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Le PDG d'EDF interpellé par des salariés devant la centrale de Golfech

Jeudi 9 Février 2023

Le PDG d'EDF, Luc Rémont, a été interpellé jeudi sur les retraites et l'avenir du groupe par une centaine de salariés rassemblés devant la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne), a constaté un journaliste de l'AFP.
 
Luc Rémont, qui visitait Golfech comme d'autres sites depuis sa prise de fonctions le 23 novembre, a été accueilli par ces salariés rassemblés à l'appel des syndicats CGT, FO, CFE CGC, Sud énergie et CFDT.
 
"Concernant la réforme des retraites, les électriciens et gaziers seront dans la lutte jusqu'au retrait complet de celle-ci, y compris évidemment la suppression de notre régime dit spécial, mais qui est surtout un régime pionnier", lui a alors déclaré au nom des salariés Thomas Bozonnet, de la coordination FNME-CGT Midi-Pyrénées.
 
Ce représentant de la Fédération nationale des mines et de l'énergie a ensuite détaillé les revendications des secteurs du groupe, soulignant le "programme progressiste de l'énergie" de la FNME.
 
M. Rémont a répondu avoir "bien écouté". "Il y a des messages que j'ai déjà reçus. Je répondrai à l'intersyndicale tout à l'heure lors d'une discussion qui sera sur le site d'EDF. Je vous remercie d'être venus ce matin. On est tous là pour faire réussir l'entreprise", a-t-il affirmé, en allusion à une réunion avec les syndicats prévue à la mi-journée.
 
Cette rencontre a été brève. Les organisations syndicales ont refusé de s'entretenir avec le PDG en raison du "contexte social local et national" ainsi que du "déni permanent" de la direction, et lui ont lu une déclaration commune, où elles dénoncent les "assauts" que subit EDF "de toutes parts".
 
"Ce qui constituait un formidable outil d'indépendance pour la France s'est transformé en un fiasco industriel et financier: introduction en bourse, ouverture à la concurrence du marché de l'électricité (...) investissements hasardeux", a notamment souligné Jonathan Mongin, délégué CGT à la centrale de Golfech.
 
Il a ensuite lu aux salariés restés à l'extérieur ce texte qui dénonce aussi la "fin du régime spécial de retraite", une "décision injuste et injustifiée". 
 
Les syndicats s'inquiètent en outre d'un manque d'anticipation pour le renouvellement des compétences et la capacité d'EDF à attirer de futurs talents "pour mener à bien la relance du programme nucléaire". 
 
Avant l'arrivée du PDG, M. Bozonnet avait exprimé les inquiétudes des salariés auprès de la correspondante de l'AFP sur place: "L'étatisation d'EDF est toujours en cours. L'Etat est en train de racheter progressivement l'ensemble des actions. Ce n'est pas du tout une nationalisation". 
 
"Là, l'Etat va être actionnaire unique d'une société anonyme, donc il pourra faire ce qu'il veut. On redoute qu'il vende les filiales les plus rentables", a-t-il ajouté, défendant "l'accès à l'énergie pour tous" par un programme de "sortie de l'énergie du marché". 
 
A propos des retraites, il a dit espérer que M. Rémont bénéficie "d'une oreille attentive" au sommet de l'Etat, au moment où le gouvernement veut relancer la filière nucléaire, et plaide pour tirer "le régime général vers les régimes spéciaux" plutôt que de les supprimer, insistant sur la nécessité de "tirer vers le haut plutôt que vers le bas".
 
La centrale de Golfech, construite dans les années 1980 et dont un des réacteurs est à l'arrêt pour réparations, a valu à EDF une condamnation pour "fautes" civiles par la cour d'appel de Bordeaux en septembre, à la suite de rejets radioactifs en 2016. (AFP)
 
 
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