Comment expliquer le retour des barrons socialistes Niasse, Tanor et Djibo Kâ au sommet d’une gouvernance libérale ?
Je pense que Macky Sall avait besoin d’un tel encadrement après ce qui s’était passé à l’intérieur du Parti démocratique sénégalais (Pds) et quand lui-même a accédé au pouvoir. En effet, il n’était pas question de travailler tout de suite avec son ancien parti. Il ne pouvait pas leur faire confiance et certains libéraux ne pouvaient pas lui faire confiance. Donc, il est arrivé au pouvoir sans une formation politique pour l’encadrer partout. Quelqu’un était chassé du pouvoir et lui devenait le moindre mal au pouvoir. Alors, les Sénégalais ont préféré choisir Macky Sall suivant ce que les dialecticiens appellent ‘’l’autre élément’’ de la contradiction.
Macky Sall, un ex-gauchiste…
Il est vrai qu’il a également eu un passé de gauchiste et n’a pas manqué de lire et de voir l’évolution historique de la Gauche avec ses nombreuses contradictions. Il a compris qu’immédiatement après Wade, des gens pouvaient commencer à le combattre tout de suite. Il avait besoin d’une «garde» de protection. Et ce qu’il ne pouvait pas trouver au sein du Pds – du côté de la Gauche, les icônes sont en train de s’éteindre progressivement - il est allé le chercher au Parti socialiste en se disant que Tanor Dieng, qui n’avait plus aucun espoir de se présenter à une présidentielle n’a plus aucune chance. De son côté, Moustapha Niasse a dit qu’il n’était plus rien du tout parce qu’il ne se présenterait plus. Donc Macky Sall avait besoin de cela, surtout que le Ps reste un parti très organisé.
N’y avait-il pas une alternative en dehors du Ps ?
Encore une fois, face à une telle situation, Macky Sall n’a pas hésité à aller chercher sa base de soutien au Ps. Ces gens-là à ses côtés, il a réglé ses propres problèmes et leurs propres problèmes. Et puis, l’Alliance pour la République (Apr) n’étant pas encore un parti structuré, il est obligé de les garder à ses côtés. Vu les nombreuses contradictions notées dans son parti, il ne peut pas prendre le risque de se débarrasser de ses icônes politiques à savoir Niasse, Tanor et Djibo. Tanor Dieng lui-même, pour sécuriser l’avenir de son parti en obtenant des moyens de l’État, en influençant des décisions, en aidant Macky Sall à mieux s’intégrer dans le giron français, reste un allié de taille pour le chef de l’Etat. Il ne faut pas oublier qu’il y a d’autres personnalités qui ont été au Ps et qui sont avec Macky Sall. On a même l’impression que ce parti est revenu au pouvoir. Dans cette jungle politique bien sénégalaise, il ne pouvait pas s’appuyer sur les libéraux. Il a besoin de se sécuriser.
Peut-on parler de conséquences néfastes à venir pour Sall ?
Non, pas immédiatement. Ces gens-là ne sont plus des challengers. Ils ne sont plus une menace. Il les utilise pour rester au pouvoir tout en consolidant son pouvoir. Je donne juste un petit exemple : Ses alliés défendent que l’Apr est trop gourmande et veut tout prendre concernant l’élection des Hauts conseillers des collectivités territoriales. Mais ils oublient que c’est l’Apr son parti et qu’il veut en faire sa principale machine de guerre. Je dois même dire que c’est le parti avant la patrie. Il n’a donc rien à perdre à garder ces gens-là autour de lui. Mais progressivement, il va construire sa maison avec le soutien de ces alliés qui sont proches de la retraite. S’il doit perdre, ce sera du côté de l’opinion qui pourrait dénoncer un encouragement de la transhumance et le recyclage de quelques anciens amis du Pds. Dans tous les cas, il se débarrassera de ces gens-là.
D’une certaine manière, n’est-ce pas l’héritage de Senghor qui est piétiné ?
En dehors du nom, qu’est-ce que l’héritage de Senghor ? Maintenant, il est vrai que le rêve de tout parti est de prendre le pouvoir. Une fois le pouvoir conquis, il faut savoir le garder. Mais dans le cas de Tanor, Niasse et Djibo, ils ne se réclament plus de Senghor. Demandez l’héritage de Senghor et vous verrez qu’en dehors des littéraires, les hommes politiques ne te parleront pas d’un héritage politique de Senghor. D’ailleurs, j’ai l’habitude de dire que Léopold Sédar Senghor revenait au Sénégal en 2016, il ne pourrait plus diriger le pays. Avec les mêmes méthodes et les mêmes règles, il ne pourra pas le faire car le monde a changé et a beaucoup évolué. On ne peut diriger le Sénégal avec les méthodes du passé qui étaient des méthodes autoritaires.
Tanor Dieng ne coupe-t-il pas l’élan de certains de ses lieutenants comme Khalifa Sall et Aïssata Tall Sall ?
Au contraire, Ousmane Tanor Dieng et les autres travaillent pour le groupe des Khalifa Sall et Aïssata Tall Sall qui ont compris que le Sénégal doit être géré autrement et que la communication politique doit se faire autrement. C’est l’occasion de dire tout haut que la pensée unique est finie. Cela ne passe plus. Justement, Khalifa Sall et les autres pensent que l’on met en évidence la pensée unique au sein du Ps au point de prendre position pour dire ‘’non’’. Et, progressivement, on est en train d’en faire des lieutenants qui, très rapidement, vont passer colonels. On est en train de leur construire un avenir politique absolument incontournable.
Je pense que Macky Sall avait besoin d’un tel encadrement après ce qui s’était passé à l’intérieur du Parti démocratique sénégalais (Pds) et quand lui-même a accédé au pouvoir. En effet, il n’était pas question de travailler tout de suite avec son ancien parti. Il ne pouvait pas leur faire confiance et certains libéraux ne pouvaient pas lui faire confiance. Donc, il est arrivé au pouvoir sans une formation politique pour l’encadrer partout. Quelqu’un était chassé du pouvoir et lui devenait le moindre mal au pouvoir. Alors, les Sénégalais ont préféré choisir Macky Sall suivant ce que les dialecticiens appellent ‘’l’autre élément’’ de la contradiction.
Macky Sall, un ex-gauchiste…
Il est vrai qu’il a également eu un passé de gauchiste et n’a pas manqué de lire et de voir l’évolution historique de la Gauche avec ses nombreuses contradictions. Il a compris qu’immédiatement après Wade, des gens pouvaient commencer à le combattre tout de suite. Il avait besoin d’une «garde» de protection. Et ce qu’il ne pouvait pas trouver au sein du Pds – du côté de la Gauche, les icônes sont en train de s’éteindre progressivement - il est allé le chercher au Parti socialiste en se disant que Tanor Dieng, qui n’avait plus aucun espoir de se présenter à une présidentielle n’a plus aucune chance. De son côté, Moustapha Niasse a dit qu’il n’était plus rien du tout parce qu’il ne se présenterait plus. Donc Macky Sall avait besoin de cela, surtout que le Ps reste un parti très organisé.
N’y avait-il pas une alternative en dehors du Ps ?
Encore une fois, face à une telle situation, Macky Sall n’a pas hésité à aller chercher sa base de soutien au Ps. Ces gens-là à ses côtés, il a réglé ses propres problèmes et leurs propres problèmes. Et puis, l’Alliance pour la République (Apr) n’étant pas encore un parti structuré, il est obligé de les garder à ses côtés. Vu les nombreuses contradictions notées dans son parti, il ne peut pas prendre le risque de se débarrasser de ses icônes politiques à savoir Niasse, Tanor et Djibo. Tanor Dieng lui-même, pour sécuriser l’avenir de son parti en obtenant des moyens de l’État, en influençant des décisions, en aidant Macky Sall à mieux s’intégrer dans le giron français, reste un allié de taille pour le chef de l’Etat. Il ne faut pas oublier qu’il y a d’autres personnalités qui ont été au Ps et qui sont avec Macky Sall. On a même l’impression que ce parti est revenu au pouvoir. Dans cette jungle politique bien sénégalaise, il ne pouvait pas s’appuyer sur les libéraux. Il a besoin de se sécuriser.
Peut-on parler de conséquences néfastes à venir pour Sall ?
Non, pas immédiatement. Ces gens-là ne sont plus des challengers. Ils ne sont plus une menace. Il les utilise pour rester au pouvoir tout en consolidant son pouvoir. Je donne juste un petit exemple : Ses alliés défendent que l’Apr est trop gourmande et veut tout prendre concernant l’élection des Hauts conseillers des collectivités territoriales. Mais ils oublient que c’est l’Apr son parti et qu’il veut en faire sa principale machine de guerre. Je dois même dire que c’est le parti avant la patrie. Il n’a donc rien à perdre à garder ces gens-là autour de lui. Mais progressivement, il va construire sa maison avec le soutien de ces alliés qui sont proches de la retraite. S’il doit perdre, ce sera du côté de l’opinion qui pourrait dénoncer un encouragement de la transhumance et le recyclage de quelques anciens amis du Pds. Dans tous les cas, il se débarrassera de ces gens-là.
D’une certaine manière, n’est-ce pas l’héritage de Senghor qui est piétiné ?
En dehors du nom, qu’est-ce que l’héritage de Senghor ? Maintenant, il est vrai que le rêve de tout parti est de prendre le pouvoir. Une fois le pouvoir conquis, il faut savoir le garder. Mais dans le cas de Tanor, Niasse et Djibo, ils ne se réclament plus de Senghor. Demandez l’héritage de Senghor et vous verrez qu’en dehors des littéraires, les hommes politiques ne te parleront pas d’un héritage politique de Senghor. D’ailleurs, j’ai l’habitude de dire que Léopold Sédar Senghor revenait au Sénégal en 2016, il ne pourrait plus diriger le pays. Avec les mêmes méthodes et les mêmes règles, il ne pourra pas le faire car le monde a changé et a beaucoup évolué. On ne peut diriger le Sénégal avec les méthodes du passé qui étaient des méthodes autoritaires.
Tanor Dieng ne coupe-t-il pas l’élan de certains de ses lieutenants comme Khalifa Sall et Aïssata Tall Sall ?
Au contraire, Ousmane Tanor Dieng et les autres travaillent pour le groupe des Khalifa Sall et Aïssata Tall Sall qui ont compris que le Sénégal doit être géré autrement et que la communication politique doit se faire autrement. C’est l’occasion de dire tout haut que la pensée unique est finie. Cela ne passe plus. Justement, Khalifa Sall et les autres pensent que l’on met en évidence la pensée unique au sein du Ps au point de prendre position pour dire ‘’non’’. Et, progressivement, on est en train d’en faire des lieutenants qui, très rapidement, vont passer colonels. On est en train de leur construire un avenir politique absolument incontournable.