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Inquiétude pour des dizaines de migrants portés disparus en Méditerranée

Lundi 13 Avril 2020

Inquiétude pour des dizaines de migrants portés disparus en Méditerranée
Le sort de dizaines de migrants, qui étaient à bord d’une embarcation portée disparue au large de Malte, suscitait dimanche la vive inquiétude d’organisations internationales et d’ONG, qui ont dénoncé l’indifférence et la passivité de l’Europe.
 
L’agence européenne de contrôle des frontières Frontex a indiqué à l’AFP qu’un de ses avions « décollerait (lundi) matin pour rechercher » ce bateau. Frontex a précisé dans un communiqué qu’il s’agissait d’une des quatre embarcations qu’elle avait repérées vendredi et samedi. L’agence a assuré avoir informé à leur sujet les autorités concernées, italiennes, maltaises, libyennes et tunisiennes.
 
« Toutes les autorités savent, mais aucune démarche pour les secourir n’a été engagée. On les laisse mourir », a dénoncé dans un tweet l’ONG allemande Sea-Watch International, qui avait auparavant annoncé que l’un des quatre bateaux avait « chaviré ». L’ONG a tiré la sonnette d’alarme dès samedi sur la situation périlleuse de ces embarcations pneumatiques où, selon elle, avaient embarqué en tout 260 migrants.
 
« L’Europe les a abandonnés: pour mourir à Pâques. Encore », a encore accusé Sea-Watch.
 
Contactées par l’AFP, les autorités maltaises et les garde-côtes italiens n’ont pas réagi.
L’UNHCR, l’agence onusienne pour les réfugiés, et l’Office international pour les migrations (OIM), ont exprimé leur préoccupation.
 
« Nous sommes très inquiets », « mais nous n’avons pas de confirmation (d’un naufrage) de la part des autorités », a déclaré à l’AFP Carlotta Sami, porte-parole en Italie de l’UNHCR. « La crise actuelle » du coronavirus « ne peut pas rendre moins impératif le secours aux naufragés », a-t-elle ajouté.
 
De son côté, pour l’OIM, Flavio Di Giacomo, a expliqué à l’AFP qu’« en l’absence d’embarcations présentes sur zone, il est très difficile pour le moment de confirmer qu’il y a bien eu naufrage et le nombre de victimes ».
 
« Les informations qui ont circulé sont très préoccupantes. Et malheureusement, par expérience, nous considérons comme probable le fait qu’il y ait toujours eu des naufrages en mer dont on n’a pas connaissance », a-t-il ajouté.
 
- Appel à l’aide -
 
Dans un communiqué, une autre ONG allemande, United4Rescue a assuré que l’embarcation « désormais introuvable », « avait appelé à l’aide par téléphone ». « Nous devons compter avec des dizaines de morts », a redouté Joachim Lenz, porte-parole de United4Rescue.
 
Selon Flavio Di Giacomo de l’OIM, « l’estimation du nombre de (migrants) morts en Méditerranée est malheureusement depuis toujours une estimation par défaut ». « Du début de l’année au 8 avril, nous avons enregistré 140 morts en Méditerranée centrale, 241 sur toute la Méditerranée », a-t-il dit.
 
En pleine crise du coronavirus, Malte et l’Italie ont fermé leurs ports aux migrants. Cette décision a été dénoncée par les associations.
 
Les autorités maltaises ont toutefois secouru vendredi un bateau avec 67 migrants, placés en quarantaine.
 
Dimanche, une centaine de migrants ont débarqué à Pozzallo, à la pointe sud de la Sicile, selon les médias italiens. Un des quatre bateaux repérés par Frontex y a accosté dimanche matin, a précisé l’agence à l’AFP.
 
Dans un contexte de crise sanitaire, le responsable de la protection civile italienne Angelo Borrelli a expliqué que des structures allaient être mises en place, « sur la terre ferme ou sur des bateaux » afin de placer « en quarantaine » les migrants. Une fois celle-ci terminée, ils « suivront les procédures habituelles », a-t-il ajouté.
 
Selon Angelo Borrelli, cette nouvelle procédure sera mise en oeuvre pour la première fois pour les 156 personnes actuellement à bord du bateau humanitaire Alan Kurdi, qui croise depuis plusieurs jours au large de l’Italie.
 
Alors qu’avec les beaux jours, devrait augmenter le nombre de migrants tentant de rejoindre l’Italie depuis la Libye, le leader de l’extrême droite italienne Matteo Salvini a dénoncé sur Facebook la mise en place de tels centres: « Les Italiens sont enfermés chez eux et les clandestins libres de débarquer ». (AFP)
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