L’armée américaine a annoncé mercredi interdire de vol ses appareils Osprey par précaution après plusieurs accidents mortels l’impliquant, le dernier en date ayant tué huit militaires américains au Japon fin novembre.
Le chef du commandement des opérations spéciales de l’armée de l’air « a décidé d’un arrêt opérationnel » de ces aéronefs militaires, qui peuvent décoller et atterrir verticalement comme un hélicoptère et voler comme un avion, indique un communiqué.
Un autre communiqué de la marine indique que la décision s’applique également à ses appareils « par mesure de précaution ».
La décision de l’armée de l’air a été prise « pour limiter les risques tandis que l’enquête se poursuit » sur les causes de l’accident mortel au large du sud-ouest du Japon le 29 novembre, relève le texte.
« Si les premiers éléments de l’enquête indiquent qu’un défaut matériel a provoqué l’accident, la cause sous-jacente à ce défaut n’est pas connue à ce jour », dit encore le communiqué du commandement des opérations spéciales de l’armée de l’air.
Clouer au sol ces appareils, aussi nommés V-22, « permettra de dégager du temps et de l’espace pour une enquête complète afin de déterminer les causes et établir des recommandations afin que la flotte de CV-22 de l’armée de l’air puisse voler à nouveau », ajoute-t-il.
À la suite de l’accident du 29 novembre, le Japon (seul pays étranger à en avoir acheté) a suspendu les vols de ses propres Osprey et avait demandé à l’armée américaine de faire de même sur le territoire nippon, dont la population voit d’un mauvais œil ces appareils.
Plusieurs accidents récents, en plus de celui au large de l’île de Yakushima, ont remis en lumière les questions sur la fiabilité de cet appareil à rotor basculant issu d’une coopération entre l’avionneur Boeing et le spécialiste des hélicoptères Bell.
Fin août, trois Marines américains ont été tués dans l’accident d’un Osprey dans le nord de l’Australie et, en 2022, quatre autres avaient péri en Norvège lorsque leur CV-22 s’était écrasé pendant des exercices de l’OTAN.
Un engin américain du même type s’était également abîmé en mer en 2017 après avoir heurté l’arrière d’un navire dans le cadre d’exercices militaires américano-australiens, faisant trois morts.
Fin 2016, les États-Unis avaient suspendu quelques jours le vol de leurs appareils au Japon après un amerrissage d’urgence au large d’Okinawa et de vives protestations locales.
En avril 2000, 19 Marines avaient été tués lorsqu’un Osprey s’était écrasé en Arizona (Sud-Ouest des États-Unis).
Plus de 400 appareils ont été construits au total, selon le site de Bell, qui précise qu’il peut voler jusqu’à 500 km/h.