La France a fermement condamné, ce jeudi, les violences commises par les colons israéliens en Cisjordanie, les qualifiant de "politique de terreur [...] ayant pour objectif clair de déplacement forcé des Palestiniens".
Lors de son point presse hebdomadaire, la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Anne-Claire Legendre, a également souligné qu'il "ne revient pas aux Israéliens de décider des modalités de gouvernance future de la Bande de Gaza".
"La Bande de Gaza a vocation à appartenir à un futur État palestinien et l'Autorité palestinienne a vocation à exercer son autorité", a-t-elle ajouté.
"Concernant la Cisjordanie, je rappelle, et je tiens à le faire, la condamnation la plus ferme exprimée par la France des violences exercées par les colons à l'égard des Palestiniens, violences qui ont pour objectif clair de déplacement forcé des Palestiniens et une politique de terreur".
"Les autorités israéliennes doivent prendre les mesures nécessaires pour protéger la population palestinienne. La colonisation, comme vous le savez, et c'est la position constante de la France, nuit gravement à la solution des deux États", a encore souligné la porte-parole de la Diplomatie française.
"Les autorités israéliennes doivent respecter leurs obligations envers l'ensemble des populations civiles en tant que puissance occupante", a-t-elle conclu.
La porte-parole a ensuite été interrogée par Anadolu sur l'absence de condamnation de la part de la France, plaçant les termes "condamner" et "Israël" dans la même phrase.
Faisant référence aux déclarations du Président français Emmanuel Macron, ce mardi en Suisse, Anne-Claire Legendre a tenu à souligner que celui-ci "a condamné avec la plus grande fermeté tous les bombardements de population civile et en particulier d'infrastructures civiles qui doivent être protégées au titre du droit international humanitaire".
La porte-parole de la Diplomatie française a également tenu à rappeler la position de la France concernant la "nécessité d'aboutir à une trêve, qui doit mener à un cessez-le-feu" au Proche-Orient.
"Je crois que nous faisons tous les efforts possibles en ce sens et nous continuerons à le faire", a-t-elle conclu.
- Variations de Macron
Mardi, lors d'une conférence de presse à Berne, Emmanuel Macron avait déclaré qu'il "revendique et assume la totalité des propos" qu'il avait tenus face aux journalistes de la BBC la semaine dernière.
"Voilà la position de la France. Alors, selon les saisons, selon l'auditoire, on met l'accent tonique à un autre endroit", a-t-il ajouté pour expliquer les variations dans son discours concernant le conflit au Proche-Orient.
Interrogés ce mardi par Anadolu, plusieurs députés français ont dénoncé la "faiblesse" de la position du Président français Emmanuel Macron ainsi que ses "rétropédalages" sur les bombardements de civils palestiniens opérés par Israël [*].
"À la fin de la semaine dernière, j'étais plutôt satisfait par ce qu'Emmanuel Macron a clairement dit à la fois lors de la conférence de la paix qui a eu lieu jeudi dernier à Paris, puis à la BBC, le lendemain", a expliqué à Anadolu le député La France Insoumise (LFI) Éric Coquerel, faisant référence à la déclaration du Président français qui avait "exhorté Israël à cesser" les bombardements tuant des civils à Gaza.
"De facto, aujourd'hui, des civils sont bombardés. Ces bébés, ces femmes, ces personnes âgées sont bombardés et tués", avait indiqué Emmanuel Macron.
Interrogé ce mardi par Anadolu, Éric Coquerel a ainsi poursuivi sa réponse :
"Sauf que je remarque que depuis, [le Premier ministre israélien] Monsieur Benjamin Netanyahu a vivement protesté et qu'Emmanuel Macron a paru revenir en arrière, donc je redemande : 'Alors qu'il y a toujours plus de morts à Gaza et en Cisjordanie, est-ce que maintenant, l'appel au cessez-le-feu va devenir la ligne directrice principale de la France, parce que c'est la seule efficacité possible ? Ma question, elle vaut toujours et je constate que ça varie", a déploré le député LFI, dénonçant un "rétropédalage" du chef d'État français. [AA]