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La désillusion d’un combat politique.

Mercredi 25 Octobre 2017

Personne ne pouvait s’attendre après un long compagnonnage avec le parti Rewmi, l’ancien député et un des lieutenants le plus déterminé et le plus fidèle tourne le dos à son mentor, monsieur Idrissa Seck, juste après la page mouvementée des élections législatives les plus chaotiques l’histoire politique du Sénégal.
 
Qui l’eût cru et qui l’eût pensé que notre compatriote monsieur Thierno Bocoum , en défenseur attitré du président de Rewmi, l’homme au devant de tous les combats pour la préservation de l’honneur de l’ancien premier ministre, quitte le navire au moment où le pouvoir du président Macky Sall tente vaille que vaille de déstabiliser l’opposition sénégalaise ?
 
Qui peut réellement croire à la volonté de l’ancien député monsieur Thierno Bocoum de militer pour une alternance générationnelle dans le dessein de déboulonner tous les politiciens qui sont à la tête de leurs partis politiques depuis plusieurs années ?
 
Dites-nous, monsieur Thierno Bocoum, qu’est-ce qui a pu changer entre temps pour que l’ancien premier ministre monsieur Idrissa Seck n’incarne plus à vos yeux un leadership nécessaire en vue de mobiliser davantage les citoyens sénégalais à la fois déçus et trahis par la politique machiavélique du président de la République monsieur Macky Sall ?
 
Dites-nous encore, monsieur Thierno Bocoum, pourquoi pendant tout le temps de votre compagnonnage avec l’ancien premier ministre monsieur Idrissa Seck,  vous n’avez pas jugé utile de saisir les instances régulières de Rewmi en vue de poser le débat sur la nécessité d’engager en profondeur des réformes structurelles pour la conquête effective du pouvoir ou à tout le moins lui faire part de votre vision politique ?
 
Dites-nous encore, par quelle magie ou par quel subterfuge,  peut-on de bonne foi quitter un homme dont on n’a jamais cessé de louer et de magnifier les qualités humaines, sa droiture, son attachement à l’éthique, son dévouement sincère à la nation et à une amélioration substantielle des conditions de vie des citoyens sénégalais ? 
 
En vérité,  il y a quelque chose qui nous échappe dans votre plaidoirie. On ne peut pas moralement avoir un respect et une considération sans ambages à un homme, fût il politicien et par un coup de baguette magique lui tourner le dos pour des considérations subjectives très éloignées de la réalité.
 
L’ancien premier ministre Idrissa Seck n’est pas un vieux dinosaure de la politique sénégalaise de la trempe des vieux briscards comme messieurs Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse.
 
L’ancien député Thierno Bocoum se trompe de combat et refuse de reconnaître voire d’avouer que sa démission est uniquement liée à sa non investiture dans la liste à la députation lors des élections législatives du 30 juillet 2017. Les citoyens sénégalais ne sont pas dupes et savent pertinemment que si monsieur Thierno  était investi en bonne et due forme à une position éligible et se retrouvait par voie de conséquence encore député du peuple sous la bannière de Rewmi,  jamais au plus grand jamais il n’allait quitter son parti pour des raisons fallacieuses.
 
Notre homme, malgré son brillant parcours lors de la douzième législature, est simplement  déçu par le fait que son travail n’est pas reconnu voire honoré. Il ne s’y attendait pas de tout. C’est la seule lecture objective qu’il faut donner à cet événement regrettable dans la vie politique sénégalaise.
 
Je dois avouer que je suis déçu de l’attitude de monsieur Thierno Bocoum. Je voyais en l’homme, le symbole d’un engagement sincère auprès d’un homme et d’une cause, la défense exclusive des intérêts du peuple sénégalais. Je ne pouvais pas penser une fois  que notre homme était rattrapé par les mêmes travers voire les mêmes démons de nos politiciens professionnels. Il suffit juste pour nos politiciens d’éprouver de l’amertume devant un événement ou une situation politique défavorable pour se retrouver rassembleur et visionnaire d’une nouvelle orientation dans la prise en charge des préoccupations majeures du peuple sénégalais.
 
Si , monsieur Thierno Bocoum n’était pas animé par des ambitions personnelles et s’il avait analysé lucidement sa contribution certes estimable dans la précédente  législature  toute proportion gardée, il se serait privé de sa démission et allait continuer naturellementson engagement de simple militant au sein de Rewmi loin des privilèges et positions de l’Assemblée Nationale.
 
Connaître les rouages du rôle et de la position  de député du peuple, participer également  de manière active à la vie politique nationale en s’offrant une large couverture médiatique et ensuite disparaître des radars voire bénéficier de moins d’attention,  n’est jamais chose facile pour un politicien qui est toujours au devant de l’actualité.
 
La démission de monsieur Thierno Bocoum du parti n’est que la frustration et la déception d’un homme. Toute autre attitude voire tentative de  lui trouver d’autres motifs relève de manœuvres politiciennes dans le dessein de noyer le poisson et de pointer un doigt accusateur à monsieur Idrissa Seck de n’avoir pas su s’imposer davantage dans la coalition Mankoo Taxawu Sénégal pour lui assurer une place de député.
 
Je peux me tromper sur mon appréciation de la démission de monsieur Thierno Bocoum du parti Rewmi. Toutefois, je continue à penser que notre homme s’est cru indispensable en un moment donné au bon fonctionnement et la vitalité du parti Rewmi. En effet, dans l’esprit de beaucoup de citoyens sénégalais, l’ancien député monsieur Thierno Bocoum faisait corps avec la vision de son président de parti, monsieur Idrissa Seck.  C’est pourquoi, il est difficile pour nous autres citoyens qui sommes loin des chapelles politiques de comprendre véritablement les motivations de sa démission subite.
 
La position d’aujourd’hui de monsieur Thierno Bocoum est celle d’un homme pressé à occuper le devant de la scène comme si son mentor, l’ancien premier ministre monsieur Idrissa Seck lui faisait de l’ombre. Pourtant, il était la voix de Rewmi et de son chef, monsieur Idrissa Seck
 
Au-delà de la démission de monsieur Thierno Bocoum,  il y a toujours la lancinante question de la moralisation de la vie politique et celle de l’engagement politique. Ces volte-face récurrentes d’acteurs politiques nous renvoient à une conception mercantiliste du pouvoir où tous les coups sont permis et que l’éthique est aux abonnés absents. L’heure est grave. Est-ce qu’il n’est pas temps de désespérer de nos hommes politiques ?
 
Un engagement politique sincère est un chimère pour nos politiciens professionnels.  L’engagement n’est possible pour eux que s’il est accompagné de privilèges multiples et pouvant leur mettre à l’abri du besoin pour toujours.
 
Défendre une cause ad vitam aeternam et y consacrer toute son énergie,  son élan, une certaine activité intellectuelle pour sa réussite et de n’attendre en retour aucune faveur voire privilèges en termes de position voire d’avantages financiers est impensable et irréaliste pour nos politiciens professionnels.
 
En effet, les manœuvres de nos politiciens professionnels ne sont motivées que par la recherche d’un certain profit. Rien de plus. Ils peuvent démentir à souhait, mais les faits sont têtus.
 
La volonté de monsieur Thierno Bocoum de réunir autour d’un projet alternatif des sénégalais du pays et de la Diaspora au sein de l’opposition n’est pas crédible et est contre productive vu les enjeux majeurs de la vie politique nationale liés à une forte mobilisation voire une unité pour faire face au régime clanique du président Macky  Sall.
 
Il y a manifestement une erreur d’appréciation dans la manière dont monsieur Thierno Bocoum compte jouer sa partition dans le camp de l’opposition. Qui sont les hommes et les femmes autour de ce projet et pour quelle approche générationnelle du pouvoir ?
 
La conquête du pouvoir n’est pas liée par une volonté de mettre au devant de la scène de jeunes acteurs politiques, ni par celle de défenestrer d’acteurs plus aguerris sur les rapports de force et les conflits inhérents au champ politique.  Elle est et demeure la conjugaison d’ efforts multiples impliquant de larges pans de la population animés par une volonté souveraine de  mener un combat citoyen voire patriotique en vue d’offrir un mieux être à l’ensemble du corps social sénégalais  en prenant en considération la mesure de cet engagement en dépit même de l’adversité, l’achat de conscience, les chantages, les pressions de tous genres et les menaces réelles sur les libertés publiques.
 
Le seul modèle d’engagement citoyen véritable repose sur des valeurs d’intégrité, de probité morale, d’éthique, de don de soi, d’altruisme,  de la défense exclusive des intérêts du peuple et non pour des strapontins  voire des positions au niveau des différentes institutions de la République.
 
L’engagement citoyen est le moteur et la clé du renouveau démocratique. Il doit être partout dans la vie associative, dans nos quartiers,  nos villes et villages. Il n’est pas l’apanage des seuls politiciens professionnels. L’engagement citoyen est une conduite, un état d’esprit qui dépasse les clivages de partis et prime sur toutes les considérations clientélistes voire privilèges au sein de la République.
 
S’engager pour les autres est noble et ne doit en aucune façon être trahi par des pratiques de politique politicienne.
massambandiaye2012@gmail.com .
 
 
 
 
 
 
 
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1.Posté par Okime le 25/10/2017 02:00
Tres pertinent . Les gens s engagent en politique pour des privileges non pas par conviction .

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