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La (vraie) religion des hommes politiques

Lundi 24 Octobre 2016

La (vraie) religion des hommes politiques
En 2011, la guerre fait rage entre Le Parti démocratique sénégalais (Pds) au pouvoir, et tout le spectre d’opposition qui mène la vie dure à Abdoulaye Wade et son régime depuis quelques années déjà. On était dans une période post 23 juin, quand les fondements du pouvoir ont franchement tangué à partir des bastions populaires constitués autour de l’assemblée nationale.
A l’approche d’une élection présidentielle alors capitale pour l’avenir de la démocratie sénégalaise, le régime n’est pas loin d’être aux abois, harcelé de partout et pas seulement de Dakar, vilipendé à haute intensité dans tous les médias, diabolisé comme jamais des gouvernants ne l’ont été au Sénégal. Ils méritaient tout cela, en grande partie.
 
Dans sa stratégie de confrontation, les opposants exigent légitimement d’exercer sans limites les libertés reconnues par la constitution, dont la marche. Me Ousmane Ngom, puissant ministre de l’Intérieur, imagine et met en œuvre une restriction des lieux ouverts aux manifestations à caractère politique. Le Plateau devient une zone grise par la grâce d’un arrêté opportuniste. Une première.
 
Les leaders opposants jugent la mesure inacceptable et tentent de la combattre. Ousmane Tanor Dieng (Ps), Moustapha Niasse (Afp), Abdoulaye Bathily (Ld), Amath Dansokho (Pit), Momar Sambe (Rta-S), Landing Savané (And-Jëf), Macky Sall (Apr), ainsi que des organisations de la société civile affrontent le président Wade et son ministre de l’Intérieur, soutenus par leurs alliés : Mamadou Diop Decroix (And-Jef/Pads) Djibo Kâ (Urd), Mamour Cissé (Psd-Jant bi), etc.
 
Cinq ans plus tard, l’échiquier politique a bougé, les hommes aussi. L’opposition au président Macky Sall demande à exercer ses droits à la marche et se choisit un itinéraire. Le préfet en service brandit le document de Me Ousmane Ngom qui, entre temps, a changé de camp - et de conviction - en rejoignant le chef du groupe de ses anciennes victimes. Pour l’autorité administrative qui est sous la tutelle du ministre de l’Intérieur, le Plateau est et reste une zone de non-manifestation.
 
Dans le bras de fer qui l’oppose à El Hadj Malick Gackou et compagnie, le pouvoir a le soutien du Ps, de l’Afp, de la Ld, du Pit, du Rta-S, d’And-Jëf tendance Landing. Ce qui a changé, c’est qu’Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niasse, Amath Dansokho et consorts sont maintenant au pouvoir, eux qui avaient bruyamment contesté l’arrêté de Me Ousmane Ngom. Dans la polémique, ils se sont terrés, alors que Macky Sall, hier contestataire, en use sans vergogne aujourd’hui. On a même vu Omar Sarr, secrétaire général adjoint du Pds, s’offusquer de cette même mesure préfectorale en faisant semblant d’oublier le passé. Il est dans l’opposition depuis 2012…
 
 
 
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