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Idleb: Erdogan demande des « actions concrètes » à Macron et Merkel

Vendredi 21 Février 2020

Idleb: Erdogan demande des « actions concrètes » à Macron et Merkel
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé à des « actions concrètes » pour empêcher une « catastrophe humanitaire » dans la province rebelle syrienne d’Idleb, lors d’un entretien téléphonique avec les dirigeants français Emmanuel Macron et allemand Angela Merkel, a indiqué la présidence turque vendredi.
 
« Notre président a souligné la nécessité de stopper l’agression commise par le régime et ses soutiens à Idleb et insisté sur l’importance d’actions concrètes pour empêcher une crise humanitaire », a affirmé la présidence dans un communiqué.
 
Jeudi, la chancellerie allemande avait annoncé que Mme Merkel et M. Macron avaient exprimé leur « inquiétude » concernant la « situation humanitaire catastrophique » dans la province d’Idleb lors d’un entretien téléphonique avec le président russe Vladimir Poutine, dont le pays est le principal soutien du régime de Damas.
 
La chancelière allemande et le président français « ont exprimé leur volonté de rencontrer le président Poutine et le président turc Erdogan pour trouver une solution politique à la crise », a ajouté la chancellerie.
 
La présidence turque n’a pas évoqué dans son communiqué la possible tenue d’un tel sommet à quatre.
 
A Moscou, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a indiqué vendredi à la presse que « la possibilité de la tenue d’un sommet est en discussion ».
 
« Il n’y a pas encore de décision claire à ce sujet. Si les quatre dirigeants jugent cela nécessaire, alors nous n’excluons pas la possibilité de l’organisation d’une telle rencontre », a-t-il ajouté.
 
La Turquie a annoncé jeudi que deux de ses soldats avaient été tués dans le nord-ouest de la Syrie par une frappe aérienne attribuée au régime syrien, portant à 16 le nombre de militaires turcs tués dans cette région depuis début février.
 
La région d’Idleb fait l’objet d’un accord de « désescalade » entre Ankara et Moscou, mais il a volé en éclats ces dernières semaines.
 
Le ton ne cesse de montrer entre la Ankara à Moscou, qui semble déterminé à aider le régime syrien à reconquérir Idleb à tout prix, ce qui fait craindre un affrontement sur le terrain entre les deux pays qui collaborent étroitement depuis 2016 sur le dossier syrien malgré leurs intérêts divergents.
 
Le régime, appuyé par l’aviation russe, a déclenché en décembre une offensive pour reprendre ce dernier bastion rebelle et jihadiste, y enregistrant plusieurs gains.
 
Environ 900.000 personnes, en vaste majorité des femmes et des enfants, ont fui depuis début décembre l’offensive menée par le régime Assad et Moscou dans la grande région d’Idleb et ses environs, selon l’ONU. Jamais la Syrie, en guerre depuis 2011, n’a connu un tel exode sur une période de temps aussi courte.
 
Si la Turquie se préoccupe autant de la situation dans cette région frontalière, c’est parce qu’elle redoute l’arrivée sur son sol d’une nouvelle vague de réfugiés. Le pays accueille déjà plus de 3,6 millions de Syriens.
 
Lors de l’entretien téléphonique, les trois dirigeants ont également évoqué la situation en Libye, où la Turquie soutient le gouvernement de Tripoli reconnu par l’ONU alors que la Russie est accusée d’appuyer l’homme fort de l’Est libyen Khalifa Haftar par le biais de la compagnie de sécurité russe Wagner.
 
« Le président a souligné la nécessité d’un travail collectif et politiquement cohérent pour permettre au peuple libyen de vivre en paix, sécurité et prospérité », selon la présidence turque.
 
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