COLOMBEY-LES-DEUX-EGLISES, Haute-Marne (Reuters) - La Ve République protège la France des péripéties de la vie politique et des désordres que connaissent nombre de ses voisins, a dit jeudi Emmanuel Macron lors d'une visite à Colombey-les-Deux-Eglises (Haute-Marne), à l'occasion du 60e anniversaire de la Constitution.
Le président français, qui a utilisé mercredi le même mot - "péripéties" - pour qualifier le départ tonitruant de Gérard Collomb du gouvernement, a également minimisé les sondages qui montrent une chute de sa popularité.
La Ve République "est suffisamment solide pour affronter les moments qui peuvent déséquilibrer d'autres régimes en Europe", a-t-il répondu à des personnes qui l'interpellaient dans les rues de la ville de Charles de Gaulle.
"Elle a la solidité qui permet de décider, de donner l'autorité à celui qui a été choisi par les Françaises et les Français", a-t-il ajouté. "Regardez les pays autour de nous qui sont bousculés par les extrêmes, où il est impossible de passer le moindre texte de loi !"
La Ve République, "elle permet d'éviter la tyrannie de l'immédiateté, qui est une absurdité contemporaine, c'est-à-dire que ce ne sont pas les péripéties du quotidien qui doivent décider pour une nation", a-t-il encore déclaré.
Prié de dire si la Constitution ne concentrait pas trop les pouvoirs entre les mains du chef de l'Etat, il a répondu : "non je ne crois pas" et jugé que certains apôtres d'une VIe République "n'aiment simplement pas l'Etat et n'aiment pas qu'on décide".
Au lendemain de rassemblements organisés par les syndicats de retraités, le président a été longuement interrogé sur les "petites retraites".
"J'en suis l'héritier de ce système, ce n'est pas moi qui en ai fixé les règles. Comme ce système n'est pas juste (...) je veux faire un système unique" lors d'une réforme l'an prochain, a-t-il dit. "Il y en a qui vont râler."
Emmanuel Macron prononcera dans l'après-midi un discours au Conseil constitutionnel pour marquer l'anniversaire de la Constitution.
Il compte à cette occasion relancer la réforme constitutionnelle, dont l'examen au Parlement a été interrompu l'été dernier en raison de l'affaire Benalla, et qui reprendra en janvier à l'Assemblée nationale.
Selon la présidence de la République, Emmanuel Macron déclarera que "la France de 2018 est semblable à celle de 1958 en ce qu’elle souffre d’abord d’une crise de légitimité et d’efficacité, c’est-à-dire de la capacité d’institutions à agir pour répondre aux problèmes de la nation".
Il soulignera que "cette capacité à répondre aux enjeux doit être la seule boussole de notre réforme institutionnelle, et non les intérêts des institutions en place".