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La nomination du frère du président à la tête de la CDC démontre qu’il est urgent de moraliser la vie publique

Jeudi 12 Octobre 2017

L’un des premiers décrets que signa le président Macky Sall à l’issue du son premier conseil des ministres, au lendemain de la formation du nouveau gouvernement fût la nomination du directeur de la Caisse des Dépôts et Consignations, en l’occurrence son propre frère, Aliou Sall. Cette décision a soulevé dans le pays un mouvement de protestations car une telle décision, si elle relève de la prérogative constitutionnelle du chef de l’Etat, n’est pas sans rappeler de fâcheux précédents.
 
Tout le monde à encore en mémoire Léopold Sédar Senghor qui nomma son neveu Adrien Senghor ministre à plusieurs reprises, Abdoulaye Wade qui fit de même avec son fils Karim. Et que dire d’Abdou Diouf qui nomma un de ses frères, Maguette Diouf, plusieurs fois ministre et un autre, Badara Diouf, vice-consul ? Ce genre de comportement, indigne d’une démocratie, s’apparente au népotisme à moins qu’il ne se réclame de la transmission héréditaire comme au temps des Buurba Djolof, à la période des royaumes du Walo, où le sceptre revenait de droit à l’héritier de la couronne. Faut-il rappeler qu’il s’agissait alors d’un régime monarchique lui-même héritier de pratiques féodales.
 
Et il n’a échappé à personne que nous avons fait le choix de la République, que nous sommes entrés dans le 21e siècle, et que les privilèges de caste ont été abolis. Nation souveraine ne signifie pas que le président de la République est un souverain, en démocratie seul le peuple l’est. Et ce n’est pas parce que toute une lignée de chefs d’Etat a agi de la sorte qu’on ne doit pas remettre en cause une telle jurisprudence. C’est, au contraire, l’honneur d’un homme d’Etat que de remédier aux dysfonctionnements des institutions où de l’interprétation qui en est faite, et non pas de justifier l’injustifiable.
 
Eternel débat entre légalité et légitimité
 
Loin de moi l’idée de contester la légalité de la décision de l’actuel président qui nomme à la tête d’une de nos principales institutions financières (dont le bilan annuel se situe autour de 130 milliards de CFA) et à un poste stratégique un membre de sa famille. Mon propos se situe au regard de la légitimité. De quelles compétences Aliou Sall peut-il se prévaloir pour occuper un emploi à un tel niveau de responsabilité, certainement pas celles de maire de Guédiawaye. Or le favoritisme n’a jamais été un gage d’efficacité dans nos sociétés modernes où le mérite et les compétences doivent être les seuls critères retenus. Une telle nomination crée la suspicion et donne l’image de prébendes distribuées à un affidé du régime, de surcroît frère du président.
 
Faire ce que l’on dit et dire ce que l’on fait
 
Il s’agit bien là du fait du prince, ce qui soulève un problème éthique, de moralité publique et notre pays s’honorerait à l’avenir de renoncer à de telles pratiques qui n’envoient pas le meilleur signal à la population sénégalaise et à nos différents partenaires étrangers. Le président Macky Sall aurait dû se souvenir qu’un an plus tôt il affirmait « qu’il ne mêlerait jamais sa famille à la gestion de l’Etat ». Une belle intention, malheureusement vite démentie par les faits. Il est vrai que pour certains dirigeants les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent et c’est précisément ce type de comportement qui jette le discrédit sur la classe politique.
 
C’est la raison pour laquelle « Faire ce que l’on a dit et dire ce que l’on fait » sera pour ce qui concerne notre mouvement UN AUTRE AVENIR une ligne de conduite où nous serons inflexibles car c’est à ce prix que nous regagnerons la confiance de nos concitoyens.
 
Des pratiques contestables à défaut d’être condamnables
 
Et comme à l’évidence il faut changer, ou plutôt faire évoluer le droit, dans les mois qui viennent nous ferons des propositions pour moraliser la vie publique et faire en sorte que demain les nominations aux plus hauts postes de l’Etat soient impartiales et au-dessus de tout soupçon. En même temps nous présenterons au pays une nouvelle génération d’hommes et de femmes politiques plus vertueux, qui aspirent à servir le pays et non se servir, car de tels mœurs ne sont plus acceptés par les Sénégalais, en particulier notre jeunesse.
 
Ibrahima Thiam
Président du mouvement UN AUTRE AVENIR
 
 
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1.Posté par Me François JURAIN le 17/10/2017 13:47
Urgent, urgent...n'est il pas déjà trop tard???
SALL junior, il faut bien le préparer pour qu'il prenne la suite de SALL senior, non? Et comment mieux le préparer, qu'en le sortant du milieu politique, et commencer à "l'habiller" en présidentiable???
alors, la faute à qui? Où est l'opposition? Des hommes ou des femmes honnêtes, intelligents, compétents, le sénégal en regorge, il y en a même peut être trop. Le problème, ce n'est pas avant, c'est après: relisez le discours de M.S place de l'indépendance, le 04 avril 2014: si après ca, vous n'êtes pas emballé et n'avez pas envie de suivre cet homme les yeux fermés, c'est que vous avez un problème! et 5 ans après, qu'est il advenu des belles promesses, sur un mandat de 5 ans, sur la clarté et la moralisation de la vie politique, sur ceux qui sont au service du peuple, pour servir, et non se servir, ect...ect...ect...
Ce discours là, 4 présidents pendant 60 ans l'ont tous tenus, et ils ont tous finit pareil: les millards pour eux et leur familles, la misère et la merde pour le peuple.
Alors, si vous voulez réconcilier le peuple avec la politique, peut être faut il s'y prendre autrement: ce ne serait pas complètement idiot de faire signer à tous les leaders de votre mouvement, une chartre les engageants à, dès qu'ils seront à un poste de responsabilité, déposer une loi faisant condamner tout homme politique, ministre députés, ou haut fonctionnaire, à une peine de 5 à 10 ans de prison, incompressible, ou de travaux forcés de même durée, avec bien évidemment confiscation de tous ses biens mal acquis, ici ou à l'extérieur, s par malheure il était pris le doigt dans le pot de confiture..
Là, peut être les sénégalais vous croiront, et se diront tiens, ceux là, ils rigolent pas avec l'honneteté, ils ne sont pas comme les autres.
Sans des mesures phares comme cela (il y en a d'autres, j'ai quelques idées sur la question!), annoncées à l'avance, et engageant les signataires, je pense que Mr Macky SALL n'a pas trop de souci à se faire pour les prochaines élections, l'APR étant le seul parti structuré, avec sa coalition Bric-Broc DAKAR, en face, il y a une opposition qui n'arrive pas à s'entendre, et ils sont 20 à vouloir s'assoir dans un fauteuil à une place!
On a les hommes politiques que l'on mérite, et servir son pays, c'est un honneur, pas un moyen d'enrichissement.
Vos idées sont louables, mais malheureusement, comprenez que le peuple sénégalais, lui, il trouve que ca sent un peu le réchauffé: peut on lui donner tort?
Quand à la jeunesse, oui, où est elle? Mais pour qu'elle se mobilise, encore faudrait il, comme je vous l'ai expliqué plus haut, qu'elle puisse avoir confiance dans des hommes ou des femmes politiques qui vont enfin s'engager, SOUS LA SANCTION, car la moralité a tellement été dégradée au cours de ces 60 dernières années, que tout homme politique a l'obligation impérieuse de donner des gages de bonne conduite, et non plus des promesses auxquelles personne ne croit, la jeunesse, pour se mobiliser, il lui faut un rêve, un idéal. Quel est le rêve d'un jeune sénégalais, aujourd'hui? partir, partir en europe ou n'importe où ailleurs, pensant que le pré du voisin est toujours vert, et échapper à la misère d'ici où il n'a aucun avenir, aucun projet, ou il est impossible d'avoir une ambition.
Alors, je ne connais encore pas votre mouvement, je salue votre initiative, je lis avec attention votre projet, mais comprenez que, sans vous faire offense, avant de vous soutenir et d'avoir une opinion, tout comme le peuple sénégalais, je ne le ferai que lorsque j'aurai des gages de bonne conduite de la part de tous les dirigeants, potentiellement ministrables, de votre mouvement. Il ne s'agit pas de défiance, mais de méfiance!
Je vous souhaite tous mes vœux de réussite, avant, pendant, ...et après!
Me François JURAIN

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