(GENEVA, Suisse, 12 avril 2017) - L’organisation humanitaire internationale Médecins Sans Frontières (MSF) lance aujourd’hui une large campagne de vaccination contre la rougeole à Conakry, en collaboration avec le ministère de la Santé guinéen. Depuis le début de cette année, 3468 cas ont été confirmés et 14 décès ont été recensés suite à la rougeole dans tout le pays. Conakry et Nzérékoré sont les préfectures les plus affectées.
La vaccination de routine en Guinée a été drastiquement réduite durant l’épidémie Ebola en 2014-2015, suite à l’allocation des ressources et de l’attention à la gestion de l’épidémie Ebola mais également en raison de la peur : les personnes sont restées à l’écart des centres de santé, les activités de vaccination ont été suspendues à cause des grands risques d’infection, ce qui a laissé des milliers de jeunes enfants vulnérables et non-protégés contre des maladies facilement évitables grâce à la vaccination.
Une campagne nationale a été organisée par les autorités l’année dernière (MSF n’y a pas pris part) afin de vacciner les enfants qui n’avaient pas reçu leur injection. Malgré cet effort de rattrapage, une épidémie de rougeole a été déclarée le 8 février dernier.
« Le fait qu’une nouvelle épidémie se produise, un an à peine après une importante campagne de vaccination, est un signe inquiétant concernant la faiblesse des soins de santé en Guinée, » déplore Ibrahim Diallo, chef de mission MSF en Guinée. « Des problèmes majeurs subsistent dans le système de santé, qui ébranlent sa capacité à anticiper et répondre aux épidémies à temps et de façon efficace. »
Après l’épidémie Ebola dévastatrice qui a tué environ 11 000 personnes et sévèrement endommagé les systèmes de soins de santé des trois pays les plus touchés (Guinée, Sierra Leone et Liberia), l’OMS et les principaux experts en santé publique avaient insisté sur l’importance de la reconstruction des systèmes de santé réactifs dans les trois pays en les équipant afin de mieux gérer des nouvelles crises de santé similaires à Ebola.
Selon l’organisme de l’ONU chargé de la réponse Ebola, seulement 18% des fonds déboursés durant l’épidémie Ebola ont été alloués à la convalescence de ces pays. L’engagement des donateurs internationaux pour le renforcement des systèmes de santé s’est focalisé sur l’amélioration de la surveillance de la maladie afin d’assurer la détection et la réponse rapide face à une épidémie telle que Ebola.
Cependant, aujourd’hui, face à une importante épidémie de rougeole, MSF (à Conakry) et Alima (dans la préfecture de Nzérékoré) sont les seules ONG, jusqu’à présent, qui procurent un soutien au ministère de la Santé dans les districts les plus affectés. L’OMS et l’Unicef ont promis de soutenir d’autres préfectures touchées par l’épidémie, les discussions sont toujours en cours.
« Si Ebola était un signal d’alarme, le monde semble s’être à nouveau endormi depuis lors. Comme démontre cette épidémie de rougeole, l’impact concret des promesses de financement, de soutien et de formation faites pendant et après la crise Ebola, doivent encore se faire ressentir par la population guinéenne » déclare Dr. Mit Philips, analyste MSF des politiques de santé.
« L’accès à des soins de santé de qualité manquait clairement avant l’arrivée de Ebola et le pays fait aujourd’hui toujours face aux mêmes problèmes auxquels il faisait face à cette époque, en grande partie seul, en dépit de l’engagement international public pour la reconstruction de systèmes de santé meilleurs et plus réactifs ».
Pour contrôler l’épidémie, MSF, en collaboration avec le ministère de la Santé guinéen à Conakry, mobilise 126 équipes de 13 personnes réparties à travers 164 sites de vaccination dans la ville de plus de 3 millions d’habitants. Tous les enfants de 6 mois jusqu’à 10 ans seront vaccinés. MSF soutient également 30 centres de santé à Conakry afin de soigner les enfants souffrant modérément de la rougeole, ainsi que le site de référence où les cas sévères sont hospitalisés. (APO)
La vaccination de routine en Guinée a été drastiquement réduite durant l’épidémie Ebola en 2014-2015, suite à l’allocation des ressources et de l’attention à la gestion de l’épidémie Ebola mais également en raison de la peur : les personnes sont restées à l’écart des centres de santé, les activités de vaccination ont été suspendues à cause des grands risques d’infection, ce qui a laissé des milliers de jeunes enfants vulnérables et non-protégés contre des maladies facilement évitables grâce à la vaccination.
Une campagne nationale a été organisée par les autorités l’année dernière (MSF n’y a pas pris part) afin de vacciner les enfants qui n’avaient pas reçu leur injection. Malgré cet effort de rattrapage, une épidémie de rougeole a été déclarée le 8 février dernier.
« Le fait qu’une nouvelle épidémie se produise, un an à peine après une importante campagne de vaccination, est un signe inquiétant concernant la faiblesse des soins de santé en Guinée, » déplore Ibrahim Diallo, chef de mission MSF en Guinée. « Des problèmes majeurs subsistent dans le système de santé, qui ébranlent sa capacité à anticiper et répondre aux épidémies à temps et de façon efficace. »
Après l’épidémie Ebola dévastatrice qui a tué environ 11 000 personnes et sévèrement endommagé les systèmes de soins de santé des trois pays les plus touchés (Guinée, Sierra Leone et Liberia), l’OMS et les principaux experts en santé publique avaient insisté sur l’importance de la reconstruction des systèmes de santé réactifs dans les trois pays en les équipant afin de mieux gérer des nouvelles crises de santé similaires à Ebola.
Selon l’organisme de l’ONU chargé de la réponse Ebola, seulement 18% des fonds déboursés durant l’épidémie Ebola ont été alloués à la convalescence de ces pays. L’engagement des donateurs internationaux pour le renforcement des systèmes de santé s’est focalisé sur l’amélioration de la surveillance de la maladie afin d’assurer la détection et la réponse rapide face à une épidémie telle que Ebola.
Cependant, aujourd’hui, face à une importante épidémie de rougeole, MSF (à Conakry) et Alima (dans la préfecture de Nzérékoré) sont les seules ONG, jusqu’à présent, qui procurent un soutien au ministère de la Santé dans les districts les plus affectés. L’OMS et l’Unicef ont promis de soutenir d’autres préfectures touchées par l’épidémie, les discussions sont toujours en cours.
« Si Ebola était un signal d’alarme, le monde semble s’être à nouveau endormi depuis lors. Comme démontre cette épidémie de rougeole, l’impact concret des promesses de financement, de soutien et de formation faites pendant et après la crise Ebola, doivent encore se faire ressentir par la population guinéenne » déclare Dr. Mit Philips, analyste MSF des politiques de santé.
« L’accès à des soins de santé de qualité manquait clairement avant l’arrivée de Ebola et le pays fait aujourd’hui toujours face aux mêmes problèmes auxquels il faisait face à cette époque, en grande partie seul, en dépit de l’engagement international public pour la reconstruction de systèmes de santé meilleurs et plus réactifs ».
Pour contrôler l’épidémie, MSF, en collaboration avec le ministère de la Santé guinéen à Conakry, mobilise 126 équipes de 13 personnes réparties à travers 164 sites de vaccination dans la ville de plus de 3 millions d’habitants. Tous les enfants de 6 mois jusqu’à 10 ans seront vaccinés. MSF soutient également 30 centres de santé à Conakry afin de soigner les enfants souffrant modérément de la rougeole, ainsi que le site de référence où les cas sévères sont hospitalisés. (APO)