La France a gelé son aide budgétaire à la Centrafrique et suspendu sa coopération militaire avec cet État d’Afrique centrale, jugé « complice » d’une campagne antifrançaise téléguidée par la Russie, a-t-on appris lundi auprès du ministère des Armées.
« À plusieurs reprises, les autorités centrafricaines ont pris des engagements qu’elles n’ont pas tenus, tant sur le plan politique envers l’opposition que sur le comportement vis-à-vis de la France, qui est la cible d’une campagne de désinformation massive en RCA », a affirmé Paris.
« Les Russes n’y sont pas pour rien, mais les Centrafricains sont au mieux complices de cette campagne ». (Extrait d’une communication du ministère des Armées de France)
Fin avril, les cinq coopérants militaires français qui étaient en poste au ministère centrafricain de la Défense ont été rappelés à Paris.
Pression française sur le gouvernement
Les entraînements militaires prodigués aux Forces armées centrafricaines par des troupes stationnées au Gabon ont été interrompus, a précisé le ministère, confirmant des informations du site d’informations Mediapart.
La France, ancienne puissance coloniale, continue en revanche de contribuer à hauteur d’une centaine de militaires à la mission européenne EUTM-RCA, qui en mobilise près de 200 pour former l’armée centrafricaine. Sont également maintenus la dizaine de militaires participant à la mission de maintien de la paix de l’ONU en Centrafrique (MINUSCA), qui y dispose de 12 000 Casques bleus.
L’aide budgétaire française, de l’ordre de 10 millions d’euros (environ 15 millions de dollars canadiens), est par ailleurs « suspendue jusqu’à nouvel ordre », a précisé de son côté le ministère français des Affaires étrangères.
Paris maintient en revanche des projets bénéficiant directement à la population centrafricaine ainsi que son aide humanitaire, soit environ six millions d’euros, a-t-il ajouté.
La France était intervenue de 2013 à 2016 (opération Sangaris) pour faire cesser les violences. En décembre 2018, elle a remis 1400 fusils d’assaut à l’armée centrafricaine après avoir obtenu une exemption à l’embargo de l’ONU.
Mercenaires de l’agence Wagner ?
Quelques mois auparavant, la Russie avait opéré une entrée remarquée dans cet ancien « pré carré » français en livrant des armes aux Forces armées centrafricaines début 2018 et en y installant un important contingent d’« instructeurs ». Une arrivée accompagnée d’une virulente campagne de désinformation antifrançaise.
En décembre 2020, la Russie a dépêché d’urgence des centaines de paramilitaires au secours de l’armée démunie du président Faustin Archange Touadéra, menacé par une rébellion. De nombreux témoins et des ONG assurent que ces paramilitaires sont des combattants du groupe de sécurité privé russe Wagner, ce que Moscou dément.
La Centrafrique, pays de 4,5 millions d’habitants classé parmi les plus pauvres du monde, a basculé dans la violence et le chaos en 2013, après le renversement du président François Bozizé par la rébellion de la Séléka.
Dans ce pays où l’État ne contrôle qu’une maigre partie du territoire, les groupes armés s’affrontent pour le contrôle des ressources (diamant, or, bétail…). (AFP)
« À plusieurs reprises, les autorités centrafricaines ont pris des engagements qu’elles n’ont pas tenus, tant sur le plan politique envers l’opposition que sur le comportement vis-à-vis de la France, qui est la cible d’une campagne de désinformation massive en RCA », a affirmé Paris.
« Les Russes n’y sont pas pour rien, mais les Centrafricains sont au mieux complices de cette campagne ». (Extrait d’une communication du ministère des Armées de France)
Fin avril, les cinq coopérants militaires français qui étaient en poste au ministère centrafricain de la Défense ont été rappelés à Paris.
Pression française sur le gouvernement
Les entraînements militaires prodigués aux Forces armées centrafricaines par des troupes stationnées au Gabon ont été interrompus, a précisé le ministère, confirmant des informations du site d’informations Mediapart.
La France, ancienne puissance coloniale, continue en revanche de contribuer à hauteur d’une centaine de militaires à la mission européenne EUTM-RCA, qui en mobilise près de 200 pour former l’armée centrafricaine. Sont également maintenus la dizaine de militaires participant à la mission de maintien de la paix de l’ONU en Centrafrique (MINUSCA), qui y dispose de 12 000 Casques bleus.
L’aide budgétaire française, de l’ordre de 10 millions d’euros (environ 15 millions de dollars canadiens), est par ailleurs « suspendue jusqu’à nouvel ordre », a précisé de son côté le ministère français des Affaires étrangères.
Paris maintient en revanche des projets bénéficiant directement à la population centrafricaine ainsi que son aide humanitaire, soit environ six millions d’euros, a-t-il ajouté.
La France était intervenue de 2013 à 2016 (opération Sangaris) pour faire cesser les violences. En décembre 2018, elle a remis 1400 fusils d’assaut à l’armée centrafricaine après avoir obtenu une exemption à l’embargo de l’ONU.
Mercenaires de l’agence Wagner ?
Quelques mois auparavant, la Russie avait opéré une entrée remarquée dans cet ancien « pré carré » français en livrant des armes aux Forces armées centrafricaines début 2018 et en y installant un important contingent d’« instructeurs ». Une arrivée accompagnée d’une virulente campagne de désinformation antifrançaise.
En décembre 2020, la Russie a dépêché d’urgence des centaines de paramilitaires au secours de l’armée démunie du président Faustin Archange Touadéra, menacé par une rébellion. De nombreux témoins et des ONG assurent que ces paramilitaires sont des combattants du groupe de sécurité privé russe Wagner, ce que Moscou dément.
La Centrafrique, pays de 4,5 millions d’habitants classé parmi les plus pauvres du monde, a basculé dans la violence et le chaos en 2013, après le renversement du président François Bozizé par la rébellion de la Séléka.
Dans ce pays où l’État ne contrôle qu’une maigre partie du territoire, les groupes armés s’affrontent pour le contrôle des ressources (diamant, or, bétail…). (AFP)