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L’Ukraine va recevoir des chars Leopard 1, la Russie revendique des « succès »

Mardi 7 Février 2023

Trois pays européens ont annoncé mardi la fourniture « dans les prochains mois » d’une centaine de chars lourds à l’armée ukrainienne pour l’aider à repousser les forces russes qui affirment mener avec « succès » une offensive dans l’est de l’Ukraine.
 
Cette annonce est intervenue au moment où le nouveau ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, est en visite-surprise à Kyiv et où l’Ukraine exhorte ses alliés occidentaux à accélérer l’envoi des chars lourds qui lui ont été promis.
 
« Au moins 100 chars Leopard 1 A5 » seront livrés « dans les prochains mois », ont déclaré les ministres de la Défense de l’Allemagne, des Pays-Bas et du Danemark dans un communiqué commun.
 
Le président Volodymyr Zelensky, dans la soirée, a « remercié » ces trois pays de « leur soutien pertinent », à l’issue d’un entretien avec M. Pistorius, dont c’est le premier déplacement en Ukraine depuis sa nomination mi-janvier.
 
Les Leopard 1 qui seront envoyés, plus vieux que les Leopard 2, proviennent de stocks et seront remis à neuf.
 
Sur Twitter, le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, a quant à lui affirmé ironiquement que « le “premier” Leopard 2 » était « arrivé à Kyiv », en publiant une photo le montrant en compagnie de M. Pistorius en train de tenir un modèle réduit du char allemand.
 
 
Le calendrier des livraisons occidentales reste toutefois flou, à l’heure où Kyiv s’inquiète de ne pas recevoir les blindés à temps pour faire face à une éventuelle nouvelle attaque russe de grande envergure.
 
Mardi, la Russie a même revendiqué le « succès » de sa récente offensive dans l’est de l’Ukraine.
 
Depuis janvier, son armée, épaulée par les paramilitaires du groupe Wagner et renforcée par des centaines de milliers de civils mobilisés, est repassée à l’attaque, en particulier dans le Donbass, une région de l’est dont Moscou revendique l’annexion.     
 
« Plus ou moins stable »
 
« Actuellement, les combats évoluent avec succès dans les zones » de Bakhmout et de Vougledar, a affirmé le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, selon un communiqué diffusé à l’issue d’une réunion avec les cadres de l’armée et de son ministère.
 
Il a cité les récentes conquêtes de sept localités, dont Soledar, une bourgade voisine de Bakhmout que les forces ukrainiennes ont cédée en janvier après des combats meurtriers pour les deux camps.
 
M. Choïgou a en outre mis en garde les Occidentaux contre un accroissement de leur aide militaire à l’Ukraine. « De telles mesures entraînent les pays de l’OTAN dans le conflit et peuvent conduire à un niveau imprévisible d’escalade », a-t-il dit.
 
Les observateurs s’accordent à prédire que la Russie prépare une offensive majeure pour la fin de l’hiver ou le début du printemps, avec au minimum comme objectif de conquérir tout le Donbass, qu’elle ne contrôle que partiellement.
 
« Nous gardons une attention maximale sur ce que les occupants préparent », a souligné mardi soir Volodymyr Zelensky, rappelant que « la région de Donetsk – et l’est en général – est le point le plus chaud » actuellement des hostilités.
 
Près de Bakhmout, l’artillerie a continué mardi de pilonner les positions russes, selon des journalistes de l’AFP qui pouvaient entendre de fréquentes détonations.
 
Plus loin du front, Iaroslav, un capitaine dans une unité armée d’un lance-roquettes multiple Grad, se prépare à ordonner le tir d’une salve d’une quarantaine de projectiles quand l’attaque est finalement annulée.
 
« Si on n’a pas besoin de nous, c’est que la situation est plus ou moins stable » sur le front, veut croire le militaire de 35 ans, le visage fouetté par un vent glacial.
 
La chute de Bakhmout, théâtre depuis plusieurs mois de combats très meurtriers, ouvrirait la voie à un assaut russe vers Kramatorsk, la principale ville du Donbass sous contrôle ukrainien.  
 
Le sud « pas moins stratégique »
 
« Je mentionne moins souvent le sud (du pays), mais il n’en a pas moins une signification stratégique », a par ailleurs relevé mardi Volodymyr Zelensky, tandis que les Russes sont également à l’offensive sur Vougledar, à quelque 150 kilomètres plus au sud, à proximité d’un nœud ferroviaire desservant l’est et le sud occupés de l’Ukraine.
 
Dans le nord du Donbass, ils sont également en train de faire pression sur leur adversaire, dans une zone reconquise par Kyiv en septembre.
 
Serguiï Solomon, un ouvrier du bâtiment ukrainien de 31 ans devenu soldat, confirme que les forces de Kyiv risquent de manquer de moyens face à celles de Moscou.
 
« Les Russes ont des chars, des (véhicules de) transports de troupes blindés, des (roquettes) Grad, tout ce que l’on peut imaginer », dit-il. « Nous avons de l’équipement, mais pas beaucoup de munitions ».
 
Face aux demandes répétées de Kyiv et après avoir longtemps tergiversé de peur de provoquer une escalade, Américains et Européens ont récemment décidé d’envoyer des dizaines de chars lourds pour que l’Ukraine puisse mieux s’opposer à une offensive russe et organiser la sienne.  
 
Leur nombre reste cependant en deçà des attentes de Kyiv. Et les Occidentaux continuent de refuser de fournir des avions de combat.
 
Les États-Unis ont en revanche promis des armements dotés d’une portée allant jusqu’à 150 km, que l’Ukraine réclamait pour pouvoir frapper loin derrière le front les dépôts de munitions et les lignes d’approvisionnement russes. (AFP)
 
 
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