Les journaux parvenus mercredi à l’Agence de presse sénégalaise reviennent unanimement sur la disparition la veille de Cheikh Béthio Thioune, guide des "thiantakounes", un mouvement religieux d’obédience mouride.
Béthio Thioune est décédé mardi à Bordeaux, en France, à l’âge de 82 ans, des suites d’une longue maladie, au lendemain de sa condamnation à 10 ans de travaux forcés par la Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Mbour pour "complicité de meurtre" et "non dénonciation de meurtre".
Il avait été jugé par contumace dans l’affaire du meurtre de deux de ses disciples en 2012 pour laquelle 19 membres de son mouvement avaient également comparu.
Enquête, faisant le rapprochement entre ces deux évènements, évoque un "verdict suprême". "Un grand intellectuel doublé d’un religieux controversé qui aura marqué son époque".
"Le guide des Thiantakounes a été toujours considéré comme le principal commanditaire du double meurtre de Médinatoul Salam. Une affaire de meurtre qui a tenu l’opinion publique sénégalaise en haleine pendant 7 ans et dont le Cheikh a réussi à se soustraire éternellement", souligne la publication.
"Fin de parcours d’un cheikh phénoménal", s’exclame Vox Populi, lequel fait remarquer que l’annonce de son décès a suscité de l’émotion chez beaucoup de sénégalais, mais surtout l’émoi et la consternation au sein de la communauté de ses disciples.
"D’administrateur civil, Cheikh Béthio Thioune, natif en 1938 de Keur Samba Laobé, actuel Médinatoul Salam (Mbour), est passé à un cheikh incontournable dans la confrérie mouride, à la faveur notamment de sa rencontre en 1946 avec Serigne Saliou Mbacké, cinquième khalife général de la confrérie", témoigne le journal.
Illustrant sa Une d’une photo du défunt sur fond noir, en signe de deuil, Libération revient sur "les derniers instants de Cheikh Béthio". Le journal nous apprend que le guide des "thiantakounes", dans le coma depuis lundi, est parti sans savoir qu’il avait écopé d’une peine de dix ans de travaux forcés.
La publication soutient par ailleurs que M. Thioune avait préféré décaler de deux mois son rendez-vous médical pour pouvoir assister au dernier magal, alors qu’il souffrait d’un double cancer du côlon.
"Béthio, justice divine !", s’exclame Le Témoin quotidien. "Les uns diront que Dieu a vengé les victimes Bara Sow et Ababacar Diagne, d’autres soutiendront que, pour marquer sa désapprobation face à un verdict inique, Dieu a rappelé le Cheikh parmi ses élus".
"Toujours est-il que le guide des thiantakounes a tiré sa révérence au premier jour du Ramadan", commente le journal.
"Contrairement à une certaine légende présentant Cheikh Béthio Thioune comme un fugitif voulant échapper à la justice, il était gravement malade au point d’avoir subi le week-end dernier à Paris, un traitement médical crucial. Après quoi, il est rentré à Bordeaux où il a rendu l’âme", renseigne Source A, au sujet de ce qu’il décrit comme les derniers instants du guide des "thiantakounes".
"On le prenait pour un malade imaginaire", renchérit un de ses avocats, Me Ousmane Sèye, dans des propos relayés par Walf Quotidien, qui s’intéresse dans le même temps aux effets du rappel à Dieu de Thioune sur le dossier judiciaire qui lui avait valu un séjour carcéral de près de sept mois.
"Il est décédé hier vers 14 heures, à la clinique de l’institut Bergonié de Bordeaux. Son corps, sorti de l’hôpital a été envoyé aux pompes funèbres, alors que l’arrivée de la dépouille est annoncée pour vendredi", renseigne L’Observateur.
"Béthio rejoint le juge suprême", peut-on lire à la Une du journal Le Quotidien. Selon le journal du groupe Avenir Communication, des centaines de talibés ont rallié la maison du défunt au quartier de Mermoz à Dakar où Khadim Thioune, un fils du guide des "thiantakounes", a demandé à tout le monde de s’en remettre à Dieu et de rejoindre son fief de Médinatoul Salam en attendant l’arrivée de la dépouille.
Pendant ce temps, Sud Quotidien met en relief les réactions au sein de son mouvement, évoquant des "thiantas" (disciples) consternés et inconsolables, notamment dans son fief de Médinatoul Salam, à Mbour (Ouest).
Le journal du groupe Sud Communication est également un brin interrogateur sur la survie du mythe de Béthio Thioune.
"Derrière le décès de Cheikh Béthio Thioune, toute une communauté est sous le choc. Dès lors se pose l’équation de la survie du mythe avec la tournure tragique. Des chambellans vont demeurer sans leur Cheikh. Le bâton du commandement va-t-il devenir orphelin ? Tout le monde est dans l’expectative", fait remarquer le journal.
Le Soleil s’inscrit lui aussi dans le registre de la mémoire en reproduisant dans ses colonnes une interview qui lui a été accordée par le défunt en avril 2018.
"Mon existence est, à la fois, influencée par le spirituel et le temporel", un extrait pour résumer la vie du défunt. D’où le choix du titre à la Une de ce quotidien : "Ainsi parlait feu le Cheikh". (APS)
Béthio Thioune est décédé mardi à Bordeaux, en France, à l’âge de 82 ans, des suites d’une longue maladie, au lendemain de sa condamnation à 10 ans de travaux forcés par la Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Mbour pour "complicité de meurtre" et "non dénonciation de meurtre".
Il avait été jugé par contumace dans l’affaire du meurtre de deux de ses disciples en 2012 pour laquelle 19 membres de son mouvement avaient également comparu.
Enquête, faisant le rapprochement entre ces deux évènements, évoque un "verdict suprême". "Un grand intellectuel doublé d’un religieux controversé qui aura marqué son époque".
"Le guide des Thiantakounes a été toujours considéré comme le principal commanditaire du double meurtre de Médinatoul Salam. Une affaire de meurtre qui a tenu l’opinion publique sénégalaise en haleine pendant 7 ans et dont le Cheikh a réussi à se soustraire éternellement", souligne la publication.
"Fin de parcours d’un cheikh phénoménal", s’exclame Vox Populi, lequel fait remarquer que l’annonce de son décès a suscité de l’émotion chez beaucoup de sénégalais, mais surtout l’émoi et la consternation au sein de la communauté de ses disciples.
"D’administrateur civil, Cheikh Béthio Thioune, natif en 1938 de Keur Samba Laobé, actuel Médinatoul Salam (Mbour), est passé à un cheikh incontournable dans la confrérie mouride, à la faveur notamment de sa rencontre en 1946 avec Serigne Saliou Mbacké, cinquième khalife général de la confrérie", témoigne le journal.
Illustrant sa Une d’une photo du défunt sur fond noir, en signe de deuil, Libération revient sur "les derniers instants de Cheikh Béthio". Le journal nous apprend que le guide des "thiantakounes", dans le coma depuis lundi, est parti sans savoir qu’il avait écopé d’une peine de dix ans de travaux forcés.
La publication soutient par ailleurs que M. Thioune avait préféré décaler de deux mois son rendez-vous médical pour pouvoir assister au dernier magal, alors qu’il souffrait d’un double cancer du côlon.
"Béthio, justice divine !", s’exclame Le Témoin quotidien. "Les uns diront que Dieu a vengé les victimes Bara Sow et Ababacar Diagne, d’autres soutiendront que, pour marquer sa désapprobation face à un verdict inique, Dieu a rappelé le Cheikh parmi ses élus".
"Toujours est-il que le guide des thiantakounes a tiré sa révérence au premier jour du Ramadan", commente le journal.
"Contrairement à une certaine légende présentant Cheikh Béthio Thioune comme un fugitif voulant échapper à la justice, il était gravement malade au point d’avoir subi le week-end dernier à Paris, un traitement médical crucial. Après quoi, il est rentré à Bordeaux où il a rendu l’âme", renseigne Source A, au sujet de ce qu’il décrit comme les derniers instants du guide des "thiantakounes".
"On le prenait pour un malade imaginaire", renchérit un de ses avocats, Me Ousmane Sèye, dans des propos relayés par Walf Quotidien, qui s’intéresse dans le même temps aux effets du rappel à Dieu de Thioune sur le dossier judiciaire qui lui avait valu un séjour carcéral de près de sept mois.
"Il est décédé hier vers 14 heures, à la clinique de l’institut Bergonié de Bordeaux. Son corps, sorti de l’hôpital a été envoyé aux pompes funèbres, alors que l’arrivée de la dépouille est annoncée pour vendredi", renseigne L’Observateur.
"Béthio rejoint le juge suprême", peut-on lire à la Une du journal Le Quotidien. Selon le journal du groupe Avenir Communication, des centaines de talibés ont rallié la maison du défunt au quartier de Mermoz à Dakar où Khadim Thioune, un fils du guide des "thiantakounes", a demandé à tout le monde de s’en remettre à Dieu et de rejoindre son fief de Médinatoul Salam en attendant l’arrivée de la dépouille.
Pendant ce temps, Sud Quotidien met en relief les réactions au sein de son mouvement, évoquant des "thiantas" (disciples) consternés et inconsolables, notamment dans son fief de Médinatoul Salam, à Mbour (Ouest).
Le journal du groupe Sud Communication est également un brin interrogateur sur la survie du mythe de Béthio Thioune.
"Derrière le décès de Cheikh Béthio Thioune, toute une communauté est sous le choc. Dès lors se pose l’équation de la survie du mythe avec la tournure tragique. Des chambellans vont demeurer sans leur Cheikh. Le bâton du commandement va-t-il devenir orphelin ? Tout le monde est dans l’expectative", fait remarquer le journal.
Le Soleil s’inscrit lui aussi dans le registre de la mémoire en reproduisant dans ses colonnes une interview qui lui a été accordée par le défunt en avril 2018.
"Mon existence est, à la fois, influencée par le spirituel et le temporel", un extrait pour résumer la vie du défunt. D’où le choix du titre à la Une de ce quotidien : "Ainsi parlait feu le Cheikh". (APS)