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L’école des croyants (Pr Mary Teuw Niane)

Mercredi 18 Octobre 2023

La transformation de notre système éducatif passera par la prise en compte de ce que nous sommes et des ambitions de marche accélérée vers le bien-être de nos populations. 

 

Les langues maternelles, les religions, nos valeurs de culture et de civilisation, l’acquisition d’un métier, les mathématiques, le numérique, les sciences et les technologies seront le socle de l’éducation et de la formation.

 

Les religions structurent notre manière de vivre, rythment les actes de notre vie quotidienne, annuelle et même de nos cycles de vie. 

 

Elles participent à notre éducation, produisent et encadrent beaucoup de valeurs qui nous sont communes. Elles participent à forger notre vivre-ensemble sénégalais.

 

Les écoles coraniques, les universités arabo-islamiques font partie de notre univers éducatif depuis l’arrivée de l’Islam en terre sénégalaise, il a plus de dix siècles.

 

Le christianisme a développé le catéchisme, les communions, les séminaires et d’autres formes de formations afin de former les chrétiens, les laïques, les prêtres et les pasteurs.

Les religions traditionnelles ont leurs méthodes de formation, leurs modalités de formation et leurs formateurs. 

 

Ces religions sont totalement imbriquées dans les religions révélées que sont l’Islam et le Christianisme.

 

Une évidence s’impose, le Sénégal est un pays de croyants. La laïcité héritée de la France anticléricale sera définitivement supprimée de notre Constitution.

 

Le Président de la République élu prêtera serment sur le Coran ou la Bible selon son obédience religieuse.

 

La religion sera une matière obligatoire au préscolaire, à l’élémentaire, au collège d’enseignement moyen général (CEMG) et au collège polyvalent de formation professionnelle et technologique (CPFPT). 

 

Le Sénégal reconnaîtra officiellement les religions comme des acteurs majeurs de la vie économique, sociale et culturelle de notre pays à travers la création du Conseil du Culte musulman et du Conseil du Culte Chrétien.

 

Ces conseils en rapport avec les directions compétentes des ministères en charge de l’éducation nationale, de la formation professionnelle et technique définiront pour les différentes religions et les différents cycles de formation des élèves, les compétences religieuses et pédagogiques des enseignants et les compétences que devront acquérir les élèves. 

 

Un système de certification correspondant à ses exigences de compétences et de savoir faire sera mis en place. L’enseignant d’une religion va acquérir le certificat de professeur en réussissant à l’examen à la suite d’une formation initiale ou d’une procédure de validation des acquis de l’expérience ou professionnels. 

 

Grâce à cette officialisation de la formation religieuse les maîtres coraniques, les laïques et prêtres chargés de la formation des chrétiens deviendront des fonctionnaires au même titres que les enseignants de mathématiques, de français, d’anglais, des instituteurs, etc.

 

L’école de la nouvelle République sénégalaise deviendra alors une école vraiment sénégalaise qui respirera au rythme de notre société croyante. 

 

Nous n’avons aucun complexe à affirmer haut et fort que notre école devra contribuer à former des enfants Sénégalais croyants.

 

Les Conseils des Cultes aideront graduellement à intégrer dans un système éducatif public et privé harmonisé les daara, les écoles franco-arabes, les institutions arabo-islamiques, les dispositifs de formation des chrétiens. 

 

L’objectif final est que notre pays ait un système éducatif et de formation transparent, lisible, performant et pertinent. 

 

Notre système éducatif et de formation devra permettre à tous les enfants Sénégalais de s’ancrer dans leurs religions et d’acquérir les compétences indispensables à la réussite de leur vie sociale et professionnelle.

 

La nouvelle école Sénégalaise renforcera la tolérance, la compréhension mutuelle, le dialogue et la solidarité interreligieux.

 

Enfin notre école ne sera plus incolore et inodore !

 

Nous sommes des croyantes et des croyants. Notre école deviendra délibérément, courageusement et ostensiblement une école des croyants.

 

Kolda, mercredi 18 septembre 2024

Professeur Mary Teuw Niane

 
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1.Posté par Me François JURAIN le 19/10/2023 12:02
J'espère bien que non, et que jamais cela n'arrivera! Il ne faut pas dévoyer le rôle de l'école, et attribuer aux professeurs, le rôle pour lequel ils n'ont jamais été préparé, et qui plus est, n'est pas leur rôle. A l'école, par l'intermédiaire de ses serviteurs, les professeurs, le rôle de transmettre le savoir. Aux parents, au sein de la cellule familiale, de transmettre l'éducation proprement dite, C'est la base de toute société, si elle veut parvenir au but recherché, à savoir le "vivre ensemble" qui fait tellement défaut aujourd'hui. Toute religion, toute croyance -et j'inclue également la "religion" de ne pas croire à aucun Dieu quelconque, l'athéisme dans le groupe de "toutes les religions". La première des croyances, c'est avant tout de croire en soi-même, en ses capacités, de s'améliorer et se corriger au fil du temps. La religion est une affaire personnelle, qui ne doit jamais transparaitre dans les rapports humains, et surtout pas à l'école, où chacun est présent pour recevoir ce que les professeurs ont en charge de leur enseigner. Si des élèves, au travers de leur foi qui leur est enseignée en parallèle par des imams, des curés ou des rabbins, tant mieux, toute aide qui va dans le bon sens sera la bienvenue, mais jamais, au grand jamais, l'école ne doit être catéchisée, coranisée, ou thoranisée (mille excuses pour les autres religions que j'oublie). Donc, fustiger la laïcité des écoles, imposée par la loi de 1901 en FRANCE, et reprise par de nombreux pays dans le monde, est me semble t-il une erreur. Une école ne doit pas évoluer et vivre, sous le signe d'une croix, d'un coran, ou d'une kippa. L'école doit être libre de toute pensée religieuse, et se concentrer exclusivement sur la transmission du savoir, lettres, sciences, philosophie, ect... qui fera de chaque élève, un homme avec "un esprit sain dans un corps sain", adepte du vivre ensemble, à condition, bien évidemment, que le travail "laïc" des enseignants, soit complété par le rôle éducatif des parents, au sein même de la cellule familiale, qui se doivent d'inculquer à chacun de leurs enfants, en fonction de sa personnalité respective, une bonne éducation, ciment du "vivre ensemble", basée sur le respect des autres, respect de la différence physique ou de pensée, ect.. que les parents d'abord, puis l'enfant devenu adulte, peuvent adosser à une religion de leur choix.
Mais vouloir mettre sur le pied d’égalité toutes les religions est un leurre, voire un danger qui est devant nous et qui se rapproche tous les jours, les évènements récents nous le rappelant encore, si besoin était.
Votre raisonnement "tiendrait la route", si nous vivions dans un monde de "bisounours", où tout le monde, il est beau, tout le monde il est gentil. Sauf que c'est loin d'être le cas.
Comme dans chaque groupe, il y a toujours des extrémistes dont le seul but est de prendre la "Présidence", dans chaque religion, il y a des extrémistes, qui se servent de la religion, qu'elle qu'elle soit, pour imposer leur loi: les motivations sont diverses, toutes pas forcément dénuées de mauvaises volonté: les catholiques ont eu leur lot, avec Monseigneur LEFEBVRE, dans les années 70/80: Il se trouve que je l'ai connu personnellement, sur le plan professionnel (je l'avais comme client dans mon étude de Notaire) et que j'ai eu l'occasion d'avoir de longues et franches discussions avec lui: il n'était pas animé par l'argent -bien qu'il était un homme d'affaire avisé- mais se sentait investi d'une mission, celle de sauver la religion catholique qui, le pensait il, était en danger de perdition, à cause d'un excès de modernisme incompatible avec les préceptes de ladite religion, le socle même du Catholicisme. Il avait ses adeptes, et son motif est respectable, même si l'on ne partage pas ses idées. D'un autre côté, vous avez la religion musulmane, qui elle est un peu différente: C'est, pour moi, et je m'en excuse auprès de mes amis musulmans qui ne partagent pas mon avis, une religion "imposée". Je rappelle quand même que dans le coran -je parle sous contrôle et que l'on me reprenne si je me trompe- qui punit de mort, l’apostasie! C'est quand même, la seule religion que je connaisse, dont l'emblème est: deux glaives entrecroisés! Cela signifie quand même quelque chose, que les évènements passés n'ont fait que confirmer: les arabo-musulmans ont quand même envahi la FRANCE, et sont parvenus jusqu'à POITIERS! L'espagne a été totalement envahie et sous domination totale des arabo-musulmans pendant plusieurs siècles! Donc, force est de le reconnaitre, c'est une religion qui ne connait, au travers de ses extrèmistes, que le rapport de force, la guerre, et la décapitation de tous ceux qui se mettent en travers de leur chemin. La religion juive, elle, se veut conciliante, à condition que "l'on ne leur marche pas sur les pieds", La loi du talion est le grand précepte, et que dire des extrémistes religieux juifs, qui se rapprochent étrangement, dans la manière de faire et le courant de pensée, des extrémistes musulmans.
Alors, vouloir que l'école, qui est le temple du savoir, la grande maison où tout le monde viendrait librement qui avec sa croix, qui avec son foulard, qui avec sa kippa, un bouquet de fleur à la main à offrir à son voisin de bureau, oui, bien sur, ce serait formidable! jusqu'au jour ou un extrémiste trouvera inadmissible que, étant plus nombreux, telle ou telle religion ne bénéficie pas d'avantages et ne prenne pas le pouvoir, en imposant sa propre loi, ses propres coutumes aux autres, minoritaires en nombre.
Car c'est ça la triste réalité. J'ai coutume de dire que "la race humaine est une race de mammifères, qui ne pose aucun problème tant qu'on lui donne à manger. Où le problème se complique, c'est lorsque la faim commence à se faire sentir, et à partir de ce moment là, ils se permettent tous les coups, et l’instinct sauvage refait surface". C'est malheureusement ce que nous constatons au jour d'aujourd'hui encore, au regard des tristes évènements qui nous sont imposés par des extrémistes de tous bords, et qui en sont arrivé à un point de détestation tel, que chacun veut l'extermination de l'autre!!!
Alors, si je souscris à votre rêve et le souhaite de tous mes voeux, moi aussi, force est de reconnaitre que la réalité ne va pas dans le sens que nous sommes nombreux à souhaiter, à rêver, à espérer.
Alors, une école "des religions"? Vous pouvez le penser, mais pour moi, le réalisme m'oblige à penser, dire et écrire: surtout, surtout, que la religion la croyance, voir la non croyance, reste à la place qui est la sienne, c'est à dire dans le fort intérieur de chacun! Mais jamais sur les bancs d'une école!!!
Me François URAIN
J'ai, au cours de ma (longue) vie, eu de nombreux amis, de toutes religions: musulman, juifs, même bouddhistes, thalmun, ect... cela n'a jamais posé aucun problème, car j'ai reçu (comme eux, je suppose) une éducation basée sur le respect de l'autre. Sur quoi est basée l'éducation que les enfants sont sensés recevoir de leurs parents aujourd’hui? A regarder autour de moi, je me pose encore la question...
Me François JURAIN

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