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L’Iran et Israël semblent s’éloigner d’une escalade

Samedi 20 Avril 2024

L’Iran et Israël ont semblé samedi s’éloigner d’une escalade après une attaque de représailles attribuée à Israël, dont Téhéran a minimisé la portée, et une semaine de tensions au plus haut au Moyen-Orient depuis le début de la guerre à Gaza.

 

Engagé dans un bras de fer avec l’Iran, son ennemi juré, et en pleine offensive contre le Hamas, allié de Téhéran, dans le territoire palestinien, Israël a reçu samedi un nouveau soutien des États-Unis, où la Chambre des représentants a approuvé une aide militaire de plusieurs milliards de dollars.

 

Ce vote « défend la civilisation occidentale », a réagi le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. « Merci à nos amis, merci à l’Amérique ! », a-t-il écrit sur X, malgré les tensions avec son allié nées des inquiétudes américaines sur le sort des civils dans la bande de Gaza.

 

Le vote américain envoie « un message fort à nos ennemis », s’est félicité son chef de la diplomatie, Israël Katz.  

 

Le président américain Joe Biden a salué une « aide cruciale », au « rendez-vous de l’Histoire ». Mais pour la Russie, cette aide attribuée à Israël, comme à l’Ukraine et à Taïwan, « va exacerber les crises mondiales ».

 

L’armée israélienne a mené pendant ce temps des dizaines de frappes sur la bande de Gaza assiégée dont l’une, selon la Défense civile, a tué neuf membres d’une même famille, dont des enfants, à Rafah, dans le sud du territoire.

 

La tension était brusquement montée au Moyen-Orient le 13 avril, lorsque l’Iran a mené une attaque sans précédent contre Israël, son ennemi depuis la révolution iranienne de 1979, avec 350 drones et missiles dont la plupart ont été interceptés avec l’aide des États-Unis et de plusieurs autres pays alliés.  

 

Israël a promis de riposter tandis que l’Iran disait avoir agi en « légitime défense » après l’attaque meurtrière, attribuée à Israël, qui a détruit son consulat à Damas le 1er avril.

 

Une région « en feu »

 

Vendredi, des médias d’État iraniens ont annoncé que des détonations avaient été entendues à l’aube près d’une base militaire du centre de l’Iran. Selon des médias aux États-Unis, citant des responsables américains, il s’agissait d’une opération israélienne en riposte à l’attaque iranienne.

 

Un haut responsable auprès du Congrès américain a confirmé à l’AFP une attaque israélienne en Iran. Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne n’a pas fait de commentaire.

 

Dans un entretien avec la chaîne américaine NBC, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a toutefois relativisé samedi l’attaque menée dans la région d’Ispahan.

 

« Ce qu’il s’est passé la nuit dernière n’était pas une attaque. Il s’agissait de deux ou trois drones quadrirotor, comme ceux avec lesquels les enfants jouent en Iran », a-t-il ironisé.

 

Selon le Washington Post, citant un responsable israélien, l’attaque visait à montrer à l’Iran qu’Israël avait la capacité de frapper à l’intérieur de son territoire.

 

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a souligné après cette attaque que « l’objectif » de son pays et des autres membres du G7, réunis en Italie, était « la désescalade ».

 

Pour l’expert politique iranien Hamid Gholamzadeh, il s’agit d’un incident « très insignifiant », mais qui doit être placé dans le contexte de « la lutte pour l’équilibre du pouvoir » entre l’Iran et Israël.

 

« La région est en feu et une guerre totale peut être déclenchée à tout moment, et de telles actions la rendent plus imminente », a-t-il prévenu.

 

« Une nuit très dure »

 

Cette dernière poussée de fièvre intervient alors que la guerre ne connaît pas de répit dans la bande de Gaza, où l’ONU redoute une famine généralisée.

 

Selon le porte-parole de la Défense civile à Rafah, Mahmoud Bassal, l’armée a frappé samedi plusieurs endroits de la ville. « Cela a été une nuit très dure », a-t-il dit.

 

Cette ville, où sont massés environ un million et demi de Palestiniens, selon l’ONU, vit sous la menace d’une offensive terrestre qu’Israël a promis de lancer afin de vaincre le Hamas.

 

Samedi, l’armée a indiqué avoir frappé des « cibles terroristes », dont une « base de lancement à Beit Hanoun », dans le nord de Gaza, après l’interception d’un missile qui a visé la ville de Sderot, dans le sud d’Israël.

 

La guerre a aussi provoqué une flambée des violences en Cisjordanie occupée, où le Croissant rouge palestinien a annoncé samedi que 14 personnes avaient été tuées dans un raid israélien dans le camp de Nour-Shams, près de la ville de Tulkarem.

 

Dans ce contexte régional très tendu, une explosion nocturne sur une base militaire en Irak a fait un mort et huit blessés, selon les autorités. Le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient a rapidement annoncé que les États-Unis n’avaient « pas mené de frappes aériennes en Irak. »

 

Appel à « l’unité » des Palestiniens

 

La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent lancée le 7 octobre contre Israël par des commandos du Hamas qui a entraîné la mort de 1170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

 

Plus de 250  personnes ont été enlevées durant l’attaque et 129 d’entre elles sont retenues à Gaza, dont 34 sont mortes d’après des responsables israéliens.

 

En représailles, Israël a promis de détruire le mouvement islamiste, au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, qu’il considère comme une organisation terroriste de même que les États-Unis et l’Union européenne. Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu’à présent 34 049 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

 

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui considère le Hamas comme un mouvement de « libération », a reçu samedi son chef, Ismaïl Haniyeh. Il a appelé les Palestiniens à « l’unité » afin d’apporter « la réponse la plus forte à Israël ».

 

Cette visite est intervenue au moment où le Qatar, qui piétine dans la négociation d’une trêve, dit vouloir « réévaluer » son rôle de médiateur. La Turquie, qui a des relations avec Israël et le Hamas, pourrait en profiter pour tenter de reprendre la médiation. [AFP]

 

 

 

 

 

 

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