La charge de Matteo Salvini, chef de l'extrême droite et ministre de l'Intérieur, contre les magistrats qui enquêtent sur lui provoque des remous en Italie, jusqu'au sein du gouvernement d'union avec les antisystème du Mouvement 5 étoiles (M5S).
Le parquet de Palerme (Sicile) a ouvert une enquête contre M. Salvini pour séquestration aggravée d'environ 170 migrants maintenus 10 jours en août sur le navire des garde-côtes qui les avait secourus.
"Un organe de l'Etat enquête sur un autre organe de l'Etat. Avec la toute petite différence que vous avez élu cet organe de l'Etat", alors que les magistrats "n'ont été élus par personne et ne répondent (de leurs actions) devant personne", a commenté le ministre dans une vidéo sur Facebook.
En Italie, cette attaque a rappelé les diatribes régulières contre les juges de Silvio Berlusconi, qui a affronté une litanie d'enquêtes et de procès pendant ses années de pouvoir dans les années 1990 et 2000.
Giovanni Legnini, vice-président du Conseil supérieur de la magistrature, a exprimé sa "grande inquiétude" face à des propos portant atteinte "au prestige et à l'indépendance de la justice".
Alors que l'opposition, en particulier de gauche, est immédiatement montée au créneau, le malaise se faisait sentir parmi des élus du M5S, qui prônait à ses débuts une exemplarité radicale des politiques mais a depuis légèrement assoupli ses règles.
Luigi Di Maio, chef de file du M5S et vice-Premier ministre comme M. Salvini, a déclaré samedi avoir appelé son allié vendredi soir pour lui exprimer sa désapprobation.
"Je lui ai dit qu'il ne fallait pas attaquer les magistrats, parce que ce sont les mêmes magistrats qui arrêtent les corrompus, les mafieux et les passeurs", a-t-il expliqué, tout en répétant que la décision d'interdire le débarquement des migrants avait été partagée par l'ensemble du gouvernement.
Les deux hommes devaient se retrouver dans la soirée pour s'expliquer, selon la presse, mais M. Salvini a déjà baissé d'un ton samedi, en reconnaissant: "Je ne suis pas au-dessus des lois".
Dans sa vidéo de vendredi, il en a appelé à ses électeurs "complices". Sur Twitter, le mot-clé #ComplicediSalvini (complice de Salvini) s'est rapidement hissé sur le podium des plus partagés en Italie, où les médias ont relevé le soutien de centaines de comptes américains dans la nuit de vendredi à samedi.
M. Salvini s'en est aussi pris aux procureurs de Gênes qui cherchent à récupérer les 49 millions d'euros de fonds publics indûment perçus par la Ligue entre 2008 et 2010, après la condamnation pour fraude d'anciens responsables du parti qu'il dirige depuis 2013.
Sur ce point, il a reçu le soutien du chef du gouvernement, Giuseppe Conte, avocat et professeur de droit: "Imaginez le chef d'un parti qui du jour au lendemain n'a plus un euro à disposition (...). Si je n'étais pas dans mes fonctions actuelles, je me serais proposé pour défendre la Ligue". (AFP)
Le parquet de Palerme (Sicile) a ouvert une enquête contre M. Salvini pour séquestration aggravée d'environ 170 migrants maintenus 10 jours en août sur le navire des garde-côtes qui les avait secourus.
En Italie, cette attaque a rappelé les diatribes régulières contre les juges de Silvio Berlusconi, qui a affronté une litanie d'enquêtes et de procès pendant ses années de pouvoir dans les années 1990 et 2000.
Giovanni Legnini, vice-président du Conseil supérieur de la magistrature, a exprimé sa "grande inquiétude" face à des propos portant atteinte "au prestige et à l'indépendance de la justice".
Alors que l'opposition, en particulier de gauche, est immédiatement montée au créneau, le malaise se faisait sentir parmi des élus du M5S, qui prônait à ses débuts une exemplarité radicale des politiques mais a depuis légèrement assoupli ses règles.
Luigi Di Maio, chef de file du M5S et vice-Premier ministre comme M. Salvini, a déclaré samedi avoir appelé son allié vendredi soir pour lui exprimer sa désapprobation.
"Je lui ai dit qu'il ne fallait pas attaquer les magistrats, parce que ce sont les mêmes magistrats qui arrêtent les corrompus, les mafieux et les passeurs", a-t-il expliqué, tout en répétant que la décision d'interdire le débarquement des migrants avait été partagée par l'ensemble du gouvernement.
Les deux hommes devaient se retrouver dans la soirée pour s'expliquer, selon la presse, mais M. Salvini a déjà baissé d'un ton samedi, en reconnaissant: "Je ne suis pas au-dessus des lois".
Dans sa vidéo de vendredi, il en a appelé à ses électeurs "complices". Sur Twitter, le mot-clé #ComplicediSalvini (complice de Salvini) s'est rapidement hissé sur le podium des plus partagés en Italie, où les médias ont relevé le soutien de centaines de comptes américains dans la nuit de vendredi à samedi.
M. Salvini s'en est aussi pris aux procureurs de Gênes qui cherchent à récupérer les 49 millions d'euros de fonds publics indûment perçus par la Ligue entre 2008 et 2010, après la condamnation pour fraude d'anciens responsables du parti qu'il dirige depuis 2013.
Sur ce point, il a reçu le soutien du chef du gouvernement, Giuseppe Conte, avocat et professeur de droit: "Imaginez le chef d'un parti qui du jour au lendemain n'a plus un euro à disposition (...). Si je n'étais pas dans mes fonctions actuelles, je me serais proposé pour défendre la Ligue". (AFP)