant un homme qui portait un masque dans le district commerçant de Central, samedi en fin d'après-midi. Un jeune homme et une jeune femme avec des masques ont été interpellés.
La mesure d'interdiction, destinée à mettre fin à quatre mois d'une contestation sans précédent depuis la rétrocession de l'ex-colonie britannique à Pékin en 1997, a au contraire mis le feu aux poudres.
Quelques heures après son annonce, des actions de protestation ont éclaté un peu partout à travers le territoire.
De violents heurts se sont produits entre police et manifestants qui ont envahi des rues, allumé des feux et vandalisé des stations de métro et des établissements commerciaux prochinois.
Dans l'arrondissement de Yuen Long, un policier a ouvert le feu lorsque sa voiture a été encerclée par la foule et qu'un cocktail Molotov a explosé à ses pieds, d'après des témoins de la scène.
Un garçon de 14 ans a reçu une balle dans la jambe, a indiqué samedi la police, faisant valoir que l'agent a agi dans le cadre de la légitime défense. Le jeune a été transporté à l'hôpital, puis arrêté, soupçonné d'avoir agressé un agent et participé à des émeutes.
- "De l'huile sur le feu" -
A la suite du saccage de dizaines de stations de métro, l'opérateur public MTR a suspendu toute la journée le trafic sur le réseau qui transporte quotidiennement quatre millions de passagers.
Certains centres commerciaux et supermarchés sont restés fermés tout comme des banques chinoises, dont les façades ont été couvertes de tags.
Dans certains quartiers, des habitants faisaient la queue afin de constituer des stocks de nourriture.
La police a envoyé des messages, demandant à la population d'éviter les manifestations au cours des trois prochains jours, lundi étant férié à Hong Kong.
Si de nombreux habitants se disent choqués par ces actes de vandalisme, inhabituels dans cette mégapole habituellement tranquille, beaucoup de manifestants pro-démocratie disaient avoir de la sympathie pour ceux qui ont recours à la violence.
Samedi après-midi, un agent immobilier de 67 ans, Luk, constatait les dommages dans sa station de métro.
S'il se dit opposé au vandalisme, il ne condamne pas pour autant les auteurs de ces dégradations.
"Le gouvernement ne fera aucune concession, a-t-il affirmé à l'AFP, regrettant que l'absence de "dialogue avec les citoyens" conduise à ce type de comportements.
De son côté, un Français, Marco, estimait que l'interdiction du port d'un masque a "mis de l'huile sur le feu".
La Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Michelle Bachelet s'est déclarée samedi "inquiète" du niveau de violence atteint au cours des manifestations à Hong Kong et a rappelé que toute mesure visant à réprimer les troubles doit "respecter la loi". (AFP)